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Économie Publié le vendredi 10 juin 2011 | Nord-Sud

ECONOMIE/Normalisation économique: La BAD revient, les bras chargés de boulots !

© Nord-Sud Par Aristide
Audiences du chef de l`Etat: le Président Alassane Ouattara a reçu une mission conjointe du FMI, de la Banque mondiale et de la BAD
Mardi 1er juin 2011. Abidjan.
Le retour de la Banque africaine de développement (Bad) à Abidjan va permettre de repositionner la destination ivoirienne. Mais, le plus intéressant, ce sont les effets indirects et induits de la relance économique à travers l’emploi.


«Je peux vous assurer que le retour de la Banque africaine de développement (Bad) à Abidjan est imminent», a assuré Donald Kaberuka, en marge des assemblées annuelles de l’institution à Lisbonne. Panique dans le tout Tunis financier et économique qui n’hésite pas à crier à une gaffe-média. Depuis, les lobbyistes carthaginois, parfois à coups de délation et de calomnie, (ils racontent que de l’amiante aurait été découverte dans le bâtiment à Abidjan), s’époumonent à plaider en faveur du maintien à plus long terme des opérations de l’agence temporaire de relocalisation, allant de 3 à 5 années à compter de ce mois de juin. Au contraire de la capitale tunisienne, l’annonce du président Kaberuka a créé une sorte d’hystérie collective à Abidjan qui, apparemment, n’attendait que ça. Mais alors, pourquoi le retour de la Banque africaine de développement (BAD) à son siège originel provoque-t-il une telle levée de boucliers ? Pour les autorités ivoiriennes, ce retour au bercail est chargé de symboles. Au double plan politico-économique, il marque le come-back de la Côte d’Ivoire dans le concert des nations après une décennie d’ostracisme. En filigrane, il est le gage d’un début de regain de confiance, notamment chez les investisseurs, apeurés par le «tremblement politique» de ces dernières années et à ses répliques. Plusieurs porteurs d’affaires avaient préféré reporter leurs projets en attendant l’amélioration de la situation politique et sécuritaire. «Manifestement, le retour peut booster la bataille des dirigeants ivoiriens à faire revenir les créateurs de richesses.

Ils sont 1.400 agents

Autant dire que la présence du siège effrite toutes les craintes et contribue à accélérer le déclic chez les opérateurs économiques», se con­vainc le ministère de l’Economie et des Finances. En effet, selon l’économiste Robert Kouakou-Dja, la réussite du processus démocratique demeure, tributaire dans une large mesure, de la réussite économique. Il estime que le grand défi concerne la préservation du tissu économique et la création de nouveaux emplois. Sur ce chantier, l’institution panafricaine représente une niche importante. La banque emploie en effet plus de 1400 personnes. Même si certains sont en contrat STS (Short Term Staff) à travers des sociétés d’intérim, au moins 400 sont des cadres avec un pouvoir d’achat considérable. «Le chiffre d’affaires » de l’instance communautaire, si on peut appeler cela ainsi, peut amener dans le pays-hôte, des devises nécessaires à son rayonnement économique. Il est admis que le retour de la Banque africaine de développement va générer des emplois induits dans divers domaines dont le maraîchage et l’agriculture, pour nourrir la population supplémentaire. Du point de vue économique, cela peut doper la consommation des ménages, relançant la demande intérieure, en baisse en raison de la régression de la consommation et du ralentissement de l’investissement. En effet, les différents indicateurs économiques enregistrés au cours des dernières années montrent un net recul des initiatives d’environ 37 %. Or, le retour des institutions internationales a le don de tonifier les rendements du secteur touristique ainsi que des mouvements de voyageurs. «Avant la relocalisation, le tourisme, le transport, le commerce, l’artisanat, la publicité mais aussi l’enseignement, l’offre médicale, les nouvelles technologies de l’information et la communication représentaient une mi­ne de créations d’emplois», ex­pli­­que Luc Brindou, un ancien de la maison. Même si les répercussions économiques touchent directement le bien-être des résidents eux-mêmes et des entreprises, modifiant les niveaux d’emplois et les dépenses au détail, elles peuvent également influer sur la situation financière des populations, à travers les métiers connexes. Les usines de pièces d’automobile, les industries manufacturières, les firmes de produits exotiques pourront se frotter les mains. «Cela correspond au changement initial dans l’économie. Mais il existe également d’au­tres effets », observe Louis Prégnon, consultant en marketing. Le fait est que la Banque aura besoin de produits et de services provenant des autres entreprises locales. Ces achats, affirme M. Prégnon, vont générer de nouveaux emplois et revenus au sein de ces entreprises. «Ce processus de création d’emplois et de production de revenus se poursuivra tant que les dépenses sont régulières », poursuit-il. Par ailleurs, les commerces qui savent le mieux s’adapter aux attentes de cette clientèle de passage (qui dans beaucoup de cas deviennent des habitués) peuvent profiter pleinement de la manne que représentent les travailleurs de la banque. A Abidjan, la présence des centres commerciaux et artisanaux influence directement l’économie locale puis­­que les touristes commerciaux viennent spécifiquement pour acheter dans ces centres. L’influence sur l’économie locale ne se limite cependant pas aux effets directs des achats en prêt-à-porter mais elle est élargie à l’ensemble du secteur touristique (hôtellerie, restauration,..). Depuis la crise, ce secteur d’activité a vu son chiffre d’affaires baisser puisque les touristes commerciaux sont de moins en moins nombreux à dormir à l’hôtel. Au grand malheur des établissements de restauration qui ne profitent pas des effets positifs du tourisme commercial. Si les impacts sont plus importants lors des périodes de vacances annuelles, le retour de la Bad devrait permettre d’afficher des retombées économiques positives tout au long de l’année.

Lanciné Bakayoko
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