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Économie Publié le mardi 14 juin 2011 | Le Temps

Retour de la Bad à Abidjan : Le nouveau pouvoir échoue

© Le Temps
Donald Kaberuka : Président de la Banque africaine de développement (BAD)
Président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka prend la parole durant une conférence de presse Juin 1 2011 à Tunis. La Banque africaine de développement a récemment approuvé 500 millions de dollars de prêts d`appui budgétaire à la Tunisie .
Les nouvelles autorités du pays n’ont pu convaincre les Administrateurs pour le retour de la Banque africaine de développement (Bad) sur les bords de la lagune Ebrié.

La Banque africaine de développement (Bad) ne retournera pas à son siège social à Abidjan.

En tout cas, pas pour cette année 2011. Les Administrateurs l’ont décidé ainsi. Ce, lors des assemblées annuelles qui se sont déroulées les jeudi et vendredi derniers à Lisbonne au Portugal. Et pourtant, avant ces assises, les nouvelles autorités ivoiriennes ont vite fait d’annoncer le retour de l’institution africaine sur les bords de la lagune Ebrié. Les plus optimistes sur ce retour de la banque après huit années ont fait savoir que ce retour va permettre à plus de 1000 jeunes ivoiriens comme des non nationaux de s’offrir un emploi. Cet espoir a été ruiné. Car, au terme de ces assises, le retour de la banque a été repoussée pour trois ans ou dans les cinq prochaines années à venir. La raison est toute simple. Il y a une véritable insécurité dans le pays. En effet, depuis l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 et des évènements qui ont suivi jusqu’à la chute du Président de la République Laurent Gbagbo, beaucoup d’armes sont entrées au pays et particulièrement à Abidjan, la capitale économique qui abrite d’ailleurs le siège de l’institution bancaire. Une telle situation a fait doubler voire tripler l’insécurité dans le pays. Plus grave, beaucoup de personnes qui n’ont pas droit de porter ces armes en détiennent et circulent sans être inquiéter. Pis, la police et la gendarmerie chargées de la sécurisation des biens et des populations n’existent pratiquement plus. C’est dans ce désordre organisé que les nouvelles autorités d’Abidjan ont pensé séduire les Administrateurs de la Banque africaine de développement (Bad) pour qu’elle signe son retour après les huit ans passés à son siège délocalisé à Tunis, en Tunisie.

Ont-elles pris des mesures ? Les Ivoiriens ne le croient pas. S’il est vrai qu’Alassane Dramane Ouattara est économiste de formation, donc ami de plusieurs Administrateurs pays de la banque qui l’ont applaudi après «sa brillante» élection, cependant, un critère très important a pesé pour le non retour de l’institution sur les bords de la lagune Ebrié. Il s’agit précisément de l’insécurité grandissante dans le pays. En effet, certaines chancelleries quand bien même évoquaient officiellement le retour de la banque à Abidjan, elles ont émis des réserves sur la sécurité de leurs ressortissants qui viendraient travailler en Côte d’Ivoire. Elles pensent que la situation sécuritaire ne permet pas à ces fonctionnaires internationaux de revenir dans le pays. Le dernier rapport de l’Organisation des Nations unies (Onu) sur les exactions commises sur les partisans de l’ex-Président Laurent Gbagbo dans la commune de Yopougon a pesé lourd dans la balance de la décision des Administrateurs de la banque à Lisbonne. Cet échec du non retour de la Bad à Abidjan doit en tout cas attirer l’attention des nouvelles autorités d’Abidjan. Qui font croire à la communauté internationale et aux investisseurs que la sécurité s’est fortement améliorée depuis quelques semaines. Alors qu’il n’en est rien. Ils doivent ouvrir grandement les yeux et poser des actes forts pour que l’indice de sécurité atteigne au moins deux, afin de permettre aux investisseurs de venir comme le souhaitent les Ivoiriens de tous leurs vœux.

Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
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