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Politique Publié le vendredi 17 juin 2011 | L’Inter

Gouvernement, survie du RHDP, réconciliation, législatives …Coulibaly Aboubakary, cadre du RDR, dit ses vérités

M. Coulibaly Aboubakary est un cadre du Rassemblement des Houphouétistes (RHDP), militant de première heure et secrétaire départemental du Rassemblement des Républicains à Dabakala, sa ville natale. Deux mois après l'accession au pouvoir de son mentor, Alassane Ouattara, ce leader local du RDR a décidé de donner son avis sur l’actualité politique ivoirienne. Entretien.
Comment appréhendez-vous l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara?
L’arrivée au pouvoir du Dr Alassane Ouattara est un événement majeur pour la Côte d’Ivoire. C’est l’aboutissement d’un long combat politique avec plusieurs rebondissements. Pour nous autres qui avons eu la chance de participer et de survivre à ces moments historiques, c’est un sentiment de joie et de fierté qui nous anime. Il faut marquer un arrêt pour rendre gloire à Dieu, parce que ce n’était pas évident. Toutefois, nous avons le cœur meurtri vu la manière dont les choses se sont terminées; le désastre humain et économique causé à notre beau pays par la faute d’un individu et son clan. Mais nous avons foi au président Ouattara qui a les moyens de faire redécoller la Côte d’Ivoire.
Est-ce que la tâche du nouveau président ne s'annonce pas compliquée au regard de la façon dont il a pris le pouvoir?
Le président de la République a le profil de l’emploi. Rien qu’à voir la manière dont il a géré la crise post-électorale, démontre qu’il a les moyens de faire rebondir la Côte d’Ivoire et de réconcilier les Ivoiriens. Déjà, les effets de son action se font ressentir dans le quotidien des Ivoiriens à travers certaines mesures d’ordre économique et social notamment la gratuité des soins et médicaments dans les hôpitaux publics, l’appui aux entreprises sinistrées, l’annulation de la vignette pour l’année en cours et l’assainissement de notre cadre de vie à travers le ramassage des ordures et le nettoyage des artères de la ville d'Abidjan, deux mois seulement après le départ de l’ancien régime. La mise en œuvre du programme présidentiel d’urgence va remettre la Côte d’Ivoire d’aplomb pour relancer son développement. Ce sont autant de décisions qui démontrent que l’homme sait de quoi il parle et sait ce qu’il fait.
N'est-ce pas qu'il commence difficilement, par la formation d’un gouvernement qui suscite des grincements de dents?
Les Ivoiriens doivent savoir que le président Ouattara à ses méthodes qui sont faites de patience et d’efficacité. Il ne faut pas que la rupture soit trop brutale. Nous sortons d’une crise qui dure depuis plus de dix ans. Mais, nous sommes convaincus que le changement qu’il incarne aura bel et bien lieu en Côte d’Ivoire. Il faut aller doucement mais sûrement.
L’on constate également l’absence notable de jeunes dans ce gouvernement. Comment percevez-vous cela en tant que jeune de votre parti politique?
C’est vrai que les jeunes se plaignent, mais aussi les femmes, de ce qu’ils ne sont pas suffisamment représentés. Mais on ne trouvera jamais suffisamment le meilleur dosage pour satisfaire tout le monde. C’est une démarche progressive. En démocratie, ce qui est important, ce n’est pas la représentation communautaire dans l’Exécutif, mais son action, sa politique au service de toutes les couches et de tous les citoyens. Nous pensons qu’avec le président Ouattara, le citoyen reviendra au centre des préoccupations du gouvernement quels que soient son origine et son statut. Relisez son programme et vous verrez les politiques sectorielles qu’il va dérouler les cinq prochaines années pour les jeunes et les femmes notamment. C’est ce qui est important. Que les jeunes et les femmes s’organisent pour pouvoir capitaliser cela et en tirer les meilleurs profits.
Ce gouvernement suscite des brouilles au sein du RHDP. Est-ce qu’il ne va pas faire exploser cette coalition?
Non , nous ne le pensons pas. Cette situation peut se comprendre. Il y a tellement de talents au sein de nos grands partis, qu’on soit au PDCI, au RDR, à l'UDPCI ou au MFA, que chacun a envie de prouver, de donner le meilleur de lui-même pour la reconstruction de la Côte d’Ivoire. Ce qu’on doit dire à chaque Ivoirien, c’est que chacun, là où il se trouve, peut apporter sa pierre à la construction de l’édifice. Nous pensons que le président qui est à l’écoute de son peuple et qui connait ses attentes, sait ce qu’il fait et où il va. Et nous lui faisons entièrement confiance.
Pensez-vous que le RHDP, avec ces brouilles actuelles, pourra survivre aux challenges des élections locales en vue ?
Le citoyen ivoirien attend que sa condition de vie change. Ce n’est pas la nomination d’un frère du département dans le gouvernement qui va changer la vie du département. Sortons de cette vision archaïque de la République et de la politique. Ce qui doit être au centre des débats, c’est l’amélioration des conditions de vie des Ivoiriens. C’est ce que le gouvernement d’Alassane Ouattara va apporter. Je ne pense pas que ce débat puisse faire changer quoi que ce soit.
Justement, si déjà pour le gouvernement on assiste à de telles réactions au sein du RHDP, qu’adviendra-t-il pendant les élections locales où les clashs des ambitions sont récurrents?
De toutes les façons, le RHDP est majoritaire sur le terrain. L’élection présidentielle l’a démontré. Je pense que nos intelligences se mettront en œuvre afin de trouver le meilleur dosage pour éviter que cette base sociologique et idéologique qui a porté Ouattara au pouvoir, ne soit pas entamée. Nous devons la consolider pour que la Côte d'Ivoire résiste aux aventuriers politiques.
En tant que directeur départemental de campagne du RDR à Dabakala, quel est l'état des lieux dans cette zone?
A Dabakala, nous avons travaillé en harmonie entre fils du RHDP pour apporter notre petite contribution à ce grand mouvement national de changement.
Que dites-vous de l'élan de réconciliation en cours, lancé par le président Ouattara?
Nous pensons que la réconciliation se nourrit de vérité et de justice. Le président Alassane Ouattara a parlé de réconciliation et de reconstruction. A mon avis, la réconciliation se fera par la reconstruction ; il faut remonter les fondamentaux de la crise. C’est parce que les Ivoiriens, pour certains d’entre eux, n’avaient pas à manger et du travail qu’ils se sont laissé engluer dans cette crise qui était devenue leur gagne-pain. Ils ont donc passé leur temps à faire de la politique. En reconstruisant la Côte d’Ivoire et en donnant de l’emploi aux Ivoiriens, plusieurs questions liées à la réconciliation nationale trouveront une solution. Les fondamentaux de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire existent encore. Ce sont les hommes politiques, notamment le régime précédent, qui a voulu manipuler l’opinion. Les Ivoiriens ont résisté à cette tentation de destruction. Il faut que ceux qui ont commis des crimes paient. Il faut donner des leçons pour que plus jamais en Côte d’Ivoire, cela ne se produise. Que la justice fasse son travail.
Justice et Réconciliation, c'est une paire qui fait jaser déjà?
On est obligé de passer par là. Qu’est-ce que vous voulez dire à une victime qui voit passer tous les matins son bourreau, en train de le narguer. C’est l’impunité qui est à la base des problèmes que la Côte d’Ivoire a connus. Depuis plus de 10 ans, des gens ont commis des crimes sans qu’un procès soit ouvert contre les auteurs ou qu’il y ait des condamnations. Ce n’est pas normal.
A écouter les militants du RHDP, on a l’impression que les bourreaux, ce sont seulement les militants de La majorité présidentielle (LMP)?
Le président Ouattara a été suffisamment clair. Je ne reviendrai pas sur ses propos. La justice est la même pour tous les citoyens.
Si on vous demandait de faire une proposition à M Charles Konan Banny, président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation?
Nous demandons à Charles Konan Banny de s’entourer de collaborateurs qui ont une haute idée de la mission à eux confiée par le président, donc par le peuple de Côte d’Ivoire ; qu’il n’y ait aucun calcul politique derrière ce processus de réconciliation nationale.
Pour terminer sur les élections locales, serez-vous candidat à un poste?
En homme de missions, nous attendons les instructions de la haute direction du parti pour nous exécuter. Quant à notre avenir, il appartient à Dieu. Nous allons là où il nous mène. Pour le moment, le débat n’est pas à ce niveau.

Entretien réalisé par Y. DOUMBIA
Code photo: Aboubacary dans montage
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