Malgré les discours officiels de Nicolas Sarkozy, la diplomatie française commence à reconnaître que l’Elysée s’est trompé sur le compte de Ouattara dans le dossier ivoirien. Car les nouvelles d’Abidjan ne sont pas bonnes, surtout pour la communauté française qui a de gros intérêts en Côte d’Ivoire. Depuis l’arrivée de Ouattara au pouvoir, la situation sécuritaire s’est complètement dégradée avec des Fds remplacées par des Frci, une armée à la gâchette facile. Avec eux, tous les problèmes se règlent dans le sang. Plus de police, plus de gendarmerie… La Côte d’Ivoire est aujourd’hui le seul pays au monde qui fonctionne sans justice.Du reste, ce sont les Frci qui rendent la justice. Bonjour les dérives. C’est d’ailleurs ce qui se passe dans les régions de l’Ouest, du Sud et de l’Est jugées très proches du président Gbagbo. Selon des journaux étrangers, Abidjan est devenue un véritable Far West aux mains des Com-zones qui y font la loi. Ce sont eux qui ont véritablement le pouvoir face au
préfet de police. Le petit monde diplomatique français et celui des affaires installé au bord de la lagune Ebrié est bien au fait de cette nouvelle donne depuis le départ de Gbagbo du pouvoir. Ils savent que deux mois après, malgré les tapages médiatiques, les structures régaliennes ont du mal à se mettre en place. L’armée française se trouve alors obligée de se substituer à la police et à la gendarmerie ivoiriennes pour voler au secours du pouvoir.
Une tâche qui provoque naturellement la colère de la jeunesse qui assiste impuissante à une recolonisation de la Côte d’ivoire. Mais Paris n’a pas le choix, elle est obligée de se mettre en première ligne à Abidjan, en 2011, ce qu’elle ne fait même plus dans bien d’autres petits pays africains. Une telle situation n’est pas faite pour arranger les choses. Par exemple, fuyant l’insécurité d’Abidjan, plusieurs hommes d’affaires français sont encore cloîtrés au 43è Bima, à Port–Bouet. Ils sont nombreux ceux qui refusent de regagner leurs résidences de zone 3, zone 4, ou de Cocody. Par peur de subir la justice des hommes en tenue. Car Abidjan vit aujourd’hui à l’heure des règlements de compte. Il suffit d’une simple dénonciation et vous êtes inscrit à l’article de la mort. A ce tableau déjà sombre, viennent s’ajouter les graves violations des Droits de l’Homme. La France officieuse en Côte d’Ivoire, c'est-à-dire des diplomates et des hommes d’affaires, est aujourd’hui au temps des regrets pour avoir misé sur un cheval qui leur crée tant d’ennuis. Ce que résume d’ailleurs un diplomate français face à un confrère proche du pouvoir. «La France s’est trompée sur Ouattara. On se rend compte qu’il n’est pas aimé par les Ivoiriens. Rien ne marche actuellement. Il n’y a pas de sécurité à Abidjan. Aucun investisseur au monde ne peut investir dans un tel pays». Confie ce conseiller d’ambassadeur dans un restaurant très chic abidjanais au confrère qu’il a invité à une table bien arrosée. Un constat totalement en déphasage avec la théâtralisation très grotesque de Nicolas Sarkozy qui se fait plus amoureux de la Côte d’Ivoire que les Ivoiriens eux-mêmes. Et ce n’est pas tout, puisque l’insécurité s’étend désormais aux œuvres de l’esprit, plus clairement à la propriété intellectuelle. Dans le monde industriel, il se raconte que certains entrepreneurs véreux veulent profiter de la situation pour déposséder des industrielles de leurs propriétés. Cela pourrait se faire avec la complicité de certains cadres de l’Office de la propriété intellectuelle. Ainsi va la Côte d’Ivoire comme l’a voulu la France qui a imposé un Président de la République aux Ivoiriens. La Bad refuse aujourd’hui de revenir pour les mêmes raisons sécuritaires. Le Rdr au pouvoir se trouve donc pris à son propre chaos qu’il a installé en Côte d’Ivoire.
Sonia Kiprendé
préfet de police. Le petit monde diplomatique français et celui des affaires installé au bord de la lagune Ebrié est bien au fait de cette nouvelle donne depuis le départ de Gbagbo du pouvoir. Ils savent que deux mois après, malgré les tapages médiatiques, les structures régaliennes ont du mal à se mettre en place. L’armée française se trouve alors obligée de se substituer à la police et à la gendarmerie ivoiriennes pour voler au secours du pouvoir.
Une tâche qui provoque naturellement la colère de la jeunesse qui assiste impuissante à une recolonisation de la Côte d’ivoire. Mais Paris n’a pas le choix, elle est obligée de se mettre en première ligne à Abidjan, en 2011, ce qu’elle ne fait même plus dans bien d’autres petits pays africains. Une telle situation n’est pas faite pour arranger les choses. Par exemple, fuyant l’insécurité d’Abidjan, plusieurs hommes d’affaires français sont encore cloîtrés au 43è Bima, à Port–Bouet. Ils sont nombreux ceux qui refusent de regagner leurs résidences de zone 3, zone 4, ou de Cocody. Par peur de subir la justice des hommes en tenue. Car Abidjan vit aujourd’hui à l’heure des règlements de compte. Il suffit d’une simple dénonciation et vous êtes inscrit à l’article de la mort. A ce tableau déjà sombre, viennent s’ajouter les graves violations des Droits de l’Homme. La France officieuse en Côte d’Ivoire, c'est-à-dire des diplomates et des hommes d’affaires, est aujourd’hui au temps des regrets pour avoir misé sur un cheval qui leur crée tant d’ennuis. Ce que résume d’ailleurs un diplomate français face à un confrère proche du pouvoir. «La France s’est trompée sur Ouattara. On se rend compte qu’il n’est pas aimé par les Ivoiriens. Rien ne marche actuellement. Il n’y a pas de sécurité à Abidjan. Aucun investisseur au monde ne peut investir dans un tel pays». Confie ce conseiller d’ambassadeur dans un restaurant très chic abidjanais au confrère qu’il a invité à une table bien arrosée. Un constat totalement en déphasage avec la théâtralisation très grotesque de Nicolas Sarkozy qui se fait plus amoureux de la Côte d’Ivoire que les Ivoiriens eux-mêmes. Et ce n’est pas tout, puisque l’insécurité s’étend désormais aux œuvres de l’esprit, plus clairement à la propriété intellectuelle. Dans le monde industriel, il se raconte que certains entrepreneurs véreux veulent profiter de la situation pour déposséder des industrielles de leurs propriétés. Cela pourrait se faire avec la complicité de certains cadres de l’Office de la propriété intellectuelle. Ainsi va la Côte d’Ivoire comme l’a voulu la France qui a imposé un Président de la République aux Ivoiriens. La Bad refuse aujourd’hui de revenir pour les mêmes raisons sécuritaires. Le Rdr au pouvoir se trouve donc pris à son propre chaos qu’il a installé en Côte d’Ivoire.
Sonia Kiprendé