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Société Publié le jeudi 23 juin 2011 | L’intelligent d’Abidjan

La Côte d’Ivoire : Une République et non une église ni une mosquée

© L’intelligent d’Abidjan Par Emma
Présidentielle 2010 - Le premier ministre Guillaume Soro échange avec les religieux avant la proclamation des résultats
Mardi 2 novembre 2010. Abidjan. Primature. Photo: le Senior évangéliste Ediémou Blin Jacob, chef de l`Eglise du Christianisme céleste, Mgr Kutwa, chef de l`Eglise catholique, et le Cheick Boikary Fofana, chef de la communauté Musulmane, face à la presse
La constitution de 2000 approuvée et adoptée à 86% prescrit que la Côte d’Ivoire est une République laïque, une et indivisible. Ainsi, tous ses citoyens sur le territoire national sont-ils soumis aux mêmes lois et dispositions réglementaires régissant l’Etat. Ce caractère de l’Etat émerge avec le débat sur le rapport justice-réconciliation dans un pays sortant de crise militaro-civile ayant entraîné de multiples violations des droits de l’Homme. Pour les uns, notamment les nouvelles autorités qui ont déjà activé le volet ‘’poursuites judiciaires’’ à l’encontre des citoyens identifiés comme auteurs des violences postélectorales, le chemin qui conduit à la réconciliation nationale passe irrémédiablement par la justice. Pour les autres, qui s’accordent avec l’Archevêque Desmond Tutu quand il affirme que « sans pardon, il n’y a pas de futur », il faut explorer la voie de l’amnistie après la vérité. Donc le pardon. C’est dans ce débat que s’invite le statut de République de l’Etat ivoirien pour trancher. La Côte d’Ivoire, comme le décrète la constitution actuellement en vigueur, est une République. Cela implique que l’Etat qui n’est ni une église ni une mosquée encore moins un temple, a des exigences et fonctionne sur la base de principes. Notamment ceux de l’état de droit, de la lutte contre l’impunité et de la bonne gouvernance. Etant laïc, l’Etat n’est donc pas un lieu de culte pour renier ses propres principes édictés par la Constitution. L’état de droit, c’est lutter contre l’impunité. C’est pourquoi, la justice doit faire son travail pour que la douleur ait un exutoire. Pour que la mémoire des familles endeuillées soit respectée. Abondant dans ce sens, Mme Victorine Wodié affirme ne pas être certaine que la réconciliation se fasse si la justice n’est pas mise en œuvre. Si les contrevenants aux droits de l’Homme ne sont pas identifiés, arrêtés et jugés. Et condamnés pour les délits et crimes dont ils se seront rendus coupables et que la justice aura reconnu comme tel. « C’est un minimum pour la mémoire des personnes décédées, pour la paix des cœurs, pour la réconciliation. L’Etat est laïc, ce n’est pas un lieu de culte. Les procédures judiciaires ne vont pas ressusciter les êtres chers perdus mais c’est une exigence de l’état de droit que la réconciliation se nourrisse de vérité et de justice. Les gens sont meurtris. Les gens ont souffert. Ils ont pleuré. Il y en a qui ont tout perdu et vous croyez que sur la base d’une réconciliation, on fasse table rase de ce passé de douleur. La douleur a besoin de s’exprimer et d’être consolée. De mon point de vue, il n’y a aucune dichotomie entre justice et réconciliation. Un Etat n’est pas une église ni un temple ou une mosquée », a conclu la présidente de la Cndhci.

M.T.T
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