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Société Publié le samedi 25 juin 2011 | Le Mandat

Religion / Organisation du Hadj, règlement des crises dans les églises, attribution d’agrément, …

Ces dossiers brûlants qui attendent le ministre Hamed Bakayoko
Nommé à la tête du Ministère de l’Intérieur, ministère stratégique pour la conduite des affaires de l’Etat, le ministre Hamed Bakayoko sait qu’il n’a pas droit à l’erreur. C’est pourquoi, à côté de l’aspect sécuritaire où il est très attendu par l’ensemble des Ivoiriens, il doit mettre de l’ordre dans certains dossiers dont l’organisation des Hadj, la gestion des crises entre les fidèles, l’octroi d’agréments aux nouveaux leaders religieux.

S’il y a un dossier béton que le Ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, devrait s’armer pour affronter, c’est bien celui de la religion. Un dossier qui a toujours fait ombrage à la compétence de tous les ministres qui l’ont précédé à ce poste. En effet, de l’organisation des différents hadj aux règlements des litiges entre les fidèles d’une même confession religieuse, dont celui de l’Eglise Protestante Méthodiste de Côte d’Ivoire, à la signature des arrêtés donnant lieu à l’attribution des agréments aux nouveaux pasteurs, le ministre Hamed Bakayoko sait qu’il a du plain sur la planche. Par conséquent, n’a pas droit à décevoir ces guides et chefs religieux qui ne jurent que par la nouvelle politique de transparence et d’équité du Président Alassane Ouattara. Surtout, avec les nouvelles orientations judiciaires qu’il a décidé de donner à la nouvelle Côte d’Ivoire.

L'organisation du Hadj, désormais aux dignitaires islamiques ?
Nombreux sont les fidèles musulmans, du plus haut sommet à la base qui, aujourd’hui, souhaitent la fin de palabres autour de l’organisation du Hadj. En effet, depuis l’échec de l’édition de 2006, édition dont personne ne veut entendre parler à nouveau, à cause de l’humiliation subie, tant par la Côte d’Ivoire que les candidats au Hadj qui, pourtant, s’étaient tous acquittés de leurs droits de paiement vis-à-vis des groupements et associations privés de la communauté musulmane, à qui, il revenait exclusivement le droit de l’organisation de ce pèlerinage, l’Etat s’était accaparé cette affaire. Et depuis ce temps, à chaque fois que cet important moment pointait à l’horizon, des sons discordants entre le ministère de tutelle et les musulmans se sont toujours faits entendre. Chacune des parties réclamant l’organisation de ce pèlerinage à la Mecque. La preuve, l’échec de l’édition 2010 demeure encore frais dans la mémoire des pèlerins, ainsi que dans celle de leurs parents. Une situation qui a poussé le Cheick Boikary Fofana à faire une véritable révélation. « Si nous détenons la vérité, nous allons nous battre jusqu’au bout », avait-il confessé le samedi 17 juillet 2010 à la mosquée Lem, à Yopougon, à l'occasion de l'intronisation de 26 imams. En effet, bien qu’ayant sur proposition de l’ancien Chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, mis en place le Bureau du hadj, un bureau qui selon, le Cheick Boikary Fofana, n'avait pas été constitué à l'insu de la communauté d’une part et d’autre part, n’était pas fait pour aller contre aucune personnalité. Malgré la naissance de cet outil qui devrait permettre de ne plus ternir l'image de la communauté musulmane avec les échecs répétés de l’organisation et de tout ce qui l’entoure, certains dignitaires islamiques qui rêvaient de l’organisation de ce pèlerinage ont vite été désillusionnés. Ce fut encore l’Etat qui avait eu la charge de l’organisation. « Il s’agit d’assister la communauté musulmane de Côte d’Ivoire pour éviter les désagréments survenus lors du Hadj 2006. Et préserver la qualité des relations avec le Royaume d’Arabie Saoudite en lui présentant des pèlerins fortement encadrés et parfaitement organisés », avait soutenu à son temps, feu le ministre Désiré Tagro. La suite, on la connaît. Pour ne pas revenir sur ces problèmes, le guide musulman, le Cheick Boikary Fofana, a demandé « de faire en sorte que l'intérêt de la religion prime avant nous-mêmes et non le contraire. Ce n'est pas une affaire où l'on peut dire voici ce qu'un tel gagne. On doit faire ce travail ensemble. Demandons ensemble aux autorités de nous donner l'organisation du Hadj ». Au ministre Hamed Bakayoko d’en tirer les conclusions de cette requête pour éviter que certains gèrent le Hadj comme une propriété privée en s'accaparant les dividendes.

L’article 10 de la loi N° 60-315 du 21 septembre 1960 pour dénouer les crises confessionnelles
Soucieux de la préservation de la paix sociale surtout après la crise politique que vient de traverser la Côte d’Ivoire, le ministre Hamed Bakayoko doit mettre tout en œuvre pour qu’une solution définitive soit trouvée. En effet, hier, c’était les fidèles de l’Eglise Messianique qui se pourchassaient. Rien que pour le contrôle de cette communauté religieuse après le décès du fondateur, prophète Josué d’Akradio (commune de Dabou). Les chrétiens célestes leur ont emboîté quelques années après le pas. Toutes ces crises internes, après les affrontements ont provoqué une scission au sein de la communauté. Cependant, celle qui traîne à trouver une issue heureuse est celle de l’Eglise Protestante Méthodiste de Côte d’Ivoire avec son lot de blessés. Un conflit dont le dénouement constitue, à n’en point douter, un autre combat que le ministre Hamed Bakayoko devrait mener et remporter. Il lui appartient désormais de trouver une fin pacifique à ce conflit qui dure depuis 2004. Une crise née du changement de nom, comme le prétend le Bishop Benjamin Boni dont les Protestants Méthodistes ne veulent pas accepter. Et depuis lors, l’on assiste à des courses poursuites tous les dimanches entre ‘’ces frères en Christ’’. Dans plusieurs localités, ce sont des bagarres rangées entre les deux communautés qui ont occasionné de nombreux blessés graves. Et pourtant, une vraie lecture de l’article 10 de la loi N° 60-315 du 21 septembre 1960, relative aux Associations devrait permettre un retour définitif à la paix. En effet, cet article stipule que : « Les Associations déclarées sont tenues de faire connaître, dans le mois, tous les changements survenus dans leur administration ou direction ainsi que toutes les modifications apportées à leur statut. Ces modifications et changements ne sont pas opposables aux tiers qu’à partir du jour où ils ont été déclarés. Les modifications ou changements sont, en outre, consignés sur un registre spécial qui doit être présenté sans déplacement aux autorités administratives ou judiciaires, chaque fois qu’elles en font la demande. (…) Les infractions aux dispositions du présent article peuvent être sanctionnées par la dissolution de l’association poursuivie dans les conditions prévues par l’article 5 ». A la vue de cet article, le ministre de l’Intérieur devrait en principe prendre des mesures pour dissoudre l’Eglise Méthodiste Unie-Côte d’Ivoire, une communauté religieuse de nature épiscopalienne dans son organisation à savoir la nomination d’un Evêque à vie en lieu et place de l’EPMCI qui est une église presbytérienne où il y a un Président élu pour un mandat de sept (07) ans non renouvelable, qui n’a pas respecté les procédures liées aux statuts de l’EPMCI que de la loi sur les Associations qui dépendent également les églises. En somme, les deux églises sont différentes autant dans son organisation, que dans son animation. Aussi, aux cours des différents procès en correctionnel au Tribunal de Première Instance du Plateau, le Bishop Benjamin Boni, chef de file des Méthodistes Unis, a toujours avoué qu’il n’a pas fourni de Procès-verbal de l’Assemblée Générale au ministère de l’Intérieur et qu’on ne peut pas lui tenir rigueur d’avoir fourni ce fameux procès verbal mentionné par l’arrêté ministériel N° 384 / MEMAT/DGAP/DAG/SDVAC délivré en son temps par le ministre Issa Diakité le 24 juin 2004. Et depuis 2004, jusqu’à ce jour, aucun document n’a été déposé. Une raison de plus pour appliquer les textes, si l’on veut mettre un terme à ce conflit et abréger les souffrances et meurtrissures dans les deux tendances.

La création des églises, un effet de mode !
Aujourd’hui, dans presque tous les quartiers, l’on constate la naissance de nombreuses églises. Des maisons sont même transformées en lieu de culte causant souvent des désagréments aux voisins. Il n’est mauvaise chose en soi de se confier ou de confier la Côte d’Ivoire à Dieu. Mais, force est de constater qu’il y existe une véritable anarchie. Puisque, chacun se lève et se proclamant pasteur ou envoyé de Dieu, crée son temple sans respecter les droits de son entourage. Conséquence, ce sont des fausses prophéties qui sont servies à la pauvre population en difficulté qui ne cherche que refuge en l’Eternel. Les exemples sont multiples. Et Dieu seul sait les sommes d’argent que ces pasteurs ou prophètes ‘’rançonnent’’ aux fidèles. Ces églises deviennent même des centres hospitaliers où les malades sont souvent soumis à des jeûnes. Ce qui crée par moment des morts et la désolation dans les familles de certaines fidèles victimes de matraquage spirituel. C’est un fait de société qui mérite d’être revu et corrigé.

JULES CESAR
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