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Politique Publié le samedi 25 juin 2011 | Nord-Sud

Visites de terrain, délais aux ministres,… : Que cherche Soro ?

Sécurité, routes, écoles, hôpitaux. Le Premier ministre est sur tous les fronts. Décryptage de cette intense activité.


Il ne s’agit pas officiellement d’opérations “coup de poing’’. Mais, cela y ressemble fort. Le Premier ministre parcourt depuis quelques semaines les rues d’Abidjan. La première fois, sous la pluie, Guillaume Soro a rendu une visite-surprise aux éléments des Frci, le week-end de la Pentecôte. A cette occasion, il a démantelé plusieurs barrages illégaux dans plusieurs communes d’Abidjan.
Retour dans les rues abidjanaises le 16 juin. Le Premier ministre est allé toucher du doigt l’état de dégradation avancée des routes de la capitale économique. « Une ville en ruine », avait-il commenté. Huit jours après, rendez-vous, encore sous la pluie, pour apprécier de très près la triste réalité des écoles et universités.
La prochaine tournée du chef du gouvernement le conduira dans les hôpitaux et les centres de santé.
Il faut noter que lors de chacune de ses sorties, Soro précise que les ministres en charge des dossiers ont reçu instruction de proposer des solutions dans un délai de deux semaines.
A l’évidence, Guillaume Soro est en train d’envoyer des messages forts aux Ivoiriens.
La libre circulation des biens et des services, l’école, la santé, sont des secteurs vitaux de la vie d’une nation. Le Premier ministre prouve ainsi qu’ils sont aussi la priorité de l’Etat. En d’autres termes, il veut démontrer que l’équipe gouvernementale, critiquée pour son effectif pléthorique, est résolument au travail pour satisfaire les besoins des populations.
En investissant le terrain, Soro envoie aussi un signal fort de changement. Il apparaît en effet comme un Premier ministre volontariste qui n’hésite pas à mettre la main à la pâte. Ceux qui le côtoient assurent que c’est là l’une des clés du succès de l’Accord politique de Ouagadougou (Apo). Le patron des Forces nouvelles a mis un point d’honneur à maîtriser tous les contours de l’accord. Sa forte implication dans la mise en œuvre dudit accord permettra d’aboutir finalement aux élections, après l’identification de la population et la confection d’une liste électorale consensuelle. « Il était certes un Premier ministre très politique, mais, il lui fallait fixer des priorités et ne pas se laisser distraire par de faux problèmes », justifie un de ses proches. Ce volontarisme le poussera à s’investir personnellement dans l’aboutissement heureux de la Révolution orange qui aura raison de l’entêtement de Laurent Gbagbo. Il a activement participé à l’offensive des Frci sur Abidjan.
Avec Ouattara, Guillaume Soro va donc plus loin. Il est vrai qu’en 2010, malgré la pression politique, il avait donné le ton. Au cours d’un conseil des ministres, le Premier ministre avait critiqué les ministres qui ne s’occupaient pas assez des besoins des populations. Il avait bâti sa communication sur un audit qui relevait le manque de réactivité des membres du gouvernement sur les dossiers à eux soumis et même l’absentéisme autour de la table du conseil. Il avait pris des sanctions contre certains fautifs. Mais, à l’évidence, la proximité d’une présidentielle à risques, rendait difficile une meilleure coordination de l’action gouvernementale, avec surtout des ministres aux intérêts politiques divergents. Sa volonté de demander des comptes aux ministres n’a pas pu prospérer.
Sans doute, Guillaume Soro pense-t-il qu’avec Alassane Ouattara, il aura les coudées plus franches. L’actuel président de la République avait, au pas de charge, administré un traitement de choc au pays, entre 1990 et 1993. Conseil de ministres à la descente d’un avion, visite-surprise dans les ministères, limogeage de ministres indélicats, le Premier ministre d’Houphouet-Boigny avait remis le pays au travail. Aujourd’hui, président de la République, son tandem avec Guillaume Soro pourrait réconcilier les nostalgiques d’avec la gestion des affaires publiques. Premiers signaux, des audits ont été lancés sur 43 sociétés à participation publique. Par ailleurs, toujours comme preuve de ce changement, l’on observe que les ministres ont été instruits de déposer leurs propositions d’actions qui iront enrichir la matrice d’action gouvernementale. Une évaluation est prévue au bout de trois mois.
C’est sûr, la gouvernance est en train d’évoluer vers plus de transparence. Il reste à ouvrir le chantier du droit du citoyen à demander des comptes sur la gestion de la chose publique. Ce devoir d’information a été institutionnalisé dans bien de pays (Mali, Burkina Faso, etc.)
En Côte d’Ivoire, les rapports de l’Inspection générale d’Etat (Ige) sont exclusivement réservés au président de la République. De même que ceux de la Cour des comptes qui, en principe, doivent être un rendez-vous annuel important entre le citoyen et ceux qui sont chargés de gérer ces fonds.


Kesy B. Jacob
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