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Art et Culture Publié le jeudi 30 juin 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Tradition / Fête de la KOLA SAN JON, A la découverte de la culture capverdienne

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Fatchwé festival : Déroulement des festivités.
Déroulement de la 1ère édition du fatchwé festival dans le cadre de la célébration du cinquantenaire dans le district d`Abidjan du 31 juillet au 08 août 2010. Photo : Le carnaval.
Colliers exotiques réalisés à base de graines d’arachides (mancar), de grains de maïs soufflé (colar), et de papiers crépon de diverses couleurs (papel fed d’cor) ! Coups de sifflets tous azimuts ! Des embrassades et accolades chaleureuses ! Des retrouvailles ! Des senteurs aromatisées de parfums de vins de coco et de la fraîcheur du littoral de l’archipel du Cap-Vert… Etre à Abidjan et vibrer aux rythmes de la Kola San Jon, du Batuca et du Funana, issus des dix îles principales – dont neuf sont habitées, qui s’étendent sur une superficie de 40333 Km2.

C’est cette atmosphère-là que le Groupe capverdien Cultura a fait vivre dans le cœur de la petite communauté capverdienne vivant sur le sol ivoirien, le samedi 25 juin 2011, à l’école EECI de Marcory. Habituellement la Fête de la San Jon est célébrée tous les 24 juin de l’année en cours. A titre exceptionnel, elle a été commémorée le 25 juin, parce que le vendredi 24 juin était jour ouvrable.
Pour la petite histoire, la fête Kola San Jon est très en vogue au Cap Vert et de nombreuses fêtes sont organisées pendant cette période, le point culminant est atteint le 24 juin. Ce jour-là, place est faite à la Romaria de la San Jon, un grand rassemblement populaire pendant lequel, il n’y a aucun spectacle sur scène ni une véritable organisation : on se contente juste de respecter les traditions ancestrales. Après la messe, les navizins sont bénis par le prêtre. Les navizins sont des reproductions de bateaux portées à la ceinture par des danseurs, eux-mêmes encadrés par une troupe de tambours battant le rythme immuable de la San Jon. Puis un jury choisit le navizin le plus réussi et la meilleure troupe de percussionnistes et les meilleurs danseurs. Ceux que la course de chevaux lancée un peu plus tôt ne passionne pas, peuvent continuer de jouer aux jeux d'argent en misant quelques escudos sur le prochain tirage de dés. Ainsi plusieurs milliers d'escudos changent de main en quelques heures sous l'œil indulgent de la police qui, en ce jour, a du mal à faire respecter l'interdiction frappant les jeux d'argent. Plus tard en soirée, les feux de la San Jon sont allumés (lumnara) et l'on continue de danser au rythme des tambours et des sifflets. Tous ceux qui le désirent sont invités à sauter les feux de la San Jon et se doivent par la suite de formuler un vœu. Question danse, la Kola ou Cola se danse par couples, homme-femme ou femme-femme. Les danseurs font quelques pas chacun de leur côté puis se rejoignent en unissant leurs bassins et simulant l'acte sexuel puis se séparent. Pour la petite histoire, il convient de noter que la musique du Cap-Vert s’apprécie véritablement à travers la Kola ou Cola-boi, San Jon : autant d'appellations et de variétés pour un genre musical profondément enraciné dans les îles puisqu'il s'agit probablement du tout premier style chanté et dansé au Cap-Vert, bien avant le Batuca dont il serait l'ancêtre. Elle rappelle à juste titre certaines danses africaines, dont l’origine remonterait aux premiers temps du peuplement des îles par les esclaves. Des danses similaires que l’on retrouve au Brésil ou à Cuba. Et, il y a près de trois siècles, la Chegança quasi identique à celle de la Kola était interdite à Lisbonne par un décret. Le rythme simple et répétitif est immédiatement identifiable. Côté langue, le Portugais est la langue officielle, tandis que le créole, qui présente de grandes variantes sur chacune des îles de l’archipel est la plus répandue car utilisée par tous. Cependant depuis l’indépendance, les linguistes capverdiens cherchent à établir un standard d’écriture, l’Alupec. Contrairement à d’autres communautés étrangères qui s’illustrent parfois négativement, la communauté capverdienne vivant en Côte d’Ivoire, est bien intégrée et discrète. Elle regroupe les différentes familles notamment les Debarros, les Ramos, les Mendoça, les Lopez, les Morena, les Tavares, les Pinto, les Borges, les Viera, les Spenser, les Da Sylva, les Gomes et les Blegnoua. Son Excellence Pedro Pires est le Président de la République du Cap-Vert et Son Excellence Cheich El Salam est le Consul honoraire du Cap-Vert en Côte d’Ivoire.

Krou Patrick
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