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Politique Publié le vendredi 1 juillet 2011 | L’expression

Massacres de l’Ouest : Le rapport de l’Onuci qui désigne les tueurs.

La vérité a-t-on coutume de le dire, finit toujours par rattraper le mensonge. Le rapport définitif de l’Onu sur les événements de l’Ouest est très édifiant. Il cloue le bec aux Ong qui tentaient de salir le président Alassane Ouattara. Comment Duekoué, Danané, Toulepleu, Doké...ont été endeuillés. Un document inédit dont nous publions ici de larges extraits.

I. La chronologie des événements

1. Quatre mois avant le début des hostilités, les Fds-Ci avaient pré-positionné des forces à Zouan–Hounien, dans la région des Dix-huit montagnes, sans que les raisons de ce renforcement ne soient clairement établies.

2. Le 30 décembre 2010, les jeunes patriotes acquis à la cause de Lmp ont tenu une réunion à Guiglo au domicile de Maho Glofiei, ancien chef de guerre et président du Flgo. Les raisons et conclusions de cette rencontre sont restées secrètes.

3. Dès le 16 janvier, une vingtaine de Fds-Ci, armés de mortiers, de canons de défense anti-antiaérienne (Dca) et de roquettes, ont avancé jusqu’à Boyapleu dans la zone de Danané où ils ont séjourné pendant un mois avant de renforcer cette position par une centaine d’éléments venus d’Abidjan. Les Fds ont ensuite avancé jusqu’à Téapleu dans l’ex-Zoc, puis progressivement, à Tiévopleu et Boimpleu. Elles n’étaient plus séparées des Fafn, jusque-là restées positionnées à Bounta que de deux kilomètres. Au courant du mois de février, les Fds ont de nouveau renforcé leurs effectifs d’environ 300 militaires et miliciens/mercenaires venus de Toulepleu. Dès lors, tous les mouvements venant de la zone Centre Nord Ouest (Cno) en direction de Zouan-Hounien ont été strictement contrôlés ; les véhicules ont été soumis à des fouilles systématiques et des exactions étaient commises contre les populations civiles de ces localités.

4. Entre-temps, tous les éléments des Fds qui avaient été déployés au niveau du Cci à Bangolo, dans l’ex-Zoc, avaient rejoint leurs bases respectives alors que les Fafn maintenaient sur place leurs éléments. Le démantèlement du Cci a engendré une certaine psychose au sein de la population civile déjà préoccupée par la situation sécuritaire dans le département.

5. Le 23 février, vers 3h00, une quinzaine de véhicules militaires remplis de Fds, de jeunes miliciens âgés de 17 à 25 ans et de mercenaires libériens lourdement armés, ont quitté Toulepleu en direction de Boyapleu (Danané). Certains portaient des machettes et des armes blanches, tapaient du tam-tam alors que d’autres tiraient en l’air. Ils chantaient et dansaient en criant à tue-tête « On va libérer Danané Man et Bouaké. On va installer Gbagbo. On va manger Yacouba ». Les populations locales ont commencé à fuir la zone dès cet instant.

6. Dans la nuit du 24 au 25 février, les Fds, soutenues par les miliciens et des mercenaires libériens, ont attaqué la position des Fafn à Bounta, violant ainsi le cessez-le-feu instauré depuis les différents accords de paix. La riposte des Fafn s’est soldée par la mort de dix Fds et deux soldats Fafn. Les Fds/miliciens se replient alors vers Téapleu, ensuite Zouan-Hounien et seront dès lors pourchassés par les Fafn. L’attaque des Fds / miliciens et mercenaires contre la position des Fafn à Danané a été faite dans la perspective d’ouvrir la voie aux mercenaires étrangers, la ville de Danané se trouvant seulement à quelques kilomètres du Libéria et de la Guinée.

7. Les villes sous contrôle gouvernemental vont tomber les unes après les autres avec la contre-offensive des Fafn. Le 13 mars, des combats très rudes vont opposer les Fafn aux Fds/Miliciens et mercenaires à Doké.

8. Le 17 mars, le président de la République, Alassane Dramane Ouattara, signe une ordonnance no 2011-002 portant création des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) qui consacre définitivement l’unification des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci) et les Fafn .

9. La ville de Toulepleu tombe le 21 mars malgré une résistance acharnée des miliciens et des mercenaires libériens. Le même jour, les Frci s’emparent de Bloléquin. Les miliciens et mercenaires se replient, se réorganisent à Zéaglo (village de Maho Glofiéi) et réattaquent les positions Frci dans la nuit du 28 au 29 mars. Ils profiteront de la reprise momentanée de la ville pour massacrer au moins 57 Pdi qui avaient trouvé refuge dans l’enceinte de la préfecture de Bloléquin. Les Frci auront cependant le dessus et reprendront le contrôle la ville.

10. La reprise de Bloléquin va échauder les esprits à Duekoué. Les différentes communautés s’observent dès lors en chiens de faïence, favorisant ainsi un climat de méfiance et de suspicion. Dès le 28 mars, de violents combats ont opposé les Frci, dozos et autres groupes armées d’autodéfense aux miliciens et mercenaires et aux quelques éléments des Fds restés sur place. Les combats vont durer 48 heures avant que la ville ne tombe définitivement, le 29 mars, entre les mains des Frci.

11. Les soldats du contingent marocain de l’Onuci (Morbat) postés dans la ville se sont retrouvés entre les feux des miliciens/mercenaires et Fds et ceux des Frci. L’Onuci a dû tirer plusieurs coups de semonce pour signaler sa présence. Le commandant du contingent s’est ensuite entretenu avec les principaux belligérants pour une cessation immédiate des combats afin d’assurer la protection des populations civiles. L’intervention du contingent militaire marocain et la médiation qui s’en est suivie a permis d’atténuer les tensions et de mettre fin aux combats dans la ville de Duekoué.

12. Le 30 mars, le contingent marocain de l’Onuci qui n’avait pas circulé en ville depuis près de quatre mois, en raison de l’opposition des miliciens et des jeunes patriotes, a recommencé des patrouilles dans la ville. Le Morbat a aussi renforcé la sécurité de la Mission catholique et aidé certaines populations locales à trouver refuge au niveau soit de l’Onuci, soit de la mission catholique.

13. Le 31 mars, Guiglo tombe entre les mains des Frci après avoir subi des attaques sur deux fronts venant respectivement de Duekoué et de Toulepleu. La prise de Guiglo boucle ainsi la conquête de l’Ouest par les Frci.

14. Le 3 avril, l’adjudant Koné Daouda alias Konda, est nommé commandant Frci de la zone de Duekoué. Il en sera de même du capitaine Eddy à Bloléquin et du Commandant Coulibaly Wana Dieudonné à Guiglo.

II. La dynamique des acteurs en présence

1. Les Forces de Défense et de Sécurité (Fds-Ci)

15. Les Fds-Ci ont été les premières à reprendre les hostilités en attaquant le 23 février la position des Fafn à Bounta. Cette opération a été mûrement préméditée eu égard au recrutement, transport et entraînement des miliciens et des mercenaires libériens dans la perspective de cette attaque. Le 9 mars, les Fds ont tiré des roquettes sur les populations civiles de Duekoué, sous prétexte qu’elles recherchaient des rebelles après avoir été attaquée la veille le 8 mars, par un groupe d’autodéfense. Cet incident a provoqué la mort de quatre bébés et d’un jeune homme. Plusieurs blessés ont été également enregistrés. Certains éléments des Fds ont aussi commis de nombreuses violations des droits de l’homme dans des opérations mixtes avec des patriotes, des miliciens ou des mercenaires, y compris des atteintes au droit à la vie et à l’intégrité physique, à l’instar d’un certain caporal chef Gbagbadé à Guiglo. Enfin, les Fds n’ont pas été en mesure d’assurer la protection des populations civiles lors des affrontements. Elles ont souvent fui devant la contre-offensive des Fafn/Frci. A Guiglo, les Fds avaient quitté la ville dès le 28 mars, bien avant le début des hostilités, en passant par Taï – Grabo et San Pedro. Il en avait été de même à Duekoué où, bien avant les événements des 28 et 29 mars, des Fds, passives, impuissantes et amorphes, avaient déjà abandonné le contrôle de la ville aux miliciens et autres mercenaires libériens.

2. Les Forces armées des Forces nouvelles (Fafn)

16. Environ 500 éléments des Fafn étaient stationnés à Bounta. Ils étaient nourris et logés par les villageois. Les Fafn ont profité de l’attaque des Fds/miliciens/mercenaires contre leur position à Bounta pour se lancer dans la conquête des villes contrôlées par le gouvernement. La riposte des Fafn dans la zone a démarré le 23 février et s’est terminée le 31 mars avec la prise de la ville de Guiglo. Certains éléments Fafn, notamment un certain caporal Malik à Man, aurait fourni, une lance roquette, deux kalachnikovs et cinq motocyclettes à des membres de groupes d’autodéfense à Duekoué afin de mener une première attaque le 8 mars contre la position des Fds stationnées au niveau d’un corridor sur la route de Guiglo et une deuxième attaque dans la nuit du 27 au 28 mars contre le Poste de Commandement (Pc) de Duekoué.

3. Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci)

17. Le 17 mars, le Président Alassane Dramane Ouattara a signé une ordonnance no 2011-002, portant création des Frci, consacrant définitivement l’unification des Fanci et des Fafn. Le fait que le commandement et les éléments de cette force n’avaient pas été clairement identifiés a posé un problème sécuritaire, d’autant plus qu’ils n’étaient pas dotés d’équipements militaires adéquats (uniformes, chaussures, etc.). Par conséquent, plusieurs individus portant des treillis ont profité de la situation pour se faire passer pour des éléments des Frci. Plusieurs ont commis des exactions contre la population civile en s’adonnant à des actes de pillage ou de représailles. L’Equipe d’investigation a été témoin au moins à deux reprises, d’une altercation entre des éléments Frci qui accusaient des hommes en treillis d’être de « faux » éléments. Cette situation ambiguë et incertaine a semé le doute dans l’esprit des populations qui n’arrivent pas à faire le distinguo entre les deux catégories et à faire totalement confiance aux Frci dont certains éléments sont impliqués dans des cas d’exécutions sommaires et de pillages. D’une façon générale, les éléments des Frci étaient à la recherche d’armes. Elles ont à cet effet utilisé des indicateurs pour repérer les domiciles des Fds, des miliciens, des mercenaires et des cadres locaux. Ces domiciles étaient ensuite systématiquement saccagés, fouillés et pillés. Des véhicules ainsi que d’autres biens privés de valeur ont été emportés. Dans la zone de Bloléquin et de Toulepleu l’Equipe d’investigation a identifié des éléments des Frci qui ne parlaient aucun mot de français et qui étaient accompagnés de jeunes filles d’âge nubile (entre 16 – 18 ans), anglophones, en tenue civile, apparemment très à l’aise, ce qui montre clairement que les Frci ont aussi recours à des mercenaires libériens, à l’instar du camp Gbagbo.

4. Les milices du Moyen Cavally

4.1. Les principaux groupes et leurs dirigeants

18. La région du Moyen Cavally est restée le bastion des milices dont une forte proportion est concentrée à Duekoué, Guiglo (28 km de Duekoué), Blolequin (88 km de Duekoué) et Toulepleu. Ces localités restaient à la veille des combats des poudrières susceptibles d’exploser à tout moment, les miliciens ayant été lourdement armés par Laurent Gbagbo. A l’origine, un seul groupe était reconnu par l’Etat et était constitué par des personnes ayant défendu la région contre l’avancée de la rébellion en 2002-2003. Des dissensions internes sont survenues en leur sein en 2008 lorsque M. Kadet Bertin, conseiller spécial du chef de l’Etat, a versé près de 200 millions (425,530 Usd) aux miliciens à Guiglo, en prélude à la destruction symbolique des armes dans le cadre du processus de désarmement. Aujourd’hui, le nombre de miliciens/mercenaires dans la zone est estimé à environ 15,000 éléments regroupés dans au-moins une vingtaine de groupes, à savoir : le Front de Libération du Grand Ouest (Flgo), dirigé par Maho Glofiéi ; l’Alliance patriotique du Peuple Wè (Apwe), dirigée par Gougnan Monpouho Julien alias Colombo ; le Mouvement ivoirien de Libération de l’Ouest de la Côte d’Ivoire (Miloci), dirigé par Ziké Sylvain alias Pasteur Gammi ; l’Union patriotique de Résistance du Grand Ouest (Uprgo), dirigé par Yayi Octave et dont la sous-section de Duekoué est dirigée par Gabriel Banao, Force Wê, dirigée par Tehe Laurent ; la Force spéciale Anti-terroriste (Fsat), dirigée par Guei Hugues ; l’Union pour la Défense des Wê (Udwê), dirigée par Gbaou Adonis ; le Mouvement armé indépendant du Moyen Cavally (Maimca), dirigé par Tekoua Sonzai Lucien, la Coalition pour la Libération du Grand Ouest, Section de Toulepleu, dirigé par le général Gbopehi Marcel et le Cossforlo, dirigé par un certain Pasteur Tia Robert ; Seanhe Gban, dirigée par Kouitechle Paul, Au, Rkzo, Foswê, Frcazo, Mpigo, Arome, etc.

19. A Duekoué, les miliciens sont majoritairement guérés et placés sous le commandement du général Gabriel Banao Oula Lepohi Beangohou dit « Zo Klaha des Koui é Glae », âgé de 75 ans (Annexe V), porte-parole des génies, symbole du département de Duekoué, chef de village d’Yrozon, chef d’Etat-major des Forces d’Autodéfense de Duekoué et Bangolo (Fadb), assisté de Ouehan Mompeho Julien alias « Colombo » (Annexe VI), chef de l’APWè. Banao qui se faisait passer pour le « génie des génies » et qui était considéré comme un invulnérable par ses partisans, est connu pour avoir procédé à des sacrifices humains en égorgeant ses victimes dont la plupart étaient presque exclusivement des Burkinabès (Annexe VII). Ces groupes de miliciens étaient principalement soutenus par Bah Roland, Président local du COJEP, Yoro Mathurin, Guei Nicolas alias « Tout va finir », Poyi Marcel, Gbotou, Ata, Zirion Dassihé Daniel, Mouhi Zehe, Taho Gérard, Kpahi Julien alias « Emma », Glaou Alain dit « Kpouagnan », Oulaï Bertin, Zion Benanger alias « Tyson », Vao Aubin Judas, Yao Gue Jean-Marie, Roule Boniface, Sio Aimé alias « chef de gare ». La plupart d’entre eux se sont réfugiés à la Mission catholique de Duekoué abritant des PDI et où leur présence pose un réel problème de sécurité.

20. Plusieurs victimes et témoins ont pu fournir l’identité ou le pseudonyme de certains autres dirigeants de milices. A Blolequin, un certain Blé alias « killer » (tueur) qui travaille au centre ville a, selon des témoins, confisqué tous les téléphones portables des Malinkés au prétexte que ces derniers les utilisaient pour transmettre des informations aux FAFN. Ils accusaient les jeunes Malinkés de détenir des armes dans des mosquées, fouillaient impunément leurs maisons en tirant de façon indiscriminée. Un certain Tako de teint clair, qui avait participé à la guerre du Libéria dirigerait un groupe dont les membres sont : Attery, Salou Sylvain, Koho Pierre, Bébo, Barbe noire, Bebacou, Ben Laden et Tamata. A Sahibly, un certain commandant Saint Adjaro et commandant Nouli Gohi (Grié I) sont accusés d’avoir semé la terreur parmi la population à plusieurs occasions. A Guiglo, des témoins citent Tahou Marius, Bouche d’Or, Alexandre, Néné qui opère à la gare Ctd au quartier Gamma, Borioul et Doxan Jean Pierre alias John Peter. A Troya II (25 km de Guiglo), c’est un certain Kadi Martin, Gnao Constant, Douho Richard, Guei Tezio. A Guiglo, les principaux meneurs sont : Adama Keita, malinké d’origine guinéenne qui envoyaient les recrues chez Maho Glofiéi, chef du Flgo; Octave Yahi, 3ème vice-président du Conseil général de Guiglo, Cyprien Maho, petit-frère de Maho Glofiéi, Tom Doubaté, les Jumeaux et Kpa Zaï qui écumait le quartier Nicla. Un animateur de la radio de Guiglo ferait également partie des miliciens. A Toulepleu, la Coaliton (I) pour la Libération du Grand Ouest – Section Toulepleu est dirigée par un chef d’Etat Major, le Général Gbopéhi Marcel avec deux commandants des opérations : Dezao Franck Cedrick et Zean Gnonnio Edox ; deux conseillers Kanhie Gaston et Kah Paha Thomas, un secrétariat assuré par Koho Sébastien et Flan Olivier. Tous ces miliciens ont semble-t-il quitté la zone depuis l’arrivée des Frci. Certains sont réfugiés dans les campements en forêt et d’autres se trouvent au Libéria. Maho Glofiéi aurait été vue en avril à Yopougon à Abidjan, où de nombreuses exactions ont été commises.

4.2. Recrutement, armement et encadrement

21. De nombreux jeunes de la région ont été recrutés avant la période électorale et dans les mois qui ont précédé les opérations militaires sous prétexte qu’ils allaient être engagés dans l’armée nationale. Plusieurs personnalités politiques et militaires ainsi que certains cadres locaux, ont été cités dans ces cas de recrutement. Ces recrutements se sont effectués sur la base d’une circulaire établie par M. Laurent Gbagbo demandant le recrutement des jeunes de 17 à 25 ans dans le but d’augmenter les effectifs des sympathisants Lmp à Abidjan. Plusieurs personnalités politiques et militaires ainsi que certains cadres locaux, ont participé à ces opérations. Un certain capitaine Dokou des douanes en poste à l’aéroport d’Abidjan, aurait procédé à des recrutements à Bangolo avec l’appui de la milice Apwê. Une tentative similaire a été faite à Boyapleu par un certain lieutenant Sadia. Ce dernier a échoué dans sa mission en raison du refus des villageois d’accepter ces enrôlements. Les recrues étaient ensuite convoyées à Toulepleu où elles recevaient une formation militaire. Plusieurs témoignages ont révélé que presque toute la jeunesse de Bloléquin et Toulepleu portait une arme, y compris des élèves. Dans la seule zone de Guiglo, à la suite de l’appel lancé par le leader des patriotes Charles Blé Goudé, plus de 2.000 jeunes miliciens ont été recrutés et envoyés en formation à l’Ecole de Gendarmerie de Toroguhé à Daloa. Des témoins ont rapporté qu’avant leur départ pour Daloa, ils ont subi une formation préliminaire au camp Gtz, sous la conduite des caporaux Bolo, Gnagbadé et du sergent Irié.

22. Les miliciens disposaient d’armes lourdes et sophistiquées dont des orgues de staline, Dca, roquettes, des mortiers, des kalachnikovs, des grenades et des armes blanches. Lors des fouilles engagées par les Frci dans les domiciles des miliciens à Guiglo, y compris au domicile d’un proviseur de lycée, 1053 kalachnikovs, lance-roquettes et fusils à canon scié ont été découverts. Les miliciens disposaient également d’équipements de communication, notamment des talkies-walkies et des téléphones satellitaires Thuraya. Ils se déplaçaient avec des véhicules tout terrain mis à leur disposition (Annexe VIII).

23. Un registre retrouvé à Toulepleu par l’Equipe d’investigation dans un des camps des miliciens révèle que les miliciens recevaient plusieurs dizaines de millions de Fcfa du gouvernement de Laurent Gbagbo. Une somme d’au moins deux millions aurait été ainsi remise à la Coalition pour la Libération du Grand Ouest – Section de Toulepleu dont un million de Fcfa était destiné à 155 mercenaires libériens des Forces spéciales Lima. Selon le document, ce montant a été reçu par Marcel Gbopehi, Gaibo Djibli Faustin, Tioni Lucien et Bêh Nouday de la Coalition pour la Libération du Grand Ouest, Section de Toulepleu. Un autre montant d’un million de francs devait être remis aux « Amis de Gueyedé » en plus de 200,000 Fcfa destinés aux chefs traditionnels locaux. Ce montant a été reçu par les dénommés Konhié Gbéhé Gaston, Tomas Kapa Tomas, Zéan Gnonni Edox, Marine I et Edouard Golf (Annexe IX). Un témoignage digne de foi a révélé que trois jours avant l’attaque de Duekoué, Colombo et Bah Roland, en mission spéciale à Abidjan, avaient reçu de la part du président sortant Laurent Gbagbo la somme de 30 millions de Fcfa, représentant les frais de recrutement des mercenaires libériens et le prix de la ration des miliciens en formation à l’Ecole de Gendarmerie de Toroguhé, à Daloa. Ces derniers auraient remis un million de Fcfa à leur chef Banao, avant d’acheter une voiture de marque Mercedes et de s’enfuir avec le reste de l’argent au Liberia.
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