Il a l’arrogance dans le sang. Hier, dans l’édition 18 heures 30 du journal de RFI, les éditeurs ont dû écouter une partie des déclarations de Blé Goudé dont l’intégralité sera diffusée ce matin. Des propos inutilement provocateurs dans lesquels, le bourreau d’hier se fait passer pour la victime. Il déclare la morgue à la bouche : (…) Rien ne me surprend du tout. Parce que voyez-vous, depuis que M. Ouattara est au pouvoir, il y a une justice à double vitesse. Il a peur d’une opposition significative. Il a décidé d’installer son pouvoir dans la terreur. Et tous les signes apparents d’un pouvoir dictatorial, d’un pouvoir tribaliste sont là et visibles. Et pour moi, ce pouvoir n’ira pas très loin parce que M. Ouattara, c’est comme si son pouvoir avait pour objectif de traquer, tuer et de poursuivre tous ceux qui ont été plus ou moins proches du président Gbagbo,» s’est-il égosillé sur les ondes de cette radio. Mais le fugitif va plus loin. Il accuse le président de la République et le Premier ministre d’avoir commis «des meurtres». Et se dit même disposé à comparaître devant les juridictions ivoiriennes: «Il n’y a aucun problème. (…) je suis prêt à comparaître» assume-t-il. Faut-il rire ou pleurer de ces propos de ce faux brave qui a fui le pays dès le premier coup de canon et qui erre comme une âme en peine entre le Ghana, le Togo et le Benin ? C’est en tout cas, la question que doivent être en train de se poser les observateurs de la scène politique ivoirienne en général et les Ivoiriens en particulier. Ceux-ci savent que s’il y a bien un home pour qui la vie humaine n’a eu aucune importance lors de la crise postélectorale, c’est bel et bien Blé Goudé. Sous ses ordres, les jeunes patriotes dont il se réclamait le leader ont tué, pillé, violé, volé. Ils ont même brûlé vif d’autres Ivoiriens dont le malheur aura tout simplement été d’être des militants du RHDP. Avec de telles sorties, Blé Goudé défie naturellement la justice ivoirienne, le procureur de la République qui, il n’y a pas longtemps d’ailleurs, a lancé un mandat d’arrêt international contre lui et certains caciques de l’ex-régime. Mais en même temps, il nargue l’ONU qui l’a astreint depuis 2005 d’une sanction l’interdisant de sortir du territoire national. Il faut tout simplement le chercher de sa cachette d’où il donne de la voix pour ne pas se faire oublier et avoir l’impression d’exister dans un pays en pleine reconstruction qu’il a contribué à détruire fortement.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET
