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Politique Publié le mardi 5 juillet 2011 | Nord-Sud

Union africaine : Ouattara - les leçons d’un premier sommet

Alassane Ouattara a dignement représenté la Côte d’Ivoire au dernier sommet de l’Union africaine, à Malabo, en Guinée équatoriale.

Un chef d’Etat était présent dans le siège de la Côte d’Ivoire les 30 juin et 1er juillet à Malabo. Par sa participation au 17e sommet de l’Union africaine, le premier de son mandat, Alassane Dramane Ouattara a mis fin à la longue absence d’un président ivoirien à la plus importante réunion des dirigeants africains. Aux sommets précédents, (Syrte 2009, Kampala 2010, Addis-Abeba 2010 et 2011, etc.), le pays n’était généralement représenté que par des délégations conduites par un ministre des Affaires étrangères. C’est la première grande leçon du voyage que vient d’effectuer le président Ouattara en Guinée équatoriale. A ce type de rencontre, l’image d’un chef d’Etat vaut plus que tout. Le rendez-vous intéresse tous les grands médias internationaux. Et, plus un Etat est représenté au haut niveau, mieux ça vaut pour la promotion de son image. Surtout quand il s’agit d’un ex-directeur général adjoint du Fonds monétaire international(Fmi) et d’un ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Le sommet de l’Union africaine est par excellence le sommet de l’Afrique, mais c’est aussi un rendez-vous mondial. Des délégations viennent de tous les continents sur invitation spéciale, ou en quête d’opportunités d’affaires. Qui mieux que le premier responsable d’un pays peut rassurer ces investisseurs ? Avec les chefs d’Etat, les discussions sont directes et les signatures de contrats peuvent se faire immédiatement en cas d’accord. Ce qui évite les ajournements, sources de désistements. En outre, dans un tel sommet, la voix d’un président porte plus que celle de tout autre représentant. Et cela compte assez dans l’influence que le pays veut exercer sur les débats. Suite à la longue crise qui a duré de 2002 à 2010, et durant laquelle l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo évitait de s’éloigner de son pays. Après l’inédite crise post-électorale qui a retenu l’attention de la planète entière, la Côte d’Ivoire était très attendue à ce premier sommet de l’après-crise.

Fort de la douloureuse expérience dont sort son pays, Ouattara était l’une des personnes les mieux placées pour exiger par exemple que l’Afrique adopte une position claire et courageuse sur la crise en Libye, afin d’abréger le martyre du peuple libyen. N’était-il pas aussi la curiosité de ce sommet ? Depuis l’aéroport de Malabo, jusqu’au centre des conférences de Sipopo, lieu du sommet, le tombeur de Laurent Gbagbo était le plus recherché par les journalistes. Toutes ses apparitions publiques donnaient lieu à une émeute médiatique. De plus, pour ce grand retour de son pays sur la scène internationale, Alassane Ouattara n’a négligé aucun détail. Outre les membres de son gouvernement qui l’accompagnaient, le chef de l’Etat s’est déplacé avec douze journalistes de la presse écrite et audio-visuelle. La Côte d’Ivoire avait le plus gros contingent dans ce domaine. Ce qui a valu à la délégation ivoirienne le respect des autres pays, surtout ceux de la sous-région ouest-africaine. La forte représentation de la presse nationale a permis, on peut le parier, de faire des lecteurs et des téléspectateurs ivoiriens les plus informés sur le sommet. Durant toute une semaine, ils ont eu droit, chaque jour, aux informations les plus détaillées de la rencontre. Même si beaucoup d’Ivoiriens restent déçus de l’UA pour son manque d’efficacité dans la gestion de la crise ivoirienne, il était nécessaire, à travers cette grande médiatisation, d’amener le peuple de Côte d’Ivoire à s’intéresser, de nouveau, aux affaires du continent.

En dehors des nombreuses audiences qui lui ont permis de discuter de plusieurs sujets préoccupants pour son pays, Ouattara a mis à profit son séjour équato-guinéen pour échanger avec ses compatriotes vivant sur place. Il a apporté des réponses satisfaisantes à leurs principales attentes, en annonçant l’ouverture imminente d’une ambassade ivoirienne à Malabo. Au total, le chef de l’Etat aura réussi à se positionner, et à repositionner son pays sur la scène internationale.
Cissé Sindou

Envoyé spécial à Malabo
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