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Politique Publié le mercredi 6 juillet 2011 | Nord-Sud

Corruption : l’anomie devenue la norme

Durant ces dernières années, corrompre ou être corrompu n’était plus un mal. Du sommet de l’Etat au citoyen lambda en passant par les cadres de l’administration, les corrompus ou les corrupteurs ne se cachaient plus. La pratique du médecin qui soutient, à l’endroit du parent de son patient, qu’il n’y a pas de poche de sang disponible avant de lui dire : « mais si vous voulez, je peux vous aider », était connue de tous. Tout comme celle de l’agent de l’état civil qui confesse, la main sur le cœur, qu’il faut deux semaines pour établir une pièce administrative avant de rassurer le requérant : « mais si vous voulez qu’on le fasse en deux jours, je peux vous aider ». Tout cela était su. De même que les combines des magistrats qui refusaient de dire le droit parce qu’ils avaient reçu des dessous de table. Les contrevenants agissaient en toute impunité sans être inquiétés. Parce qu’au sommet de l’Etat aussi, la corruption avait été érigée en règle de fonctionnement. Des directeurs d’administration, des ministres, dit-on, ne consentaient à céder un marché qu’à la condition de recevoir une grosse commission illégale. Le cafouillage consciemment entretenu dans la filière café-cacao en dit long sur le désordre qui régnait dans la gestion des ressources nationales. Il se dit également que les collaborateurs directs du président de la République exigeaient de l’argent pour ses audiences. L’un des plus gros scandales de l’ère Gbagbo a été l’incarcération de sa secrétaire pour « escroquerie » au préjudice d`une compagnie de téléphonie mobile « en usant de sa qualité ». Emilienne Gomé, l’inculpée avait demandé à la compagnie de téléphonie mobile Mtn-Ci un pourboire de plus de 65,5 millions FCfa pour venir en aide à des populations sinistrées dans le centre du pays. Somme qui lui aurait été versée et qu’elle aurait gardée par devers elle. Laurent Gbagbo lui-même s’était constitué partie civile dans l’affaire et a été dédommagé pour « atteinte à son honorabilité, à sa probité ». « Les mécanismes de contrôle interne et externe de l’administration publique n’ont pas toujours fonctionné pour prévenir les dérapages dans la gestion des affaires publiques », a confessé l’ex-président dans son livre-programme « Bâtir la paix par la démocratie ».
Bamba K. Inza
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