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Politique Publié le jeudi 7 juillet 2011 | Nord-Sud

Yacouba Ouattara, proche d’une des sept femmes tuées à Abobo : «Les responsables du Rhdp ont été informés avant l’enterrement»

Juste de la terre retournée, des tas d’immondices et de l’herbe. C’est le décor de la sépulture de six des sept femmes tuées à Abobo, le 3 mars dernier. Face à cette négligence, Yacouba Ouattara, un proche parent de Fatoumata Coulibaly, l’une des femmes tombées sous les balles meurtrières des refondateurs, s’offusque de l’attitude des responsables du Rhdp à l’égard des familles des victimes.


Depuis le meurtre de votre belle-sœur, avez-vous été approché par la justice ivoirienne ou internationale ?
Pour le moment, personne ne nous a approchés pour savoir quoi que ce soit. C’est l’Onuci qui a fait appel à toutes les familles de victimes pour écouter leur version des faits. Ils nous ont interrogés sur les conditions de la tuerie. Ils ont demandé de prendre des avocats. Mais, nous avons estimé qu’on ne pouvait pas le faire de façon unilatérale. Nous attendons que le Rhdp nous donne le ok.

Avez-vous porté plainte depuis?
Non. Nous ne l’avons pas encore fait.

Y a-t-il une structure qui vous a approchés pour expliquer comment le faire ?
Aucune structure ne nous a approchés dans ce sens. Seulement au niveau de la mairie d’Abobo où nous avons rempli des fiches que nous avons déposées. Jusqu’à ce jour, on ne nous a encore rien dit. Personne ne nous a approchés non plus.

Mais, allez-vous poursuivre l’affaire ?
Oui. Jusqu’à son aboutissement. Ce sont les corps que nous attendions pour procéder à l’enterrement. Et comme les corps ont déjà été enterrés à notre insu les familles ont décidé de tout mettre en œuvre pour que justice soit faite. Nous nous sommes réunis, dimanche, et c’est ce qui en est sorti. Nous ferons tout pour honorer leurs mémoires.

Qui vous a informés de l’enterrement des corps ?
Lorsque qu’on s’est rendu à la morgue d’Anyama, on nous a dit d’aller à Ivosep à Treichville. C’est après ces démarches qu’on a appris que les corps ont été ensevelis. La raison évoquée est qu’au mois de mars, il y a eu une rupture d’électricité qui a duré 17 jours. Les corps étaient en état de putréfaction. Ils disent avoir été obligés de faire les enterrements.

Avec votre accord ?
Non. Nous n’avons pas été approchés, ni par un membre du Rhdp, ni par qui que ce soit. Au cours de notre interrogatoire à l’Onuci, on nous a demandé si les corps étaient encore-là. Nous avons répondu par l’affirmative. Parce qu’après la tuerie, les corps étaient au grand hôpital d’Abobo. Ensuite les corps ont été convoyés au Chu de Yopougon. Pour des questions de sécurité, ils ont été transférés à la morgue de Treichville. Avec les évènements qui s’en ont suivi, on ne pouvait plus suivre les transferts. C’est sur instructions des agents onusiens que nous avons procédé à la vérification. Nous sommes rentrés en contact avec le directeur commercial d’Ivosep. C’est ce dernier qui a annoncé que les corps ont été enterrés avec d’autres corps.

Croyez-vous que les responsables du Rhdp étaient au courant, puisque vous parlez d’eux ?
Selon ce qu’on nous a dit à Ivosep, le ministre de la Justice et le ministre de la santé ont été informés que les corps étaient en décomposition. D’après notre interlocuteur, c’est le Dg d’Ivosep, Sidi Diallo, qui était lui-même au Golf hôtel qui a exposé le cas aux responsables du Rhdp. C’est avec leur autorisation qu’a eu lieu l’inhumation. Nous sommes en contact avec certains responsables de cette coalition, le professeur Guikahué et des représentants du parti à Abobo. Personne n’est venue nous informer.
Comment avez-vous retrouvé le lieu de l’enterrement ?
Chacun a joué de ses relations à Ivosep. Une personne qui a assisté à l’inhumation a bien voulu nous montrer l’endroit. J’y suis allé à deux reprises. C’est incroyable. Les corps ont été ensevelis dans un espace réservé aux personnes sans famille au cimetière d’Abobo. Précisément le 24 avril. Bien après l’arrestation de Laurent Gbagbo. D’où notre colère. Car à ce jour, la commune d’Abobo était libérée. Même si nous devions porter des cache-nez, nous l’aurions fait pour assister à l’enterrement.


Entretien réalisé par Sanou A.
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