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Politique Publié le lundi 11 juillet 2011 | Le Nouveau Réveil

Quand des bourreaux se prennent pour des victimes ! - Décomptes macabres de l`ange de la mort (Gbagbo)

Laurent Gbagbo a été pris, retranché dans son bunker, le lundi 11 avril 2011. A la vue des Forces républicaines qui venaient prendre possession de ses quartiers, à la résidence des présidents à Cocody les Ambassades, les Ivoiriens ont été estomaqués de l'entendre supplier : " Ne me tuez pas, ne me tuez pas ". Est-ce bien M. Laurent Gbagbo, celui qui se pavanait sous nos yeux, goguenard, triomphateur en tout, et qui soutenait : " Ouattara ne sera jamais président dans ce pays. Je préfère la mort au déshonneur " ? Ces mots sonnent, en fait, comme un refoulement à son subconscient peuplé de cadavres, en écho à ces paroles qu'il prononça, un jour, avec cynisme : " Mille morts à droite, mille morts à gauche, moi j'avance ", et qu'il appliqua avec délectation, selon la formule consacrée, sortie de leurs laboratoires guillotineurs : " Tout bon opposant est un opposant mort ! " Est-ce le même M. Laurent Gbagbo qui, élu dans des " conditions calamiteuses ", en octobre 2000 selon sa propre expression, a, en 10 ans de pouvoir, consacré la division de la Côte d'Ivoire dont ses partisans parlent comme d'un ange aujourd'hui ? Quand bien M. Laurent Gbagbo serait, à l'image de Satan, un ange, pour la majorité des Ivoiriens, c'est un ange de la mort.
M. Laurent Gbagbo, pour la gouverne des refondateurs, n'a pas été le premier président de la République de Côte d'Ivoire. Avant lui, il y avait Félix Houphouët-Boigny, l'homme qui a fait de la paix, la seconde religion de la Côte d'Ivoire. Par conséquent, il ne pouvait faire du mal à une mouche, à plus forte raison à l'un de ses concitoyens. Après son règne, est arrivé le Sphinx et le phoenix de Daoukro. Les Ivoiriens retiendront du président Henri Konan Bédié qu'il aime l'homme plus que le pouvoir. Entre perdre le pouvoir d'Etat et massacrer, ne serait-ce qu'un seul de ses frères ivoiriens pour conserver le pouvoir, il a choisi la perte du pouvoir le 24 décembre 1999. Toujours du côté du juste, de la veuve et de l'orphelin, il vient d'être auréolé du titre de héros national par ses concitoyens pour sa contribution à la démocratie et à la paix en Côte d'Ivoire, après le second tour de l'élection présidentielle du dimanche 28 novembre 2010. Peut-on en dire autant de celui qui est à résidence surveillée à Korhogo depuis mi avril 2011 pour son goût immodéré des artifices (l'argent, les femmes, l'abêtissement des autres) du pouvoir ?
Au lieu de laisser M. Laurent Gbagbo le temps de se repentir dans le silence de sa conscience, ses suiveurs et autres sofas de journalistes, dans un jeu trouble et mafieux, veulent le maquiller d'une virginité qui risque de l'étouffer. En effet, est-ce que le maquillage peut dissimuler la laideur, surtout de l'âme, tel semble le cas du mauvais perdant contre Alassane Ouattara à la dernière élection? La puanteur du sang, ces dernières années, nous remonte à la gorge à l'évocation simple du nom des refondateurs, et de leur manitou. Toute œuvre, qu'elle soit littéraire, graphique, musicale, sur M. Laurent Gbagbo devrait débuter par : Ô commencement ! Le sang était là. Bien malgré nous, et ce, pour édifier ceux qui se veulent plus amnésiques que l'amnésie elle-même pour blanchir l'ex-chef de l'Etat et l'affranchir des crimes sous son régime, nous allons procéder à un décompte, mais, malheureusement, à un décompte macabre. Ô commencement ! Le sang était là.

Nous sommes le jeudi 26 octobre 2000. M. Laurent Gbagbo est parvenu au Palais présidentiel. Deux jours auparavant, le leader du Front populaire ivoirien (Fpi) avait, par la rue, pris le pouvoir au Général Robert Guéi. Le nouveau président, ce jour-là, prêtait serment. Mme Ehivet Simone Gbagbo pleurait de joie. Mais, à quelques encablures de là, soit précisément au stade Félix Houphouët-Boigny, des Ivoiriens pleuraient de douleur, et tombaient sous les balles assassines de la soldatesque du nouvel élu. Le bilan officiel, dressé par le pouvoir Fpi, fait état de 171 tués. Trois cents (300) morts selon les associations de droits de l'homme. Principalement, des militants du Rassemblement des républicains (Rdr) dont le président Alassane Ouattara l'a échappé belle. Le lendemain, 27 octobre, on découvrira un charnier de 57 corps dans les environs de la Maca (Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan) à Yopougon. Ainsi, venait-elle d'être ouverte la vanne rouge du sang des Ivoiriens. On peut affirmer que pendant les 10 années de règne de M. Laurent Gbagbo, cette vanne a été régulièrement et abondamment alimentée. " Mille morts à droite, mille morts à gauche, moi j'avance ", en 10 ans, cela a fait beaucoup trop de morts que nous ne pourrions pas, même si nous étions des croque-morts, comptabiliser au cours d'un papier de journal. Aussi, nous contenterions-nous de citer quelques cas de crimes, juste pour signifier à ceux qui prennent les Ivoiriens pour des demeurés par leurs propos (Yao-N'dré, Mamadou Koulibaly, Assoa Adou, Koffi Koffi Lazare, Blé Goudé et autres), par leurs écrits (les sofas des journaux bleus de l'opposition), par leur comportement (en exil pour déstabiliser le nouveau pouvoir en place) que si, eux, ont oublié qu'ils ont tué beaucoup des nôtres, ceux qui ont perdu des frères et des sœurs, n'ont pas encore oublié. Au demeurant, comment peuvent-ils être si cyniques pour vouloir passer en pertes et profits les souffrances des autres ? N'est-ce pas sous le régime de M. Laurent Gbagbo qu'on a parlé d'escadron de la mort dans ce pays? Les docteur Benoît Dacoury-Tabley, ancien médecin personnel de Laurent Gbagbo), Emile Téhé, Camara Yêrêfêh 'H' sont-ils morts de quelle maladie ? De la maladie de la dictature, et de l'abus du pouvoir.

Ce genre de sinistres exemples jonchent le chemin des 10 ans des refondateurs. Quelques repères, ne pouvant pas les citer tous, comme nous le disions tantôt. Les 4 et 5 décembre 2000, une manifestation du Rdr pour invalidation de la candidature de son candidat, Alassane Ouattara, aux législatives, 302 personnes seront interpellées. 85 morts. Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, une rébellion éclate dans le Nord du pays. A Abidjan, le Général Robert Guéi, qui avait réussi à se réfugier à la cathédrale St Paul d'Abidjan-Plateau, est sorti de force de ce lieu saint, et assassiné ainsi que toute sa famille et sa garde rapprochée. La presse de l'opposition d'alors n'échappe pas à l'oppression du pouvoir en place. Le 16 décembre 2004, les " jeunes patriotes ", bras séculiers du régime Fpi, et proches de Laurent Gbagbo, font une descente musclée (il y en aura plusieurs autres durant la décennie de l'envahissement totalitaire des refondateurs) dans les locaux de "Le Patriote", de "Le Nouveau Réveil", de "24 heures", du "Libéral". Leurs menaces à l'encontre de ces tabloïds précédées d'incendie, de locaux ou de pillages et saccages amènent leurs directions à suspendre leurs parutions pendant un mois. Le Fpi avait installé sur la Côte d'Ivoire un régime de terreur, et ce, dès son avènement au pouvoir. Sinon :
- comment comprendre cette répression sauvage de l'opposition les 25, 26, 27 mars 2004, qui fit officiellement plus de 300 morts alors qu'il n'y avait plus de belligérance dans le pays. Mieux, les militants de l'opposition étaient chez eux puisqu'ils n'avaient pas marché ?
- comment expliquer le geste du sergent Sery Dago qui a abattu froidement le journaliste Jean Hélène de Rfi devant les bureaux de la direction de la Sûreté nationale au Plateau ?
- comment expliquer l'enlèvement du journaliste franco-canadien, Guy-André Kiefer, depuis le 16 avril 2004 ?
- comment apprécier cette bastonnade des officiers supérieurs de notre armée entre autres, le lieutenant-colonel Yao Yao Jules, le général Laurent M'bahia, le colonel-major Désiré Bakassa Traoré, qui a abouti à la mort du dernier, au motif qu'ils ont répondu à une invitation à dîner de l'ambassadeur de France?
- comment interpréter qu'un sergent de police soit payé à plus d'un million de francs Cfa par mois pendant 10 ans, rien que pour procéder aux enlèvements et assassinats des opposants ?
- pourquoi a-t-on enlevé le colonel-major Dosso Adama, Yves Lamblin, son compatriote De Rippel, un Béninois, et un Malaisien, pour les torturer et les assassiner ?
- comment être inhumain à ce point pour canarder les 7 dames d'Abobo qui ne faisaient que marcher, les mains nues ? Et, les obus sur les populations civiles qui ont fait des morts et des morts ? Pour la période post-crise, on dénombre au moins 3.000 morts. Et, c'est avec des morts que des frères d'en face, à Lmp, jouent. Si eux, ils sont sans cœur, sans considération pour la personne humaine, et que malgré " mille morts à droite, mille morts à gauche ", ils avancent, sans conscience, le Rhdp, n'a pas cette culture de parti nazi. Est-ce parce que le mouvement politique au pouvoir, au nom de la réconciliation, tend la main à l'opposition que celle-ci se croit tout permis ? Le mouton ne mord pas. Ce n'est pas une raison pour mettre le doigt dans sa geule. A trop vouloir tirer sur la corde de la bonne foi du Rhdp et surtout du chef de l'Etat Alassane Ouattara, que les refondateurs prennent pour de la faiblesse, elle risque de casser.

Le Fpi est un parti nazi ", disait récemment Louis André Dacoury-Tabley, un ancien compagnon de lutte de Laurent Gbagbo. Les refondateurs entendent-ils reconduire leur posture nazie, même dans l'opposition ? Ah, non ! Cela ne saurait prospérer. Des bourreaux qui se prennent pour des victimes ? La stratégie est claire : les refondateurs suscitent, avec l'argent volé au contribuable ivoirien, des grèves et des marches par-ci, par-là, ils inondent les sites internet de messages mensongers, relayés à l'intérieur : Affi N'guessan et autres vivraient avec des serpents au Nord s'ils ne sont pas torturés. Quelle déconsidération pour nos parents, nos frères et sœurs de ces zones septentrionales ! Le Fpi et ses affidés, en souillant la mémoire des morts, et en narguant, les familles endeuillées, font tout simplement du terrorisme qui ne dit pas son nom. La minorité veut terroriser la majorité. Leur manœuvre est dangereuse. Dès lors, il va falloir, très rapidement, réagir pour remettre tout en bon ordre pour que chacun sache où se trouve sa place. Il ne faudrait surtout pas permettre que les refondateurs souillent la mémoire des morts, et les tuent une seconde fois par leur mépris à l'encontre de nos autorités, et de tous ceux qui veulent aller à la réconciliation. La réconciliation, c'est un peu comme le mariage ; il faut être au moins à deux pour y aller.
Mais Laurent Gbagbo et ses partisans ne veulent pas aller à la réconciliation. Il faut en prendre, simplement, acte !

Denis KAH ZION
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