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Politique Publié le jeudi 14 juillet 2011 | Le Mandat

Interview exclusive avec… Koné Yéhodjan (Président du carré des Conseillers municipaux FPI de Yopougon) : “Gbamnan est responsable des actes des miliciens et mercenaires”

Koné Yéhodjan, Président du carré des Conseillers Municipaux FPI de Yopougon ne veut pas être complice de ce qu’il qualifie de « faux ». Dans cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, il exprime son amertume. Sans détour, il dit sa part de vérité sur tout ce qui est dit et s’écrit dans la presse et assène ses vérités.

Que s’est-il réellement passé à la réunion du Conseil municipal de Yopougon au point que des confrères vous qualifient de putschiste ; on vous accuse de vouloir faire un coup d’Etat contre le maire Gbamnan Djidan ?
Dans l’ordre du jour du Conseil municipal du jeudi 9 juin dernier, nullement, il n’était mentionné l’élection d’un Maire. J’ai donc, été surpris par les comptes rendus de certains journaux dont, « Notre Voie », « L’Inter » du 10 juin 2011 et « Le Temps » du 11 juin dernier dans lesquels on m’accuse, de vouloir tenter un putsch pour être précis, contre le Maire Gbamnan Djidan Jean Félicien, absent du territoire de la Côte d’Ivoire. J’ai fait publier un droit de réponse dans le journal «Le Temps » du samedi 02 juillet dernier. Mais, j’attends que les autres journaux, tels que « Notre Voie » et « L’Inter » le fassent également.

Sur quoi portait, alors, l’ordre du jour ?
le 1er point, de l’ordre du jour portait sur la lecture et l’adoption du Conseil municipal dernier, longtemps avant la guerre, c’est-à dire, avant la fin de l’année 2010. Le second point portait sur l’état des lieux des pillages et des destructions que nous avons subis à la mairie centrale de Yopougon. Et, le troisième point, portait sur des informations.

Vous avez été élu sur la liste des Conseillers municipaux du Fpi mais, la plupart des confrères qui ont relayé la réunion du conseil, affirment que vous avez viré au Rdr. Qu’en est-il ?
Je confirme que je suis conseiller du Front populaire ivoirien et je le suis toujours. Ce n'est pas ces journalistes qui doivent mesurer le degré de notre militantisme dans nos partis distincts.

Que disent, les textes, s’il doit avoir élection d’un Maire par rapport à l’absence prolongée de Gbamnan Djidan Jean Félicien ?
Pour ce qui concerne le cas de Yopougon, il y a eu du faux sur le document d'intérim, en ce qu’il revêt beaucoup d'asymétries. Nous sommes donc dans une situation d'intérim de fait. Pour ne pas entâcher le document de faux, il devrait être enregistré dans le cabinet du Maire et non au secrétariat général de la mairie. Mieux, l’intérim doit être situé dans le temps. Ce qui n’est pas le cas et c’est flagrant.

Vous n’avez pas encore répondu à notre préoccupation…
Selon les textes, l'intérim est un privilège. L’intérimaire est celui qui réside effectivement dans la commune, même s'il est le moins ''gradé''. Cette approche est confortée par l'article 84 de la loi portant organisation des Conseils municipaux ou du statut des magistrats municipaux. D'ailleurs, la loi ne fait pas de fixation uniquement sur l'aspect protocolaire relatif au choix ou à l'élection d'un Maire. Seule l'Administration centrale demeure le seul interlocuteur capable de trancher comme c'est le cas à Yopougon.

C’est-à-dire ?
C’est-à-dire que nous tendons vers une sanction. Les autorités compétentes tireront toutes les conséquences.

Quelles seront ces conséquences si jamais il devait en avoir ?
Nous nous en tenons à l'Administration centrale qui n’est autre que le ministère de l’Intérieur.

Qui peut organiser ce Conseil-là?
Rien que la tutelle. Aucun juriste ne peut s’asseoir pour dire qu’un Maire intérimaire peut diriger un Conseil. Il n’en a pas la qualité. Un Maire intérimaire n’a pas qualité pour convoquer un Conseil municipal ordinaire, ni extraordinaire. En la matière, deux tiers des Conseillers municipaux pouvaient saisir la tutelle en vue de la tenue d'un Conseil extraordinaire sous sa présidence. Ça n’a pas été, malheureusement, le cas à yopougon. Et c'est trop tard pour se rattraper ! Puisque l’infraction, en la matière, a été totalement consommée.

Soyez plus explicite…
Je ne fais que donner quelques grands points de la situation en la matière. A Yopougon, nous sommes dans la logique d’une infraction consommée dans la mesure où, j’ai attiré l’attention de mes collègues concernant le danger que nous courons si ce Conseil venait à se tenir. Mais, malheureusement, ils ont plutôt vu la personne de Koné, parce que je suis du Nord, donc, du Rdr (Ndr : Rassemblement des républicains), oubliant que nous faisons partie du même bord politique qui n’est autre que le Fpi. Du coup, j’étais vu en ennemi en lieu et place du problème que nous avons posé. Voici des erreurs que de collègues ont faites en s’inscrivant dans cette forfaiture, bottant en touche ma position, allant jusqu’à prendre part aux travaux de délibération.

Pourquoi avez-vous optez pour la politique de la chaise vide en claquant la porte ?
Ce n’était pas, à priori, la politique de la chaise vide. Nous avons d’abord attiré l’attention du Conseil avant que les travaux ne commencent. Ils tenaient à récuser notre position en étant solidaire dans le mal contre eux-mêmes. Je précise que l’ordre du jour d’un Conseil municipal ne se soumet pas au vote, pour la simple raison que les convocations sont lancées 5 jours avant la tenue du Conseil municipal. Hélas! Ce jour-là, nous avons vu un secrétaire général, qui a encouragé, le Conseil municipal sur la base d’une donnée empirique à voter l’ordre du jour, quel paradoxe! J’en ai tiré toutes les conséquences en claquant la porte, parce que je ne pouvais accepter et cautionner le faux.

Dans ce cas de figure, qui peut-être candidat à la succession du maire absent si d’ordinaire le choix doit-être fait par la tutelle?
Je ne voudrais pas, bien entendu, me prononcer sur la méthodologie que va adopter la tutelle. Mais, elle en tirera toutes les conséquences. Par la même occasion, un conseiller municipal peut être Maire intérimaire. La loi ne fait pas exclusivement le choix sur un adjoint au Maire, ou qui que ce soit. Le matin du mercredi 6 juillet 2011, je lisais dans un journal de la place que, ce serait par ordre protocolaire le choix d’un intérimaire. Je suis désolé!

Donc, le choix en la matière revient à la tutelle ?
Aujourd’hui, le pays est réunifié. Il n’est plus question de dire que le mandat court puisque c’est un mandat de cinq ans. La tutelle peut à tout moment prendre ses responsabilités pour désigner qui elle veut à un poste pour gérer une commune .

Avez-vous quelques propositions par rapport à la situation qui prévaut actuellement à la Mairie de Yopougon ?
Notre proposition c’est la prise d'un arrêté ministériel pris par la tutelle pour opérer un choix parmi les Conseillers municipaux, après des entretiens bien sûr.

Et l’absence prolongée du maire?
La tutelle a envoyé une demande d’explication par rapport à l’absence du Maire. Une absence basée sur des éléments non justifiés. Le 1er adjoint au Maire le sait, puisque c'est lui-même qui nous a informés. Nous étions nombreux ce jour-là. Ils se sont arrangés, selon lui, pour donner une suite à cette demande d'explication. Or, le Maire dans ses différentes interviews justifie son absence tantôt du fait de l'insécurité grandissante, l'escalade de la violence tantôt par un problème de santé.

Cette attitude du 1er adjoint au Maire n’est-ce pas pour couvrir le Maire?
Il appartient à la tutelle d’en tirer toutes les conséquences. Malgré la précarité de la situation, nous sommes restés sur place. Lui, sa vie n’est pas plus importante que la nôtre. Je voudrais profiter pour demander pardon à tous les habitants de Yopougon, à toute la jeunesse. Le seul coupable de cette situation, c’est bien Gbamnan Djidan. Il sait de quoi je parle.

Ne trouvez-vous pas que c’est grave ?
Je sais de quoi je parle et lui aussi le sait.

Mais nous autres ne le savons pas…
L’occasion viendra où nous en parlerons. Au départ, je ne croyais pas aux rumeurs relatives à l’entretien des milices, de bandes armées etc…

Vous qui étiez dans son Conseil, quelles remarques avez-vous faites?
Des personnes m’interpellaient par rapport à des actes subversifs que le Maire posait. Il y a un haut cadre du parti au pouvoir actuel qui avait attiré mon attention. Il m’a dit ouvertement que ton Maire à des attitudes qui ne sont pas claires. Je n’y croyais pas mais, au dernier moment, j’ai vécu l’expérience d’un rassemblement où il a encouragé les jeunes à la mairie de Yopougon. Nous n’avons plus peur de parler parce que nous avons vécu les affres de la guerre ici et, quand le moment viendra, nous parlerons.

Entretien réalisé par
Sériba Koné
(Ph : S.K)
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