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Politique Publié le jeudi 14 juillet 2011 | L’expression

Elections régionales/Après la guerre des armes

Suite à l’arrestation de l’ex-président, Laurent Gbagbo, de nombreux cadres du Fpi ont pris le chemin de l’exil quand d’autres sont en détention. Le parti est en déconfiture. A l’approche des régionales, que peut le Rhdp dans les bastions du parti bleu ?

Quelles sont les chances du Rhdp dans les bastions du Fpi ?
Du 11 avril au 11 juillet, la vie politique s’est accélérée en Côte d’Ivoire. L’ancien parti au pouvoir dont le porte-étendard aux dernières élections présidentielles a été capturé vient encore de perdre son joker avec la démission Mamadou Koulibaly. Le moins qu’on puisse dire après cette descente aux enfers du Fpi, c’est qu’il y a du terrain à prendre dans les bastions supposés ou réels de l’ancien parti au pouvoir dont les principaux animateurs sont soit en prison soit en exil. Le Front populaire ivoirien (Fpi) qui a pris du plomb dans l’aile, est presque agonisant à la veille des échéances électorales. Réorganisation du parti, libération de l’ex-couple présidentiel et de tous les militants détenus, mise en confiance des cadres et militants en exil pour leur retour, recherche de financement du parti pour les futures échéances (…) les urgences pour la survie du parti dépassent les enjeux électoraux. Les défis à relever sont énormes et nombreux entre les petites mains du «pauvre» Miaka Oureto. La désintégration du Fpi suffit-elle au Rhdp pour opérer une percée fulgurante dans ses bastions? A l’approche des élections législatives, communales et des conseils généraux, qui semblent impossibles au Fpi, que peut le Rhdp dans le réseau BAD ? (Bété-Attié-Dida? Dans ces régions, Laurent Gbagbo a réalisé ses meilleurs scores face à la coalition des quatre partis du Rhdp. A Issia, Djédjé Mady, porte-parole du Rhdp, a mordu la poussière et n’est pas parvenu à capturer à son avantage l’électorat malgré la guerre fratricide Désiré Tagro-Bohoun Bouabré. Il en est de même à Gagnoa, Daloa, Lakota, Adzopé, Dabou, Alépé, Agboville, ville où Laurent Gbagbo a fait son plus grand score et dans des communes d’Abidjan, tel Yopougon qui a présenté 100% de députés Fpi au Parlement. Dans toutes ces localités, les barons locaux du Fpi sont soit en fuite soit en prison. A Agboville, le Pr Abouo N’Dori Raymond et l’ancien Dg de la Sotra, Attey Philippe, sont portés disparus. Adama Bictogo du Rdr et Sotchi Aké N’Gbo du Pdci pourront-ils retourner la vapeur à l’avantage du Rhdp ? Rien n’est moins sûr. Idem à Adzopé, Akoupé et Alépé où Léon Monnet, Yapo Atsé Benjamin, Ohouochi Clotilde, Bro Grégbé et Ado Gossan sont plus préoccupés par leur avenir que par la politique. A Gagnoa, les parents de Laurent Gbagbo savent que la page de leur fils est tournée. Les Dano Djédjé, Kadet Bertin, Otro Laurent Zirignon ont pour seul souci d’échapper à la justice. Dans le Fromager où le Rdr contrôle la commune, le terreau semble favorable au Rhdp. A Lakota, l’équation est la même pour Lida Kouassi, Dali Zabo, Zéhi Sébastien qui veulent également échapper aux poursuites judiciaires.

Ce qui pourrait faire la différence
«A Dabou, le Fpi a largement battu le Rhdp aux élections présidentielles, mais à cette période on n’avait pas le pouvoir. Aujourd’hui, on a le pouvoir. Le peuple Adioukrou, comme tous les peuples ivoiriens, est très versatile politiquement. Il s’attache très vite au parti au pouvoir. Que valait le Fpi ici à Dabou avant l’accession de Gbagbo à la tête de l’Etat? Tranquillisez-vous, ils reviendront tous vers le Rhdp», nous confiait le maire Pdci, Albert Kacou Tiapani à Dabou. «C’est une habitude chez les Ivoiriens de se baigner à la source fraîche. Dans mon village Zokolilié à Lakota, tous les paysans votaient à 99% le Pdci jusqu’à la prise du pouvoir par Laurent Gbagbo. Il y a même eu dans ce village une section du parti de Guéi Robert, quand il était au pouvoir. Les mêmes personnes qui composaient la section sont les mêmes qui ont fait campagne pour Gbagbo», soutient Z.D.E, commissaire politique du Rdr de cette localité du département de Lakota. A l’analyse des propos de ces cadres Pdci et Rdr, les populations comme à leurs habitudes confieront leur destin à la coalition des quatre partis au pouvoir pour certainement bénéficier des largesses du régime. C’est une grande force quand on sait que l’argent, le nerf de la guerre, fait actuellement défaut au parti d’Affi N’guessan. Et ce n’est pas le secrétaire général, Miaka Oureto, lui qui a récemment appelé à la magnanimité du chef de l’Etat pour un financement des partis politiques, ‘’pour que le jeu électoral ait son sens’’ pendant les campagnes des élections régionales, qui dira le contraire. A côté de ce fait, le Pdci et le Rdr pourront capitaliser à leur avantage les conflits de leadership des cadres Fpi qui ont miné ces bastions pour y faire un passage en force.

Ce qui va perdre les houphouëtistes
Le Rhdp a toutes ses chances en mains pour faire une razzia au cours des élections locales. Mais les délices du pouvoir ont commencé à habiter la grande famille des houphouëtistes. Le pouvoir a déjà usé les bonnes habitudes des opposants d’hier qui s’éloignent de plus en plus de la base. Constat amer dans certaines bases. «Avant, on avait du mal à exister dans cette région, aujourd’hui c’est encore grave. On est totalement abandonné à notre propre sort. Tous les cadres Rhdp sont à Abidjan à la recherche de nomination. Je crains que le Fpi retrouve son union. Ce sera dommageable pour nous. Les gens pensent que pour avoir acquis le pouvoir, l’essentiel est fait», se lamente un responsable politique Pdci d’Alépé. Ainsi, les maladies du Fpi sont en train de contaminer le Rhdp en général et le Rdr en particulier. Malgré l’accession de leur candidat au pouvoir, les cadres Rdr, Mfa et Udpci se sont mis dans une position d’attentiste là où les cadres Pdci, à l’image de Djédjé Mady à Issia, Doukouré Moustapha et Djédjé Bagnon à Yopougon sont sur le terrain pour remobiliser la base. «On ne voit personne sur le terrain et pourtant on nous parle d’avant fin 2011 pour la tenue des législatives. Les gens se comportent comme si l’essentiel était la présidentielle», déplorent des militants Rhdp de Koumassi lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes de la crise poste électorale.
Sam-Wakouboué
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