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Politique Publié le samedi 16 juillet 2011 | Le Nouveau Réveil

François Fillon (premier ministre français) : “Aujourd`hui, nos deux pays, engagent une relation décomplexée”

Merci, Monsieur le Président, je voudrais vous dire le très grand honneur que je ressens à être à vos côtés dans une période qui marque la fin d'évènements qui ont été tragiques pour la Côte d'Ivoire et que vous avez traversée avec un courage, une dignité et une détermination qui ont fait l'admiration de tous les Français et l'admiration dans le monde entier. C'est une grande joie pour moi d'être à Abidjan pour ce qui est de la première visite d'un chef de gouvernement français depuis ¼ de siècle, puisque la dernière visite remontait à 1986. Je crois qu'on peut dire qu'en 1986, c'était une autre Côte d'Ivoire et c'était une autre France. Aujourd'hui, nos deux pays engagent une relation décomplexée, mais une relation qui s'appuie sur une amitié très ancienne et qui s'appuie sur des preuves d'amitié que nous nous sommes donnés. Les uns et les autres, en particulier ces derniers mois. La crise ivoirienne avait beaucoup mobilisé l'attention des Français parce que d'abord il y avait cette histoire très ancienne entre la France et la Côte d'Ivoire. Vous rappeliez vous-même que beaucoup d'Ivoiriens ont de la famille en France et beaucoup de Français ont des liens étroits avec la Côte d'Ivoire. Mais aussi parce que la Côte d'Ivoire c'était pendant de nombreuses années, le symbole du développement, de la croissance en Afrique. C'était ce que l'on appelait le miracle ivoirien et le déclin de ce miracle à partir du début des années 2000 avait au fond provoqué beaucoup de déception chez les Français qui voyaient là un signe de difficultés de l'Afrique tout entière à s'engager sur la voie de la croissance et du développement. Et puis enfin, il y avait le combat pour la démocratie, pour le respect des droits de l'homme que vous incarnez. Il y a eu en Côte d'Ivoire, une élection présidentielle qui avait d'ailleurs tardé. Cette élection présidentielle, vous l'avez gagnée. Il n'y avait aucune raison que le Président Ouattara élu par les Ivoiriens ne prenne pas en charge le destin de la Côte d'Ivoire. Et nous avons vu les malheurs qu'a provoqués l'entêtement d'un clan qui ne voulait pas respecter le droit, qui ne voulait pas respecter la démocratie. C'est tout cela au fond que la France observait avec le sentiment que se jouait en Côte d'Ivoire non seulement l'avenir de la Côte d'Ivoire mais aussi d'une certaine façon l'avenir de l'Afrique parce que la démonstration que la démocratie, que les droits de l'homme, que l'Etat de droit ne sont pas réservés à quelques-uns. Elles trouvaient ici un point d'application particulier en Côte d'Ivoire. Et donc, nous avons fait tous nos efforts avec l'organisation des Nations unies dans le respect strict du droit international pour faire en sorte que la démocratie, le respect du droit triomphe en Côte d'Ivoire. Et c'est ce que le Président de la République française est venu dire le 21 mai à l'occasion de sa visite.
Maintenant, il faut enclencher entre nous le renforcement des relations économiques, des relations politiques, des relations diplomatiques pour faire en sorte que la Côte d'Ivoire réussisse et que les engagements que nous avons pris soient tenus. C'est ce que j'ai essayé de dire tout au long de l'entretien que nous avons eu ensemble Monsieur le Président et moi. D'abord sur le plan de la défense, nous tiendrons les engagements que le Président de la République française a indiqués devant vous. Nous allons négocier ensemble un accord de défense. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, est venu il y a quelques jours pour le préparer. Ce sera un accord de défense qui prendra en compte l'ensemble des considérations qui sont les vôtres et de la politique française en matière de sécurité en Afrique, la France restera solide en matière de sécurité aux côtés de la Côte d'Ivoire. Ensuite il y a les engagements les plus importants, ceux qui vont permettre à la Côte d'Ivoire de renouer avec la croissance. Je vous ai indiqué que l'engagement que nous avons pris de 400 millions d'Euros d'appui budgétaire sera tenu. 350 ont déjà été affectés. Nous avons discuté ensemble des 50 restants. Nous allons régler cette question dans le sens que vous souhaitez, dans les meilleurs délais. De la même façon, nous allons nous engager dans un effort très important sans précédent d'ailleurs finalement, de désendettement et de développement avec le contrat de désendettement et de développement. Ce contrat qui va porter sur 2 milliards d'Euros, nous allons le négocier ensemble et nous allons à cette occasion remettre en place la Commission mixte franco-ivoirienne. Et je vous ai indiqué que nous avions décidé d'ajouter sans condition à ce contrat, à ces mesures, un milliard d'Euros de suppression de dette de la part de la France. De la même façon, la France va travailler aux côtés des autres créanciers de la Côte d'Ivoire pour qu'ils prennent des décisions similaires.
Je suis venu avec une délégation très importante de chefs d'entreprises pour permettre aux entreprises françaises de renouer avec la coopération en Côte d'Ivoire, pour permettre aux entreprises françaises d'investir en Côte d'Ivoire. Il y a des besoins immenses en matière d'infrastructures, il y a des entreprises françaises qui ont un savoir-faire, il faut naturellement qu'elles soient les meilleures dans une compétition qui est une compétition ouverte. J'ai eu l'occasion de le dire deux fois déjà depuis que je suis en Côte d'Ivoire, que la France ne souhaite pas être le partenaire exclusif de la Côte d'Ivoire. Ça, c'était une autre époque. Nous souhaitons être le partenaire de référence de la Côte d'Ivoire et nous allons faire en sorte que nos entreprises soient les plus performantes dans la compétition internationale. Je suis d'ailleurs venu avec Alain Drincour, Pierre Lelouche, et David Douillé pour mettre en œuvre ensemble tous ces partenariats. Je voudrais terminer, Monsieur le Président de la République, en vous disant que nous avons beaucoup d'admiration pour la manière dont vous avez traversé cette crise, dont vous avez traversé ces évènements. Vous avez dû affronter une crise sans précédent, vous l'avez fait avec sérénité, avec courage mais surtout en vous départissant par des principes et des valeurs qui sont les vôtres. Et c'est fondamental. L'avenir de l'Afrique comme l'avenir du monde repose sur le respect du droit, sur le respect de la démocratie, sur le respect des droits de l'homme. Je sais que c'est des valeurs auxquelles vous attachez du prix et je suis admiratif de la façon dont vous avez sû les respecter durant toute la durée de cette crise. Tout ceci me permet de dire qu'au-delà de l'admiration personnelle que je vous porte, au-delà de l'amitié que vous porte le Président de la République française, nous avons une grande confiance dans l'avenir de la Côte d'Ivoire. Nous avons une grande confiance dans l'avenir des relations entre la France et la Côte d'Ivoire.

Propos recueillis
par Diarrassouba Sory
Photo : Olga Ottro
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