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Politique Publié le mardi 19 juillet 2011 | Le Mandat

Fin de la tournée du Rhdp dans la S/p d’Issia : La seule vérité qui a éclairé le peuple Bété

Une importante délégation conduite par le Président du directoire du Rhdp a sillonné, la semaine du 10 au 17 juillet dernier, le département d’Issia pour y apporter le message de paix et de réconciliation. La tâche ne s’annonçait pas du tout aisée pour le Pr, Djédjé Mady, vu que cette région était majoritairement acquise au Fpi. Mais, l’exercice n’était pas non plus impossible. La lumière a été donc faite sur certains sujets qui, jusque-là, restaient tabou dans cette zone forestière. A savoir la défaite de Gbagbo, la mort du ministre Désiré Tagro, la présence des Frci…

Au terme de cette tournée, deux grandes leçons sont à retenir : Primo, le Président du directoire du Rhdp a réussi à ramener à la raison ses parents de Saïoua et d’Issia. L’hostilité à fait place à l’adhésion. Secundo les populations du département d’Issia ont été désintoxiquées de tous les mensonges distillés par les cadres de l’ex-régime Fpi. Dans toutes les localités visitées, le message était le même. Djédjé Mady s’est donné du temps pour expliquer dans les moindres détails les dessous de la crise post électorale que la Côte d’Ivoire vient de vivre. Dans la langue bété qu’il manipule à souhait, le Président du directoire a su choisir les termes pour échanger avec ses parents.

Une hostilité visible
Les populations d’Issia et Saïoua admettent difficilement la chute de l’ex-Président, Laurent Gbagbo. Pis, la mort de Désiré Tagro qui restait jusque-là un mystère était le nœud gordien de cette tension qui couvait. Que ce soit dans le canton Yokolo, Zaboua, l’hostilité était visible. « Pour nous, ce sont les Français qui ont chassé Gbagbo du pouvoir. Cette armée d’occupation que vous appelez Frci qui est installée ici à Saïoua, nous la supportons difficilement. On nous dit que le ministre Tagro est mort alors qu’il est vivant…», nous a confié M.T, un jeune descolarisé de Gabia (village de Tagro). Mlle Sery de Saïoua qui affiche sa colère, ne dit pas le contraire : « On dit que c’est Alassane Ouattara qui est le nouveau Président de la République, mais il faut du temps pour que nous l’admettions ». Autant de réactions qui permettent de comprendre que certes la crise a pris fin mais les cœurs restent à désarmer, surtout à Issia. C’est ce à quoi les nouvelles autorités s’attèlent. Et le message de Mady a réussi à désamorcer la bombe.

Le message de vérité qui a ramené les populations à la raison
Le professeur Djédjé Mady n’a pas eu la langue de bois devant les populations des Cantons Yokolo et Zaboua. Le message était sans ambiguïté. « Chers parents, nous sommes dans une situation difficile depuis 2000. Des élections présidentielles ont été organisées pour nous sortir de la crise. Malheureusement, ces élections ont abouti à une guerre. Mais, comment sommes-nous arrivés à cette crise ? Il est important qu’on vous l’explique. Après le premier tour de la présidentielle, deux candidats sont venus en tête. Il s’agit de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara. L’élection étant comparable à un match de football, il fallait absolument un vainqueur. Ainsi, un deuxième tour fut organisé le 28 novembre. Dans toutes les villes de la Côte d’ Ivoire, les Ivoiriens ont voté. Toutes les structures qui ont supervisé ces échéances avaient les résultats. La CEI, l’Onuci, le représentant du facilitateur de l’accord de Ouagadougou… Tous ces résultats disponibles donnaient le candidat Alassane Ouattara vainqueur de ces élections. Chers parents, en démocratie, c’est le peuple qui détient le pouvoir, par conséquent, c’est lui qui choisit celui qui doit le gouverner. C’est ce qui a été fait à travers le choix d’Alassane Ouattara. En démocratie, quand on perd les élections, on quitte le pouvoir. On ne fait pas la guerre. Yao Ndré qui devait proclamer le résultat final de cette élection présidentielle, a pris sur lui la responsabilité de faire annuler treize départements du Nord où Ouattara a largement gagné, et a proclamé Laurent Gbagbo vainqueur. Cette situation a créé un flou et a abouti à la guerre. La Côte d’Ivoire a souffert parce que quelqu’un a perdu les élections et a refusé de partir. Sachez-le, notre frère Gbagbo a perdu les élections. Il a certes remporté le vote ici à Saïoua ou ailleurs mais cela n’a pas suffi pour qu’il gagne. Rendez-vous à l’évidence. Ceux qui ont soutenu Gbagbo, c’est leur droit. Mais, il faut savoir qu’il a perdu les élections. Que vous le vouliez ou pas, c’est Alassane Ouattara qui est le nouveau Président de la République de Côte d’Ivoire. Arrêtez donc d’être hostiles et inscrivez-vous dans la dynamique de reconstruction de la Côte d’Ivoire (…) nous n’avons pas le choix. Nous devons aller à la réconciliation et cela est dans l’intérêt de tous. Comme je l’ai dit, Tagro est mon fils, donc, je devais dire à mes parents ce qui s’est passé et ce qui est arrivé à mon fils. Alors, je vous dis ‘‘yako’’ pour la mort de notre fils Tagro. (…) Je demande à toutes les populations vivant dans la tribu Nogogo de voir la réalité en face même si il y a des choses qui nous font mal ». Ce message délivré dans tous les villages parcourus a eu un écho favorable. Les populations du département d’Issia qui ont été visitées ont apporté leur adhésion et leur caution à la réconciliation. Mais, le talon d’Achille qui reste à surmonter, c’est la cohabitation entre populations et militaires de l’armée régulière.

Rapports tendus entre Frci et populations

Les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire basées dans le département d’Issia entretiennent des rapports tendus avec les populations. Le constat a été relevé au cours de notre passage dans cette localité. Les populations autochtones qui refusent d’admettre le changement, sont toujours en hostilité avec les Frci. Il ne se passe pas de jour sans que l’on ne constate de petits accrochages. Le Président du directoire du Rhdp a, au cours de sa tournée, tenté d’expliciter la mission des Frci à savoir sécuriser la zone forestière et récupérer les armes qui y ont été distribuées. Il faut que cette mission soit bien comprise par les populations du département d’Issia. Mais, en attendant, il y a encore du travail à faire.
JERÔME N’DRI
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