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Politique Publié le mercredi 20 juillet 2011 | L’Inter

Apres les violences post-electorales Banny prévient : « Dans 2 cas sur 3 la guerre reprend si... » / Le choix de Cheik Boikary contesté

Pour sa première sortie publique depuis sa nomination, le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), Charles Konan Banny, a échangé hier, mardi 19 juillet, avec neuf associations et mouvements islamiques à la mosquée sunnite d'Adjamé Bracody. Une heure durant, le Desmond Tutu ivoirien s'est employé à expliquer aux nombreux dignitaires et guides religieux musulmans l'enjeu de la commission pour l'avenir de la Côte d'Ivoire. Une heure durant, l'imam Koné Idriss Koudouss du Conseil national islamique(Cni), El hadj Babily Dembélé, président de la confédération islamique de développement, Dr Moussa Fadiga Farouk, président des mouvements sunnites de Côte d'Ivoire, Koné Daoud, président du Haut conseil de l'imamat et des oulémas de Côte d'Ivoire et des membres du Forum des confessions religieuses, ont écouté le message du président de la Cdvr. Banny a insisté sur la nécessité de gagner le pari de ramener la paix en parvenant à réconcilier les Ivoiriens. « L'objectif est de faire en sorte que nous ne connaissions plus ce que nous avons vécu », a-t-il martelé, d'autant que, dira-t-il par la suite, « dans deux cas sur trois, les statistiques ont montré qu'il y a une rechute ». Autrement dit, il y a de fortes chances que les affrontements reprennent si rien n'est fait pour tuer durablement les germes de la violence. Aussi a-t-il appelé à plus de vigilance pour faire du processus de réconciliation un succès. Du succès de la mission qui lui a été confiée par le chef de l'Etat, a insisté Banny, dépend la stabilité socio-politique du pays. Aussi entend-t-il associer les guides religieux à la conduite de sa mission. « Cette mission n'est pas humaine, un homme ne peut réconcilier deux hommes s'il n'est pas aidé par le Tout-puissant. Seul Dieu réconcilie les coeurs. C'est pourquoi dans mon approche, j'ai décidé de confier cette mission à Dieu c'est-à-dire à ses représentants sur terre que vous êtes. Cette mission est la vôtre », a-t-il interpellé les dignitaires religieux de tous bords. Toutefois, a-t-il renchéri, il faut que les guides religieux eux-mêmes soient réconciliés avant de vouloir réconcilier les Ivoiriens. « Si vous n'êtes pas réconciliés, les difficultés qui se dresseront sur le chemin de la réconciliation seront exaspérées par le fait que ceux qui ont en charge l'aspect spirituel eux-mêmes ne sont pas réconciliés », a interpellé l'ex-Premier ministre. C'est qu'avant son intervention, celui qui a parlé au nom de toutes les associations conviées à la cérémonie, El hadj Babily Dembelé, avait laissé transparaître une division de la communauté musulmane sur le choix du guide religieux devant les représenter au sein de la Cdvr. Il a réclamé que les structures islamiques légalement constituées soient traitées avec équité « notamment dans la désignation des membres de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, en l'occurrence vos vice-présidents ». Une allusion voilée au Cheik Boikary Fofana qui aurait été pressenti comme vice-président de la commission pour le compte de la communauté musulmane. Au passage, il a dénoncé l'exclusion dont la communauté musulmane a toujours été victime depuis la colonisation. Répondant à ces réserves émises par le porte-parole des leaders d'associations islamiques présents, Banny a cru devoir lever toute équivoque quant au choix des deux guides religieux que le chef de l'Etat lui a demandé d'intégrer à la commission: « Comme Dieu est unique, qu'importe que ce soit x ou y. Chacun des hommes de Dieu, qui sont tous respectables, peut être membre de la commission. Mais il faut qu'on en choisisse un ». Pour le reste, l'ex-Premier ministre a indiqué que la Cdvr sera composée d'une quinzaine de membres et aura pour souci de rechercher la vérité avec pour finalité de panser les plaies à l'origine de la conflagration. « Notre crédibilité est en jeu. Nous n'avons pas peur d'aller rechercher la vérité(...) Dans notre quête de la vérité, ce qu'il ne faut pas faire, c'est tronquer les faits, c'est continuer le mensonge. Nous avons vu les dégâts que peut causer le mensonge s'il est instauré en système », a-t-il souligné.
Assane NIADA
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