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Politique Publié le mercredi 20 juillet 2011 | Notre Voie

Rumeurs d’assassinat du président Gbagbo, L’étrange silence du régime Ouattara

© Notre Voie Par Aristide
20ème Session des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union du Fleuve Mano: Alassane Ouattara à Monrovia (Liberia)
Samedi 16 et dimanche 17 juillet 2011. Monrovia (Liberia). Le Président Alassane Ouattara participe à la 20ème Session des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union du Fleuve Mano
L’information est reprise et distillée, depuis une semaine, sur internet. Elle a atterri dans plusieurs boites électroniques et les internautes se la transfèrent allègrement. Les auteurs de l’information affirment la détenir « de sources proches de certaines Chancelleries occidentales à Abidjan ». Elle est persistante mais le pouvoir ivoirien reste muet.
L’information, la voici : Les Ambassadeurs de “France et des USA auraient été sollicités pour obtenir leur agrément pour une mort... naturelle du Président Laurent GBAGBO en résidence surveillée à Korhogo depuis bientôt trois mois”. De qui viendrait-t-elle exactement cette funeste «“sollicitation”. L’information ne le dit pas. Elle se contente de nous indiquer que “les dépositaires du palais d’Eburnie, après analyses, auraient indiqués aux deux diplomates la quasi impossibilité de gouverner la Côte d’Ivoire tranquillement avec un leader de la trempe de Laurent GBAGBO en prison. Ils auraient ajouté que le nombre trop élevé de ses partisans et militaires à l’extérieur représente une menace très élevée pour la sûreté de l’Etat ivoirien”. Du coup, d’après cette alerte sur le net, les concepteurs de l’assassinat du président Gbagbo sont convaincus que tous les Ivoiriens acquises à la cause de leur président renversé le 11 avril 2011 par l’armée française nourrissent l’espoir de reconquérir le pouvoir d’Etat pour ramener leur champion à la magistrature suprême. Pour annihiler définitivement toute velléité insurrectionnelle et ramener en Côte d’Ivoire tous les exilés, les criminels qui nourrissant l’idée de tuer l’ancien président pensent, selon l’information, qu’il faut leur ôter la source de leur espérance. Pour se faire, il aurait été envisagé la mort du Président Laurent GBAGBO.
Mais comment s’y prendre ? « La stratégie arrêtée consisterait à provoquer sa mort naturelle. Pour se faire, il aurait été décidé de l’éloigner de son médecin personnel à qui l’on aurait déjà signifié que lui, Dr. Christophe Blé, n’est pas en résidence surveillée mais plutôt son patient ». La possibilité lui serait donc accordée de regagner sa famille et de revenir voir son patient une fois par semaine. Le médecin, Dr. Christophe Blé, aurait déjà donné son accord à l’idée de revoir sa famille nucléaire parce que ses enfants qui sont encore à la maternelle le réclament tous les jours. « Le Président Laurent GBAGBO fait l’objet d’un suivi régulier de la tension, cette maladie pernicieuse serait exploitée afin que, durant l’absence de son médecin, des substances aggravantes soient ajoutées à son repas pour faciliter la montée de la tension. Ainsi, lentement, sa tension atteindra un seuil de non retour qui provoquera inéluctablement sa mort naturelle. L’autopsie demandée par sa famille conclura qu’il est décédé suite à une montée irréversible de la tension : MORT NATURELLE. Personne ne saura que la montée de la tension a été provoquée. Dans la tourmente, le médecin personnel serait soustrait pour être mis à l’abri en Afrique du Sud. Son passeport ordinaire biométrique serait en cours de confection vu qu’il ne pourra pas utiliser son passeport diplomatique qui nécessite une Note verbale du ministère des Affaires étrangères », précise la grave accusation sur internet. Qui poursuit que le principe de ce schéma aurait été arrêté. « Mais la grande interrogation réside dans l’attitude du médecin personnel du Président GBAGBO. Serait-il complice des concepteurs ou fait-il preuve de la naïveté d’une personne à qui on offre une occasion de revoir son épouse et ses enfants après trois mois de captivité ? ».
Enfin, les auteurs de cette information sur internet s’interrogent, en rapport avec l’actualité récente : « Et si, outre les aspects déjà signalés de cette humiliante célébration du 14 juillet par François Fillon dans la nouvelle colonie française de Côte d'Ivoire, la visite cachait quelque chose ? Et s'il s'agissait, pour les Ouattara, Soro et Fillon, de même que les ambassadeurs de France et des Etats-Unis (…) de discuter de vive voix, pour éviter de laisser des traces quelconques, de peaufiner ce plan diabolique pour éliminer physiquement Gbagbo ? Tous les signaux d'alerte maximale doivent être allumés. Car les Français et leurs suppôts actuels en Côte d'Ivoire, sont capables de tout ». Fin d’accusation.
Cette information qui circulait silencieusement sur le net a pris de l’ampleur avec le transfert des personnalités proches du président Gbagbo à Boundiali (900 km d’Abidjan au Nord de la Côte d’Ivoire). Enfermées à l’hôtel La Nouvelle Pergola à Abidjan depuis le renversement du président Gbagbo par l’armée française, 25 personnalités ont été convoyées en pleine nuit vers le Nord alors que le ministre d’Etat, ministre de la Justice d’Alassane Ouattara avait affirmé qu’elles attendaient d’être transférées à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA) en réfection jusqu’à la fin du mois en cours. Cette brutale option de regrouper tous les prisonniers politiques dans les villes du Nord (Bouna, Katiola, Korhogo et Odienné) sous contrôle de la rébellion d’Alassane Ouattara depuis septembre 2002 a fait dire à bon nombre d’observateurs que le nouveau pouvoir ivoirien prenaient Gbagbo et les siens en otage pour des objectifs difficiles à cerner. Ce qui laisse le champ libre à tous les rumeurs, fondées ou pas.
Le plus étonnant dans cette affaire est que le régime Ouattara reste muet face à cette information qui traine partout dans les bureaux, les foyers et dans tous les cyber-cafés. Elle peut être fausse, sans réelle fondement, mais de plus en plus d’Ivoiriens sont convaincus qu’avec M. Ouattara, les rumeurs les plus folles sont toujours vérifiées : Début décembre 99, la rumeur d’un coup d’Etat avait rempli Abidjan. Bédié a été renversé le 24 décembre par les soldats proches de Ouattara, aujourd’hui son allié dans la guerre contre Gbagbo. En septembre 2002, la rumeur d’une attaque militaire d’envergure de la Côte d’Ivoire, à partir du Burkina Faso, avait enveloppé tout le pays. La rédaction du quotidien Notre Voie avait essuyé la colère du pouvoir FPI. On lui reprochait de donner « des informations alarmantes susceptibles d’éloigner les investisseurs ». Une rébellion attribuée par le chef de guerre Koné Zakaria à Alassane Ouattara et venue du Faso a coupé la Côte d’Ivoire en deux sous Gbagbo. A l’approche de l’élection présidentielle de novembre 2002, des rumeurs persistantes officialisées par des informateurs proches de la DGSE (services secrets français) avaient averti que, sans le désarmement, la France allait organiser le cafouillage pour renverser Gbagbo. Cela est fait depuis le 11 avril 2011. Enfin, dès l’évaporation dans la nature du commandant Jean Noël Abéhi, chef de l’Escadron blindé de la gendarmerie nationale, tout Abidjan avait bruit de la rumeur que le régime Ouattara, apeuré, allait transformer les prisonniers politiques en boucliers humains pour se protéger. Cela est fait depuis le samedi 9 juillet 2011, avec le regroupement de tous les prisonniers politiques au Nord du pays, dans les villes de Korhogo, Odienné, Bouna et Katiola.
Alors, ces rumeurs sur “la mort naturelle du Président Gbagbo programmée à Korhogo”seraient-t-elles l’exception capable de confirmer la règle ? Attendons de voir.

César Etou
cesaretou2002@yahoo.fr
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