A peine Jacques Anouma et Dieng Ousseynou ont-ils fini d`annoncer qu`ils ne brigueraient pas tous deux le fauteuil de président de la fédération avant-hier que les rumeurs les plus folles ont envahi la capitale économique ivoirienne. Les spéculations sur les raisons d`une telle décision aussi inattendue que surprenante vont bon train. Anouma et Dieng auraient été victimes de pression de politiques sans toutefois expliquer d`où venait cette pression. Du PDCI dont les deux sont tous membres ou du parti au pouvoir (RDR) et ou de la Primature ? Les tenants de cette thèse se perdent en conjectures. Pour certains, il y a eu un deal entre les trois amis d`hier (Dieng-Anouma-Sidy) pour que Sidy Diallo prenne le relais. Vrai ou faux ? Chacun y va de son commentaire. Oubliant même les raisons évoquées par les concernés eux-mêmes. Dieng et Anouma ont pourtant été clairs. « Nous laissons la main à quelqu`un d`autre afin que ce dernier apporte un plus au travail déjà abattu », ont-ils soutenu lors de la conférence de presse mardi dernier au siège de la fédération. Plus royalistes que le roi, les tenants du deal ou ceux de la pression politique n`abdiquent pas. Peut-on empêcher quelqu`un de penser ce qu`il veut ? Assurément pas. Mais de l`avis d`un plus grand nombre d`observateurs, celui qui est pressenti, Sidy Diallo n`est que le prolongement des gestions Dieng-Anouma. Car si Sidy s`est mis en retraite de l`équipe nationale depuis 2007, il n`en demeure pas moins qu`il est l`un des membres influents du groupe qui gère le football ivoirien depuis plus de vingt ans. C`est dire qu`il n`est pas un novice ni un étranger à la maison de verre de Treichville. Si le deal est de placer Sidy à la place d`Anouma comme ce dernier avait succédé à Dieng Ousseynou en 2002, c`est qu`il a été bien ficelé et de l`avis de plusieurs personnes, l`ancien vice-président de Jacques Anouma lui succédera le 10 septembre prochain. Pour certainement poursuivre l`œuvre de celui qui a poursuivi le travail de son « aîné » Dieng. Vues sous cet angle, les choses paraissent simples pour ne pas écrire simplistes. Car, il faut compter avec une inconnue. Les clubs et surtout un Anzouan Kacou qui maintient sa candidature selon ses proches. Les clubs, principaux concernés, accepteront-ils le deal (s`il y a deal) d`Anouma et de Dieng ? Seront-ils les vrais juges entre un Anzouan Kacou, l`ancien responsable de la commission d`organisation des compétitions, resté très proche du système et des clubs durant de longues années jusqu`au drame du 29 mars 2009 et un Sidy Diallo qui a décroché du milieu depuis bientôt quatre ans ? Il est quasi certains que, si ces deux candidats sont partants, celui qui bénéficiera du soutien du duo d`anciens patrons de la maison de verre, sera presque sûr de succéder à Anouma. Loin des calculs électoralistes, des observateurs avisés du mouvement footballistique ivoirien et africain voient dans la décision de Jacques Anouma une manière de se donner le temps de se préparer pour affronter un autre challenge. Celui de briguer l`Afrique et confirmer sa place dans le gotha du football mondial. Rien que pour cette raison, le locataire actuel de la maison de verre ne veut plus d`un autre mandat. Sur que son bilan qui parle pour lui (football local bien organisé, premier pays africain au classement FIFA et quatorzième mondial, un compte bancaire bien fourni pour la FIF…) Jacques Bernard Anouma ne veut pas faire le mandat de trop. Un exercice qui, si ça capote une nouvelle fois à la CAN 2012, annihilerait tout le gros travail abattu à la tête du football ivoirien. Et partant noircirait son image sur le plan continental et international et contrarierait fortement ses ambitions à un certain niveau. C`est fort de cela, qu`un proche de Jacques Anouma, explique sous le sceau de l`anonymat, que ce dernier n`a pas accepté de briguer un troisième mandat malgré la volonté de l`écrasante majorité des clubs. La question, qui reste sur toutes les lèvres désormais, est de savoir qui à la place de Jacques Anouma pour poursuivre l`œuvre de construction du football ivoirien ? Wait end see…
Koné Lassiné
Koné Lassiné
