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Politique Publié le samedi 23 juillet 2011 | Le Mandat

Sous-développement de la Côte d’Ivoire/ Marcel Zadi Kessy (Pdt CES) : “La politique est le poison qui tue l’Afrique”

© Le Mandat Par FN
Activités du patronat ivoirien: pose de la première pierre de la Maison de l’entreprise
Jeudi 21 juillet 2011. Abidjan, Plateau. Le Président du Conseil économique et social, Marcel Zadi Kessy, représentant le chef de l’Etat, et les ministres de l’Industrie, Dosso Moussa, et de l’Enseignement supérieur de la recherche scientifique, Cissé Ibrahima Bacongo sont venus encourager l`initiative de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) du president Jean Kacou Diagou
En Afrique et en Côte d’Ivoire en particulier, on ne peut être en dehors de la politique. Elle est omniprésente dans la vie quotidienne de chaque citoyen, occupe toute la place dans la presse quotidienne et les grands médias… Même si vous ne vous intéressez pas à elle, elle s’intéresse à vous. En d’autres termes, tout le monde est dans la politique, elle vous mange ! Tout citoyen éprouve le sentiment que la voie d’une carrière politique est la seule chance de salut pour sa promotion sociale ! Voilà en réalité un fruit de l’histoire. La Côte d’Ivoire manquait cruellement de cadres et de personnels lors de son accession à l’indépendance. Toutes les personnes formées étaient alors directement recrutées pour exercer leurs compétences dans le cadre de la fonction publique. Chaque jeune étudiant, futur fonctionnaire, devait signer un engagement décennal, à travers lequel il s’engageait à servir l’Etat dès la fin de ses études. Une fois entré dans la fonction publique, le jeune fonctionnaire se retrouvait dans un système où le parti et l’Etat étaient intimement liés. Il faut cependant préciser que dans ces rapports entre l’Etat et le parti, celui-ci avait prééminence sur l’Etat. Ce système n’était en réalité que la reproduction de ce qui a prévalu à l’époque coloniale, où l’Etat était au service du colon. Un système que l’introduction du multipartisme n’a même pas entamé. Chaque parti politique n’a fait que reproduire pour son propre compte le même système. Dans ces conditions, la conquête frénétique du pouvoir n’est qu’une lutte pour conquérir l’Etat, pour assurer la survie des partis politiques. Dans un tel système, où toute promotion sociale était donc liée à l’Etat, partant à la politique, le fonctionnaire ne pouvait se considérer hors du parti et donc en dehors de la politique. Tout compte fait, les acteurs politiques de ce pays ont été forgés et conditionnés dans le système du parti unique, qu’ils fustigent aujourd’hui ; ils en ont gardé, au fond, l’idéologie, les habitudes et les comportements. Dans un tel système, il devient difficile d’imaginer l’existence d’une opinion publique, forte et indépendante, à l’image des sociétés civiles en Europe. Pour qu’elle existe, cette opinion publique devait prendre conscience d’elle-même, donc de sa force et de sa capacité à agir sur le système pour changer les choses. Nous en sommes encore loin, nous l’avons vu. Il faudra bien qu’un jour une élite suffisamment éclairée se mette au service de la société civile pour la façonner et l’aider à jouer un rôle de premier plan et de contre-pouvoir. Il faudra qu’une élite économique formée et ouverte aux réalités du monde moderne prenne ses responsabilités pour bâtir un secteur privé, performant et indépendant des pouvoirs politiques. Cette élite devra aussi jouer un rôle prépondérant dans la transformation de la presse. Celle-ci gagnerait en crédibilité, du fait de la performance de son discours, de ses enquêtes et de ses reportages, des investisseurs pourraient s’intéresser à ce secteur économique. Les organes de presse pourraient alors avoir les moyens financiers pour assurer leur existence en toute liberté, assurer également leur rôle de quatrième pouvoir, une fois l’équilibre financier trouvé. Il est bien évident qu’un développement économique du pays pourrait donner de nouveaux moyens aux entreprises de presse et donc une véritable indépendance financière, sans laquelle leur liberté d’expression et de commentaire serait totalement annihilée. Tant que les responsabilités politiques et l’exercice du pouvoir seront les seules voies de la réussite sociale, il n’y aura pas d’exercice réel de la démocratie. C’est par le développement économique et social que la société africaine peut être qualitativement transformée. Si on dispose des moyens pour vivre, on n’a pas besoin de passer par les responsabilités politiques et tout ce que cela entraîne comme dérives, abus de pouvoir et captation des biens de la collectivité.

Marcel Zadi Kessy
Président du Conseil
économique et social
Vice-Président du PDCI-RDA
Ex-PCA du Groupe CIE-SODECI
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