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Société Publié le mardi 26 juillet 2011 | Nord-Sud

Assainissement : Doit-on pleurer avec les déguerpis ?

L’assainissement de la ville d’Abidjan a démarré avec l’opération de déguerpissement de l’espace publique. Si l’autorité a ses raisons, les déguerpis, eux ne sont pas toujours contents.

Dès la fin de la crise post-électorale, le quartier des 60 logements, au Plateau, a été débarrassé de l’ex- bruyante Sorbonne. Samedi dernier, c’était au tour du campus universitaire de Cocody d’être affranchi des habitations précaires qui l’entouraient. Des bulldozers ont mis à plat le quartier « Wassa » qui jouxte l’amphithéâtre de criminologie. Au « Chu-village », la démolition a débuté à 6 heures, avant d’être interrompue une dizaine de minutes après. Les populations auraient négocié un report de deux jours, le temps pour elles de prendre leurs affaires. L’opération se déroule dans le cadre de l’assainissement et de la réhabilitation des établissements supérieurs publics. A Abobo, également, les commerçants installés de manière illicite ont été dégagés des trottoirs sous la conduite des éléments des Frci. Début juillet, à Adjamé, les trottoirs et les chaussées du boulevard Nangui Abrogoua ont été débarrassés des commerçants installés de façon anarchique par les hommes du commandant Zakaria Koné. Aujourd’hui, la circulation est assez fluide sur le boulevard Nangui Abrogoua à Adjamé que par le passé. L’action des Forces républicaines dans la commune d’Adjamé s’est même étendue sur le boulevard de la Renault. En plus des commerçants déguerpis, gbaka et woro-woro sont interdits de stationner à certains endroits. C’est d’ailleurs le cas dans le périmètre de la grande mosquée d’Adjamé dans le prolongement du boulevard Nangui Abrogoua. Fin juin, la commune de Yopougon a également connu une opération du genre du côté du carrefour Lavage, précisément à la gare des taxis inter-communaux en partance pour Marcory. Très souvent, ce sont des espaces publics ou des caniveaux obstrués par des magasins. Ce qui entrave l’écoulement des eaux de pluie. La vaste opération de déguerpissement en cours, vise également à mettre fin à une situation d’occupation illégale d’espace. Et aussi, à dégager des terrains non constructibles comme le dangereux site du Banco. Ceci, pour éviter des conséquences fâcheuses. On se souvient que 365 familles des communes d’Abobo, Attécoubé, Yopougon, Adjamé et Cocody ont été sinistrées par les pluies diluviennes de juin dernier. Mais l’action publique n’est pas sans grincements de dents. Les commerçantes d’Abobo et d’Adjamé ont entamé une foire aux injures à l’encontre de l’autorité depuis le déclenchement des différentes opérations. Les commerçantes dioula, notamment, rechignent, de ce fait, contre le président Alassane Ouattara, originaire du Nord, pour qui elles auraient voté en bloc, pendant la présidentielle. D’autres commerçants dénoncent des réprimandes physiques à eux infligées quand ils tentent de résister sur le trottoir. D’autres encore doutent de la crédibilité de cette opération. Ils avancent qu’ils seraient approchés par des éléments armés leur promettant de les réinstaller moyennant de l’argent. Du côté des transporteurs dont les gares anarchiques sont démantelées, ce n’est pas non plus la grande joie. Les autorités doivent-elles se laisser intimider par ces récriminations ? Doivent-elles se laisser attendrir par les larmes de déguerpis et abandonner l’instauration de l’ordre ? Ceux qui se plaignent sont-ils dans le vrai ? Le gouvernement est-il condamnable ? Ivoiriens de toutes les ethnies et de toutes les opinions politiques, à vous !

Nesmon De Laure
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