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Société Publié le jeudi 28 juillet 2011 |

Côte d`Ivoire : espérer reprendre une vie normale

© Par Kelnor Panglungtshang, CICR
Retour a une vie normale: le Cicr tente de répondre aux besoins humanitaires urgents de la population
Vendredi 17 juin 2011. Ganhia. Photo : Un membre de la clinique mobile traite une blessure.
Au cours des derniers mois, des milliers de personnes déplacées et réfugiées, originaires d'Abidjan et de l'ouest du pays, retournent progressivement dans leurs quartiers, leurs villages ou leurs villes d'origine. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), conjointement avec la Croix-Rouge de Côte d'Ivoire, a renforcé son aide d'urgence à ces personnes particulièrement vulnérables dans l'ouest du pays et dans les quartiers les plus touchés d'Abidjan.

Répondre aux besoins humanitaires urgents

« À l’ouest du pays, l'axe Guiglo – Toulepleu a été très touché par le conflit armé en Côte d'Ivoire. Avant, pendant et après les affrontements, des villages entiers ont été détruits, des centres de santé pillés et l'accès à l'eau potable a quelques fois été interrompu », dit Annette Corbaz, cheffe de la sous-délégation du CICR à Guiglo. « Aujourd'hui, les déplacés et les réfugiés rentrent progressivement dans leurs villages d'origine, mais ils manquent de tout : de l’accès aux soins de santé, à l'eau potable, aux vivres et aux biens ménagers. » Dans une approche pluridisciplinaire, le CICR travaille en coopération avec la Croix-Rouge de Côte d'Ivoire pour répondre à leurs besoins essentiels.

À titre d’exemple, depuis avril 2011, deux cliniques mobiles sillonnent les villages situés entre Guiglo et Bloléquin (sur l'axe Guiglo – Toulepleu), effectuent des consultations générales et prénatales, pansent des plaies ou même évacuent des patients vers les centres de santé encore fonctionnels. Plus de 6 000 personnes ont ainsi profité d'un accès aux soins de santé depuis début juin 2011 (près de 15 000 depuis avril). Par ailleurs, vu l'importance des hôpitaux de Bloléquin et Toulepleu pour les populations qui vivent et retournent dans cette région, le CICR a décidé de réhabiliter ces deux structures de santé.

Pour rendre l'accès à l'eau potable rapidement fonctionnel, le CICR, en collaboration avec la Croix-Rouge de Côte d'Ivoire, a lancé une campagne de chloration des puits et de sensibilisation à l'hygiène. Les équipes de la Croix-Rouge ont chloré plus de 2 700 puits et sensibilisé environ 11 000 ménages aux règles d'hygiène de base. En outre, elles ont entamé un programme de réhabilitation des pompes manuelles. À ce jour, le CICR a remis en service 52 pompes dans 18 villages sur l'axe Guiglo – Blolequin – Péhé et mène une évaluation pour en réhabiliter d'autres.

Touchés à la fois par la perte de leurs biens, par la crise et par le conflit, qui ont gravement affecté la production agricole, bon nombre de ménages de la région manquent de vivres. Plus de 30 000 personnes de 31 villages, sur l'axe Péhé-Bloléquin, et de villages excentrés, ont reçu, entre le 27 juin et le 8 juillet, une assistance en vivres (riz, haricots, huile et sel), et en biens ménagers (nattes, pagnes, savons, kits de cuisine, seaux, sets d'hygiène féminine, bâches et moustiquaires).

À Abidjan même, dans le quartier de Yopougon, près de 12 000 personnes particulièrement vulnérables ont bénéficié d’un programme d’assistance du CICR et de la Croix-Rouge de Côte d'Ivoire. « Ce quartier a été particulièrement touché par le conflit et les violences postélectorales », explique Thierry Grobet, délégué du CICR, chargé des opérations dans la zone d'Abidjan. « De nombreuses familles qui retournent chez elles vivent dans une situation désastreuse. Leurs maisons ont été détruites et leurs moyens d'existence pillés ou brûlés. »


Les familles séparées : une priorité du CICR

« Mon fils est arrivé, je suis très très contente. C'est une telle joie ! », déclare Adèle Gbato, qui a été séparée de son fils Samuel dans le chaos de la crise postélectorale. Samuel, comme beaucoup d'autres enfants, a été forcé de fuir son village sans ses parents et il s'est retrouvé dans un camp de réfugiés en Guinée où il a passé les sept derniers mois.

« En cas de conflit, nous enregistrons des enfants qui ont été séparés de tous les membres de leur famille », indique Julia Unger, déléguée du CICR. « Nous prenons des photos et nous les diffusons dans leurs lieux d'origine, afin que des voisins ou des amis puissent les reconnaître et nous aider à retrouver leur famille ». En coopération avec la Croix-Rouge guinéenne et la délégation du CICR en Guinée, trois enfants, entre 12 et 14 ans, ont ainsi été réunis la semaine dernière avec leurs familles à Yealeu et Danipleu en Côte d'Ivoire.

Les trois enfants faisaient partie du premier groupe de réfugiés arrivés en Guinée en janvier 2011. Ils avaient pris la fuite suite à des scènes de violence dans leurs villages d'origine. Leurs familles ont trouvé refuge au Libéria dans des villages situés à quelques centaines de mètres de la frontière libérienne. En rentrant au village, les enfants n'ont plus retrouvé leurs parents et se sont déplacés vers la Guinée. Plusieurs enfants se sont retrouvés dans la forêt du Mont Nimba à la frontière entre la Côte d'Ivoire et la Guinée et ont décidé de continuer ensemble leur route vers la Guinée.

En collaboration avec le CICR, les volontaires des Sociétés nationales de la Côte d’Ivoire, du Libéria et de Guinée ont permis aux personnes séparées de leur famille de contacter leurs proches par téléphone ou par message Croix-Rouge pour leur dire qu'ils sont sains et saufs.
Depuis le 1er janvier 2011, le CICR et les Sociétés nationales de la Croix-Rouge ont ainsi enregistré plus de 400 enfants non accompagnés en Guinée, au Libéria, au Ghana, au Sénégal, au Togo et en Côte d'Ivoire et ont permis à 76 enfants de rétablir le contact avec leur famille. À ce jour, 18 enfants ont pu retrouver leurs parents en Côte d'Ivoire.

Le CICR est présent en Côte d’Ivoire depuis 1989 avec un bureau à Man. Suite au déclenchement de la crise en Côte d'Ivoire en 2002, la délégation a ouvert des bureaux additionnels à Bouaké, Gagnoa, Guiglo et Korhogo. En total, plus de 280 employées travaillent aujourd'hui pour le CICR en Côte d'Ivoire.
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