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Économie Publié le vendredi 29 juillet 2011 | Nord-Sud

Mines et énergie, Toungara dévoile le plan d’Alassane Ouattara

Invité de la tribune du Gepci (Groupement des éditeurs de Côte d’Ivoire), Adama Toungara, ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, a passé au scanner la politique du président Ouattara. Un programme ambitieux qui fera de la Côte d’Ivoire, le plus grand marché pétrolier de l’Afrique subsaharienne.

Positionner la Côte d’Ivoire comme un pays qui compte au plan minier et pétrolier. C’est l’ambition qu’a le président de la République, Alassane Ouattara, pour son pays. Invité, hier, à la tribune du Groupement des éditeurs de Côte d’Ivoire (Gepci), à l’espace Crystal à Marcory, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Adama Toungara, a passé au scanner la vision du chef de l’Etat pour ce secteur. Il a dépeint la situation actuelle et annoncé des perspectives ambitieuses. «Le président Ouattara veut faire de la Côte d’Ivoire un pays minier. Le plus grand marché pétrolier d’Afrique subsaharienne et le pôle énergique le plus important de la sous-région.

Etat des lieux dans les mines

«La Côte d’Ivoire est un grand pays, les Ivoiriens sont un grand peuple. Un tel peuple doit toujours avoir une grande ambition», s’est-il enthousiasmé. Dans l’immédiat, le chef de l’exécutif ivoirien compte renforcer les capacités de production en électricité. Dans un futur proche, a annoncé l’invité, il sera construit le barrage de Soubré et d’autres centrales hydrauliques. Les centrales thermiques d’Azito 3 et de Ciprel 4 (Compagnie ivoirienne de production d’électricité) seront, elles aussi, réalisées. Au plan minier, la mise en valeur de grands gisements de nickel, de fer, de bauxite et de manganèse à l’ouest montagneux, sera entreprise. « Nous pourrons atteindre l’objectif fixé, 15 tonnes (T) d’or de production à l’horizon 2013 et 25T en 2020», a-t-il signifié. Au plan pétrolier, il faudra arriver à développer des champs pour soutenir une production journalière de 300.000 barils/jour contre 40.000 actuellement. Mais, quelle est la situation actuelle ?
La Côte d’Ivoire est un pays à fort potentiel minier, selon le ministre Toungara. Il renferme du nickel, de l’or, du manganèse, de la bauxite, pour ne citer que ceux-là. Certains gisements sont de classe mondiale, tel le nickel dont le pays détient la troisième réserve mondiale. Seulement, a confié le ministre, la Côte d’Ivoire ne produit que sept tonnes d’or bien que son sol soit couvert au 1/3 de sa superficie, par une ceinture verte de roches où l’on trouve cette richesse naturelle. Et pour cause, «nous avons fait le constat que le traitement des permis d’exploitation dans notre pays est inefficient. Peu de permis dans la recherche minière ont été accordés ces dix dernières années. A savoir, 30 permis délivrés sur 170 demandés. Les 2/3 des permis délivrés sont restés inexplorés».

Les hydrocarbures

En ce qui concerne les hydrocarbures, le patron des Mines a noté l’existence de deux bassins sédimentaires. Le premier se trouve sur la terre ferme. Il part de Fresco à la frontière du Ghana et se poursuit en mer (offshore), formant le second bassin avec un plateau continental étroit. Ce qui permet de produire 40.000 barils/jour soit 2 millions de barils/an à partir de deux unités de raffinage : la Sir et la Smb (Société multinationale de bitume) avec respectivement 4 millions de T et 380 .000 T de capacité installée. Seulement, a-t-il regretté, cinq forages ont été réalisés en dix ans pendant qu’il a été respectivement foré 25 puits au Congo Brazzaville et 45 en Guinée Equatoriale durant la même période. «Le pétrole ne se trouve que s’il est foré», a rappelé le conférencier. Selon lui, le problème de la Sir réside en gros sur son déséquilibre financier. Une situation due à la faible marge de raffinage mais aussi, à cause du rétrécissement du marché local. Et d’annoncer : « pour qu’une raffinerie soit performante, il faut que le pays absorbe sur son territoire national 60% de sa production. Soit 2,4 millions de T alors que notre marché vacille entre 800 et 900.000 T ». Il a également dénoncé l’anarchie dans le secteur de la distribution avec la prolifération de petites sociétés nationales, l’insuffisance du contrôle de qualité des produits, l’accroissement de centres emplisseurs non-autorisés et les fraudes sur les produits pétroliers. Pour ce qui est du gaz naturel, le premier directeur général de la Petroci a dénoncé la mise en exploitation de 14 surfaces de recherche qui produisent, 150 millions de pieds cubes. Une production qui, à ses yeux, peut s’accroître. Une chose qui pourra certainement soulager les ménages d’autant plus que M. Toungara a promis d’uniformiser les prix du gaz butane sur toute l’étendue territoire national.

L’électricité

Le pays possède, à ce jour, une capacité installée de 1.390 mégawatts d’énergie produits par cinq centrales thermiques et cinq centrales hydrauliques. « Cette production est dépendante du gaz à 70% », a signifié M. Toungara. Par rapport à l’année 2000, il a mentionné une augmentation de 42 heures du temps d’interruption involontaire de l’électricité soit 56 heures aujourd’hui contre 14 heures en 2000. Toutefois, il a rassuré que le pays ne sera plus en proie à de nouveaux délestages comme on l’a connu l’année dernière. «Il y a des personnes qui parlent de la possibilité d’un délestage. Je veux vous rassurer, il n’y aura pas de délestage en Côte d’Ivoire. Le président Ouattara a donné des instructions dans ce sens. Au moment où je vous parle, toutes les dispositions sont en train d’être prises pour qu’il en soit ainsi », s’est-il convaincu. Le délestage est survenu, selon lui, parce que pendant les dix dernières années, il n’y a pas eu d’investissements. Le vieillissement des équipements en limite de capacité, ajouté au vandalisme et à la fraude ont amplifié la situation de dégradation. Sur la période 2011-2013, un investissement de 60 milliards est prévu pour remédier au problème. Malheureusement, la mauvaise politique d’électrification rurale axée sur le régionalisme n’a pas arrangé les choses. «Les régions les mieux électrifiées en Côte d’ivoire sont l’Agnéby et le Fromager. C’est une réalité politique. La Bafing est électrifié à 7% alors que le Fromager est à 70% », s’est-il insurgé. Mais, les perspectives sont bonnes.

Solutions

L’assainissement du secteur est la priorité. Cela passera par un audit des permis octroyés. Cette possibilité permettra de rationnaliser l’octroi de ces «sésames» qui devront être utilisés à bon escient. La mise en place de réformes efficaces au plan juridique et institutionnel pourront, selon l’expert, rendre ce secteur dynamique. Un pan de cette politique sera focalisé sur le renforcement des capacités humaines. Le même travail sera fait au niveau des hydrocarbures. Outre cela, des efforts de l’Etat viseront à assurer les passifs pour trouver un équilibre financier des différentes structures de raffinage des hydrocarbures.
Pour l’électricité, le cadre juridique et institutionnel passera aussi au scanner. Une pénalisation de la fraude visera à décourager les escrocs. «Nous allons renforcer les capacités des équipements, stabiliser le secteur au plan financier, intensifier l’électrification rurale et étendre les réseaux», a conclu le maire d’Abobo.

Sanou A.
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