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Politique Publié le samedi 30 juillet 2011 | L’expression

Finances, justice, fonction publique, diplomatie….Le Dr Cissé Idriss décortique la gestion du président Ouattara

Après son investiture le 21 mai à Yamoussoukro, le président de la République a entamé les grands chantiers pour la reconstruction de la Côte d’Ivoire. Dans cette contribution, l’universitaire Cissé Idriss passe au scanner la gestion du président Ouattara.

1-ADO : Travail, rigueur et transparence
Sans tambour ni trompette, ADO est en train de (re) construire son système en s’appuyant sur ses qualités propres : le travail, la rigueur et la transparence. Au début du mois, les 5 et 6 juillet précisément, il avait initié un séminaire gouvernemental destiné à fournir à la fois une vision et des objectifs spécifiques à chaque département ministériel. Désormais, un ministre sait ce qu’il doit faire, et surtout il sait comment s’y prendre pour le faire. Fini la navigation à vue et les décisions à l’emporte-pièce. Avec ADO, être ministre n’est pas une sinécure : connaissance parfaite des dossiers et leur suivi, présence à 7h30 au bureau sont des indices majeurs qui effacent un passé immédiat où le laisser-aller et le laisser-faire étaient des « règles » globalement admises et appréciées.
Depuis le 27 juillet, ADO effectue aux Etats-Unis une visite de travail : « 12 rencontres décisives en 3 jours ! » La nouveauté ici consiste en la publication dans le détail du programme présidentiel ; un coup d’œil, même furtif, permet de s’apercevoir que le travail ne cède en rien à la récréation que d’aucuns auraient privilégiée en pareille circonstance. Cependant, il reste à espérer que dans la publication des prochains séjours à l’étranger une rubrique sur leurs coûts aura sa place. Comme en France où récemment la Cour des comptes a rendu son verdict annuel en félicitant l’Elysée pour la gestion rigoureuse de son budget. L’effort a porté en gros sur la diminution des coûts des voyages à l’étranger. La transparence est l’asymptote de la bonne gouvernance. Elle protège le souverain et soulage le peuple.
1. Economie et finances : des chiffres qui parlent
La crise postélectorale a sapé durablement le moral de nos compatriotes ; mais elle a principalement ébranlé l’économie et fortement mis à l’épreuve le système financier. Normal : la Côte d’Ivoire sort d’un tsunami profond. Le mérite du gouvernement est d’autant plus remarquable qu’il a abouti en quelque 3 mois à des résultats probants : exonération de 32 milliards Fcfa au bénéfice du privé; déblocage de 16 milliards Fcfa. Pour les fournisseurs ; mobilisation de 284 milliards F. de recettes fiscales (seulement 213 milliards étaient attendus.) De plus, le chiffre de la croissance se redresse positivement et tend vers zéro. Ce n’est pas tout : à écouter Thierry Tano, les possibilités économiques du pays sont réelles et énormes. Et comme ADO est à la barre, on peut croire que bientôt, « tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles » ( Voltaire ).
2. Wodié au Conseil constitutionnel
Wodié remplace Yao-N’Dré au Conseil constitutionnel. Un homme remplace un autre, un professeur remplace un autre, mais surtout un juriste remplace un autre. Le prédécesseur de Wodié aura réalisé la prouesse qui mérite d’être mentionnée dans le record Guiness en déclarant deux vainqueurs différents pour le même scrutin. Et de faire douter ses compatriotes du bien-fondé du droit. Si les records sont faits pour être battus, celui-ci a toutes les chances de longévité pour lui, car la forfaiture ne se dispute pas.
Wodié est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Ce leitmotiv de la presse est à la fois la force et la faiblesse du nouveau président du Conseil constitutionnel ; celle-ci parce que son avènement intervient dans un contexte où il doit rétablir rapidement la confiance pour rassurer lors des prochains scrutins : c’est donc une pression ; celle- là parce que comme un beaujolais nouveau, il arrive avec ses considérables atouts : connaissance parfaite du droit, éminent constitutionnaliste, homme d’expérience et de mesure. Sa feuille de route ? Il l’a tracée lui-même dans un article paru dans la presse, en pleine crise « Yao-N’Dré » : « Le Conseil constitutionnel est juge du droit ; le Conseil constitutionnel n’est pas maître du droit. » Il saura s’en souvenir.
4 Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation.
Banny a reçu sa feuille de route ; l’ordonnance qui définit son mandat a été signée le 13 juillet dernier. Les attributions sont précises et se proposent, entre autres, « d’identifier et faire des propositions visant à lutter contre l’injustice, les inégalités de toute nature, le tribalisme, le népotisme, l’exclusion ainsi que la haine sous toutes leurs formes ; d’éduquer à la paix, au dialogue et à la coexistence pacifique ». En revanche, d’autres dispositions sont discutables et contradictoires car elles s’appuient sur des discriminants - le tribalisme ou le régionalisme - que l’ordonnance se propose de combattre par ailleurs : en quoi est-il nécessaire de nommer les commissaires centraux en rapport avec leurs régions d’origine ? Est-ce un gage de succès : leur intelligence, leur sagesse et leur sens élevé de l’intérêt général ne suffisent-ils pas ?
Cependant, le gros problème se développe sur un autre registre. Banny doit circonscrire le concept même de Réconciliation pour éviter tous les sens possibles et leurs contraires ; se définir une méthodologie claire, visible et souple en faisant sienne l’observation de Claude Bernard. « Quand on ne sait pas ce que l’on cherche, on ne comprend pas ce que l’on trouve » ; s’approprier notre histoire commune avec impartialité, justice et vérité.

Le Dr Cissé Idriss. Université de Cocody
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