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Editorial Publié le lundi 1 août 2011 | Ivoire-Presse

Opinion : Les Ivoiriens entre dignité, respect de soi et des lois de leur nation

© Ivoire-Presse Par CA
Réconciliation nationale: Choi et Kandia Camara lancent le Festival des musiques à Abobo
Samedi 30 juillet 2011. Abidjan. Place de la mairie d`Abobo. Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Cote d`Ivoire, Choi Yun-Jin et la ministre de l`Education nationale, Mme Kandia Camara au lancement du Festival des musiques pour la réconciliation nationale
En 2002, la Cote d’Ivoire a assisté, médusée, à la naissance d’une rébellion. L’une des principales raisons de la résurgence de cette révolte armée se trouvait dans l’attitude du gouvernement d’alors qui usait et abusait de son pouvoir pour instaurer une dictature et où les libertés d’expression, individuelle et collective étaient aux abonnés absents. Seuls les journalistes, les mouvements et autres structures qui surfaient sur les marqueurs sociaux et idéologiques de Laurent Gbagbo étaient récompensés et même encouragés avec d’énormes pots-de-vin et des pièces sonnantes et trébuchantes pillées des caisses de l’Etat.
La tonalité d’impunité et le sacre de la médiocrité ont fatalement engendré la naissance de monstres dont le plus symptomatique est Charles Blé Goudé. La capacité de haranguer les foules était un secret de Polichinelle pour ce dernier. Charles Blé Goudé a profité de la politique du « laissez faire » pour « hypnotiser » la jeunesse du sud de la Cote d’Ivoire en prônant allègrement la haine contre les originaires du nord de ce pays et les étrangers vivant sur le territoire ; alors qu’au même moment ces derniers participaient à la croissance du pays.

Las, les Ivoiriens - soucieux d’une alternance pour aseptiser leur pays - ont profité de la dernière présidentielle pour renverser la situation en choisissant Alassane Dramane Ouattara (économiste réputé, talentueux et influent) comme leur président de la République. La victoire de Ouattara tient en qu’il dénonçait les abus inqualifiables du régime de Laurent Gbagbo avec la promesse d’un changement en termes de vraie démocratie et d’une justice équitable pour tous en Cote d’Ivoire.

Il est admis que la population ivoirienne a envie d’une bouffée d’air frais et d’une renaissance digne de sa patrie. Un vœu qui pourrait être contrarié tant certains partisans du nouveau pouvoir s’adonnent à des actes en totale contradiction avec le mode de gouvernance prôné par Ouattara. Pis, ces « grilleurs d’arachides » (expression ivoirienne) voguent en toute impunité. A ce titre, le cas du président de l’Alliance pour le changement (APC), Alphonse Soro en est une parfaite illustration. Il y a quelques semaines, il avait demandé la démission de l’ex-président du Conseil constitutionnel Paul Yao N’Dré. Un tel acte - du reste - est légal pour une association ou un parti politique. Mais, Alphonse Soro n’en est pas resté-là. Il a mobilisé la population à aller de force déloger Yao N’Dré, au motif assez discutable que celui-ci n’avait toujours pas démissionné, malgré son ultimatum. Une telle attitude témoigne sinon d’une hérésie, du moins d’un amateurisme. N’est-il pas gravement temps que dans l’optique de l’amélioration des conditions de vie des Ivoiriens et des dénonciations de bavures, les mouvements s’inscrivent résolument dans la légalité et la légitimité, deux mamelles chevillées à leurs corps ?

Abidjan a un gouvernement, des autorités et une justice susceptibles de prendre en compte les revendications et autres exigences du peuple aux fins d’y apporter des réponses satisfaisantes, et cela dans la droite ligne du respect des us et mœurs juridiques.

En sa qualité de président de l’APC, Alphonse Soro n’a pas vocation à aller démettre qui que ce soit de ses fonctions, encore moins à mobiliser des populations pour se rendre au bureau de Yao N’Dré pour l’amener à démissionner… de force. Peut-on imaginer les conséquences, si - au moment de la furie vengeresse de cette horde - l’ex-président du Conseil constitutionnel était présent ! Bis repetita, les autorités - comme naguère au temps de Gbagbo - n’ont guère pris leurs responsabilités en ordonnant à Alphonse Soro de renoncer à son initiative en faisant prévaloir que la Côte d’Ivoire est désormais un Etat de droit !
Doit-on le dire ? C’est cette culture de l’impunité qui a fait naître le monstre phénoménal Blé Goudé qui, par ses actes, a contribué à plonger le pays dans la terreur sous le mandat de l’ex-président Laurent Gbagbo. Les Ivoiriens ne veulent plus de cela et ils l’ont exprimé en optant pour l’alternance en 2010. Ils veulent (re) vivre à nouveau ayant trop souffert. Il est impératif que de telles incongruités ne se voient plus en Côte d’Ivoire. De fait, dans une vraie démocratie lorsqu’on formule une revendication, on a le choix entre plusieurs options notamment la pétition : on la fait signer et on la remet aux mains des autorités compétentes. Ouattara doit éviter les erreurs de Gbagbo pour que les Ivoiriens vivent heureux, unis et pour que les années à venir soient… paisibles

Divaparis
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