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Société Publié le mercredi 3 août 2011 | Le Nouveau Réveil

Anne Désirée Ouloto (ministre de la Salubrité urbaine) tranche : “Fini les trafics d’influence. Qu’Ahmed Bassam le sache !”

© Le Nouveau Réveil Par Prisca
2è tour de la présidentielle 2010: Le porte-parole principal du candidat du RHDP, Albert Mabri Toikeusse face à la presse
Mercredi 17 novembre 2010. Abidjan. Maison du RHDP à Cocody Ste-Marie. Le porte-parole principal du candidat Alassane Ouattara, Albert Mabri Toikeusse anime une conférence de presse, entouré de son équipe composée de Maurice Kakou Guikahué, Joël N’Guessan et Mme Anne Ouloto (photo)
La ministre de la Salubrité depuis le 8 juillet, a entrepris dans le cadre de la spéciale fête de l'indépendance, l'opération ville propre. Dans cet entretien, elle aborde les axes majeurs de ce plan, donne une ébauche du plan salubrité tel que vu par le président de la République, et revient sur ce qu'il convient d'appeler "l'affaire Ash de Ahmed Bassam".

Depuis quelque temps, nous assistons à une vaste opération d'assainissement et de déguerpissement, débutée depuis le 8 juillet, opération dénommée Spéciale fête de l'indépendance opération ville propre, quel état des lieux pouvez-vous faire de cette vaste opération? Je vous remercie pour l'intérêt que vous accordez à nos activités, et aux questions de salubrité en Côte d'Ivoire. Nous avons effectivement démarré depuis le 8 juillet cette opération qui est de haute portée civique et patriotique. Il s'agit de créer autour de la fête de l'indépendance de l'an 1 de la nouvelle Côte d'Ivoire après les 50 ans, de créer l'évènement autour de cette fête afin de susciter en l'Ivoirien cet esprit civique et patriotique. Nous voulons rallumer cette flamme pour l'amour de la partie. Pendant longtemps, les fêtes de l'indépendance avaient été des grands moments de retrouvailles, de réjouissance, de fraternité, des moments où nos villes faisaient l'objet de grand toilettage, les villes étaient nettoyées, les bâtiments étaient ravalés, les rues balayées. C'étaient des moments inoubliables que nous avions connus. Aujourd'hui malheureusement, la Côte d'Ivoire a emprunté un chemin que feu le président Houphouët-Boigny n'avait pas prévu. Aujourd'hui, il nous faut revenir à ces fondamentaux. Nous pensons à notre niveau qu'il importe que la Côte d'Ivoire puisse se projeter dans cette vision du père fondateur, que la Côte d'Ivoire puisse refléter l'image que présente le président de la République, le Dr. Alassane Ouattara, à l'extérieur. Notre président est un grand homme, qui est respecté dans le monde entier, qui a la confiance du monde entier, qui réussit à capter les moyens nécessaires pour la relance de l'économie de la Côte d'Ivoire. Mais en même temps, il faut que le gouvernement pose des actions concrètes afin d'encourager nos partenaires et les investisseurs, mais aussi les touristes à venir revisiter la Côte d'Ivoire. Donner envie tout simplement d'investir en Côte d'Ivoire. Il faut également que les Ivoiriens comprennent qu'il est temps de changer de comportement et de nous tourner vers le travail, vers le développement. Ce nouveau visage que nous voulons imprimer à la Côte d'Ivoire, c'est pour présenter aux Ivoiriens l'engagement du président de la République à changer la Côte d'Ivoire. La Côte d'Ivoire doit être un Etat moderne, un Etat modèle, qui est propre, où il fait bon vivre, où le cadre de vie des populations répond aux normes minima de vie. Il faut créer les conditions d'un environnement sain. La cohabitation avec les ordures est source de maladies. Et la santé des populations, qui est une priorité pour le gouvernement, coûte cher. La gratuité des soins coûte cher à l'Etat, et si nous voulons œuvrer à la santé des populations, il faut faire en sorte de leur offrir un cadre de vie sain et propre. Il faut donc assainir l'environnement et protéger les populations. Et nous, nous voulons contribuer à offrir aux Ivoiriens un cadre où il fait bon vivre, où eux aussi doivent contribuer à l'assainissement de leur propre cadre de vie. Nous n'avons aucune excuse à vivre dans un environnement dégradé, sale, sans verdure, sans plantes agréables autour de nous. Voilà en quelque sorte, l'objectif de cette opération : dire aux Ivoiriens que nous devons adopter désormais un comportement éco-citoyen, un comportement qui nous permet de vivre bien, de vivre mieux dans notre pays. Pouvez-vous nous définir les différents axes de cette opération et combien coûte toute cette opération ? L'opération, en elle-même comporte trois axes majeurs : l'opération de salubrité c'est-à-dire l'intensification de l'enlèvement de dépôts sauvages. Il y a l'embellissement. Dans ce projet, nous avons retenu quatre villes pilotes : Abidjan la capitale économique, Yamoussoukro, la capitale politique, mais nous avons Grand-Bassam et Bingerville qui sont des anciennes capitales qui malheureusement aujourd'hui, sont en train de se faire oublier par les Ivoiriens. A Grand-Bassam, nous sommes en train de nettoyer la plage, elle est en train d'être embellie et ceci, c'est au bonheur des populations de Grand-Bassam mais aussi du maire et c'est agréable. Il y a eu aussi la place centrale de Grand-Bassam. La place de la paix a connu une touche de rénovation avec la statue qui symbolise la marche des femmes sur Grand Bassam. Au niveau de Bingerville, nous avons avec le maire, procédé au ravalement de certaines façades extérieures de la place qui va servir au défilé, dont le jardin botanique, l'orphelinat, le lycée garçon, l'Empt. Au niveau de Yamoussoukro, il y a tous les alentours du lac qui seront nettoyés et embellis. J'espère qu'ils tiendront dans les délais. En tout état de cause, vous savez que le lac de Yamoussoukro commençait à devenir un dépotoir, ce lac qui était la fierté de Yamoussoukro, du président Houphouët-Boigny, la fierté de la Côte d'Ivoire. Ce lac doit retrouver son lustre d'antan. C'est pour la beauté de la ville. Pour accompagner tout cela, nous avons entrepris de distribuer des kits de salubrité avec le concours de la Banque mondiale, du Puiur qui nous ont appuyés à plus d'une centaine de millions dans ces quatre capitales. Nous avons aussi une quinzaine de villes qui sont des pôles économiques de la Côte d'Ivoire, qui sont concernées par cette opération. Il faut dire que l'opération s'étend sur toutes les autres villes parce qu'il prend fin le 31 décembre. Il y a aussi le ravalement des façades des édifices publics et privés, opérations auxquelles nous demandons l'implication des services publics et privés. C'est le plus dur de cette opération, nous les invitons à donner l'exemple. Nous voulons les amener à ravaler les espaces extérieurs des bâtiments. La Côte d'Ivoire sort de dix longues années de crise et de 5 longs mois de guerre difficiles et les impacts sont visibles sur les bâtiments et donnent l'aspect de dégradation avancée et n'encouragent et ne donnent pas l'impression de vie et de reprise économique. L'indépendance, c'est le 7 août. Avec tout ce déballage, pensez-vous tenir dans les délais? Le plus important, c'est que cette opération créé l'engouement et cela est bien visible dans toute la ville. C'est justement cela qui explique cet entretien. La Primature est en train e faire peau neuve et cela va s'étendre au-delà de la fête de l'indépendance. L'indépendance n'est qu'un principe, c'est une nouvelle donne que nous voulons inculquer aux Ivoiriens. Il faut retenir qu'en si peu de temps, beaucoup a été déjà fait. Dans cette opération, pour que nous puissions réussir, il faut que nous nous attaquions aux causes de l'insalubrité. Il faut créer les conditions de la salubrité et cela passe nécessairement par le fait de combattre les causes, et les premières causes, c'est les installations anarchiques. Quand les personnes s'installent çà et là sans organisation préalable comme elles le souhaitent, on créé des poches d'insalubrité. Lorsqu'on a demandé aux gérants de véhicules d'occasion de se déplacer, aux vendeuses des trottoirs qui font à manger dans des conditions sanitaires inexistantes, indescriptibles, de quitter la chaussée. Quelle est cette image de pays-là ? Il est important qu'on change de comportement. Il y va de la santé des populations. C'est difficile de le faire, et c'est souvent la mort dans l'âme que nous le faisons, mais si nous aimons la Côte d'Ivoire, nous devons le faire pour le bonheur et le bien-être des populations. Chacun doit prendre ses responsabilités et nous sommes-là pour prendre la nôtre. Il faut que tout le monde apprenne à faire sa peinture chaque année.

Cette opération ne se fait pas sans grincement de dents, tant au niveau des usagers que des opérateurs. N'êtes-vous pas en train de marcher sur les plates-bandes de certaines mairies? Moi, je fais le travail pour lequel je suis au gouvernement. C'est nous qui avons invité les opérateurs pour discuter avec eux pour voir comment nous pouvons les accompagner dans leurs quêtes d'un nouveau site provisoire mais adéquat. Nous allons les accompagner parce que ce sont de braves gens qui veulent gagner leur vie de manière honnête, mais ils n'ont pas intérêt à être là où ils étaient. Le dernier volet, c'est la sensibilisation. Elle se fera dans les ménages à travers des panneaux publicitaires, à partir des médias, télé radios presse écrite... tout ceci pour dire aux populations qu'il est temps de vivre autrement. D'avoir le bon reflexe, d'éviter de jeter des ordures n'importe comment et n'importe où. Eviter de s'installer de manière anarchique, sans la moindre condition d'hygiène et de sécurité. Il faut accepter d'entrer dans la cour des grands en adoptant des comportements éco-citoyens. De nombreuses personnes pensent que ce sont des actions d'éclat qui ne feront pas long feu C'est dommage parce qu'ils n'ont pas encore compris que la Côte d'Ivoire est dans une nouvelle ère. C'est l'ère de la nouvelle Côte d'Ivoire. Nous irons jusqu'au bout de cette logique parce que nous avons à la tête de la Côte d'Ivoire un homme nouveau, un homme de parole, un homme d'honneur qui dit ce qu'il fait, et qui fait ce qu'il dit. Nous sommes de son gouvernement, et vous avez vu le Premier ministre lui-même partout sur le terrain, à la tâche à Akouédo dans les ordures, c'est un signal fort. Celui qui n'a pas encore compris que le temps du laxisme est passé, le temps des paroles en l'air est passé, eh bien, il a tort. Nous irons au bout de cette logique. Et c'est pour cela que l'Etat met les moyens à notre disposition. Nous sommes dans la dynamique de la bonne gouvernance, et les fonds mis à notre disposition grâce au Fonds de soutien à la salubrité qui nous a octroyé 300 millions. Quel est votre commentaire sur ce qu'il convient d'appeler "l'affaire Ash" qui intervient justement dans la période de mise en œuvre de votre chantier? Le ministère de la Salubrité dit tout simplement qu'il faut que la société Ash international et son Pdg Ahmed Bassam sachent que nous sommes à l'ère de la nouvelle Côte d'Ivoire, nous sommes à l'ère de la bonne gouvernance, nous sommes à l'ère des bonnes habitudes. Fini les contrats de gré à gré, le favoritisme, les trafics d'influence. Ce temps là est révolu. Monsieur Ahmed Bassam n'a aucun contrat avec l'Etat de Côte d'Ivoire. Il veut reprendre les activités, ça c'est tout à son actif, nous l'encourageons à se préparer, à se préparer pour les prochains appels d'offres. Il doit soumissionner, et c'est à partir de ces appels d'offres qu'il aura un marché si la Direction des marchés publics estime que c'est lui qui doit être retenu pour avoir un marché. Mais pour l'heure, qu'il ne vienne pas perturber l'organisation que nous sommes en train de mettre en place. Ce qu'il fait relève d'un autre âge. Aujourd'hui la Côte d'Ivoire vit une nouvelle page. Notre gouvernement est un gouvernement sérieux, qu'il sache que le pays est dirigé. N'importe qui ne peut pas venir s'installer avec ses propres règles et imposer son diktat à l'Etat de Côte d'Ivoire. C'est l'Etat de Côte d'Ivoire qui fixe les règles du jeu, ce n'est pas lui, Ahmed Bassam, qui fixera les règles du jeu. Son contrat est fini depuis 2007. Il faut qu'il se retienne, on ne peut pas venir m'imposer quelque chose. Je représente ici le gouvernement de Côte d'Ivoire qui est un gouvernement sérieux, rigoureux. Il faut qu'il sache que cette filière est une filière qui sera désormais organisée. Il n'y aura pas d'anarchie, et c'est ce désordre-là qu'il veut installer que je ne veux pas. Je mets stop à cela. Je pense qu'il ne faut pas qu'il en fasse plus. Il a posé un acte, il a eu la réponse à cet acte. Nous espérons que ça va l'aider à s'assagir.

Interview réalisée par JEAN PRISCA
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