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Politique Publié le mercredi 3 août 2011 | L’Inter

Franchement : Réconciliation, quel enjeu!

Dès son avènement, le président de la République, Alassane Ouattara, conscient des conditions dans lesquelles il est arrivé au pouvoir, a lancé dans ses premiers discours une idée ingénieuse: celle de la réconciliation nationale en Côte d'Ivoire. A peine un mois après, le chef de l'Etat a joint l'acte à la parole en signant un décret portant création de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (DVR). Ce, après avoir invité à Abidjan des sages, précisément les ''Elders'' dont l'Archevêque sud-africain, Desmund Tutu, président de la célèbre Commission Vérité et Réconciliation'' ayant permis au pays de Nelson Mandela de retrouver son unité et sa stabilité. A priori, l'on applaudirait la sagesse d'esprit du nouveau locataire du palais d'Abidjan. Mais, en Côte d'Ivoire, bien de choses ont ceci de particulier qu'elles n'émeuvent pas les populations. Car, pour celles-ci, en vérité, il n'y a rien de nouveau sous les cieux. Il y a assez de ''déjà vu''. Surtout ces dernières décennies. En 2001, que n'ont-elles pas vécu sous Laurent Gbagbo avec le Forum pour la réconciliation nationale de l'ancien Premier ministre Seydou Elimane Diarra, pour attendre quoi que ce soit de la commission DVR confiée à un autre Premier ministre, Charles Konan Banny?

Beaucoup se posent certainement cette question. Est-ce pour autant qu'il faille rester à ne rien faire, à se regarder en chiens de faïence et à continuer à se taper dessus comme un peuple encore dans la jungle? Voilà qui justifie l'action de réconciliation engagée. Une action qui s'inscrit comme la priorité pour remettre d'aplomb ce pays défiguré. Avant d'entreprendre toute action de développement et de se convaincre de le réussir, les nouvelles autorités doivent d'abord s'assurer d'avoir réussi la réconciliation des Ivoiriens. Gage de stabilité et de paix durable, elle-même indispensable à un assainissement de l'environnement des affaires pour la promotion des investissements et la mobilisation des bailleurs de fonds et soutiens divers. Parler de reconstruction post-crise déjà, c'est une bonne chose. Mais quelle reconstruction, pendant que l'on a des cœurs encore remplis de haine, des yeux rougis et des muscles toujours bandés, prêts à l'action? Voilà qui impose la réconciliation au peuple ivoirien. Mais, comment y parvenir? Faut-il la laisser entre les seules mains de Charles Konan Banny, comme s'il s'agissait d'un ingénieur à qui l'on confie un pont à bâtir? Non, la réconciliation en Côte d'Ivoire, comme en Afrique du Sud hier, n'est pas l'affaire d'une personne, d'une institution, de celui ou de celle qui l'incarne, voire des seules autorités et leaders politiques. La réconciliation, c'est l'ensemble des 19 millions d'habitants de la Côte d'Ivoire (LMP, RHDP ou non, nationaux ou non nationaux) qui doivent la réussir. Chacun doit s'y engager résolument à son niveau. A chacun son morceau de cœur à souder, sa part de muscle à débander, son regard à reconvertir pour y arriver. Pour sa part, la rédaction du quotidien ''L'inter'' du groupe Olympe a décidé de jouer sa partition. C'est pourquoi, dès maintenant, elle ouvre ses colonnes à tous ceux qui voient un intérêt à la réconciliation et au relèvement de ce pays, apportent leurs contributions. A chacun ses idées, à chacun ses propositions pour ensemble rebâtir le bateau Ivoire, qui a chaviré faute de l'avoir entretenu. A vos plumes, et surtout, que l'unité de la nation prime sur tout autre intérêt. Vive la paix!

Félix D.BONY
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