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Économie Publié le mercredi 3 août 2011 | Soir Info

Procès dans la filière café - cacao : Ça redémarre fin octobre / Les hommes de Ouattara qui risquent gros

© Soir Info
Économie : paysan dans une plantation de cacao
Photo: récolte de cabosses de cacao mûres dans une plantation
A la fin du mois d'octobre 2011, reprendra le procès de l'affaire filière café - cacao au tribunal d'Abidjan - Plateau. Suspendu depuis janvier 2011, suite à la troisième audience qui a vu la libération à titre provisoire de la vingtaine de détenus incarcérés depuis juin 2008 à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca), ce procès, a-t-on appris de sources proches de la justice, sera un autre gros dossier pour le Procureur de la République, Simplice Kouadio Koffi. En effet, ce haut magistrat, remplaçant de Raymond Tchimou qui a diligenté cette enquête depuis octobre 2007, est déjà sur une autre enquête d'État, celle relative à la crise post-électorale et l'atteinte à la sûreté de l'État. Et, le dossier de la filière café-cacao est assez sérieux parce que connu aussi bien sur le plan national qu'international. Jusqu'à janvier 2011, l'État ivoirien attendait d'être situé sur les responsabilités, les culpabilités et d'être dédommagé dans cette affaire qui a vu des détournements massifs de deniers publics. Parallèlement, les bailleurs de fonds qui ont financé des projets dans plusieurs structures de gestion de ladite filière observaient pour voir comment la mal-gouvernance sera sanctionnée par les autorités ivoiriennes. Dans un tel contexte, si la pression de l'État et des bailleurs de fonds persiste, Simplice Kouadio Koffi devra retrousser ses manches pour travailler aussi bien dans la forme que dans le fond. Nos sources laissent croire qu'au niveau du tribunal d'Abidjan, l'administration sera lourde du fait de nouvelles nominations qui interviendront après les vacances judiciaires. Selon ces sources, ces décisions verront des affectations qui impacteront la procédure judiciaire liée au procès des ex-barons de la filière. Toujours, selon nos sources, Alain Pohan (vice-président du tribunal de Première instance du Plateau et président du tribunal du travail), qui a présidé les premières audiences du procès, s'en va. Même s'il est vrai que son successeur continuera le travail, il est évident qu'il devra prendre le temps qu'il lui faut pour s'informer sur le dossier avant de s'engager à fond dans le procès. Parce qu'il y va de son intime conviction. Au début de ce procès, les avocats des détenus et autres mis en cause ont dû user de ce préalable pour mieux s'imprégner du dossier. Dans le fond, le procureur de la République n'aura pas qu'affaire aux producteurs de café-cacao. Si la volonté du Président Ouattara de mettre fin à toute impunité est respectée, Simplice Kouadio Koffi devra entendre d'importantes personnalités, notamment des anciens ministres et Premiers ministres dans le cadre de cette affaire. En tout cas, pour la période concernée par l'affaire et qui part en 2001 (depuis la libéralisation de la filière café-cacao) à octobre 2007, les anciens Premiers ministres Seydou Elimane Diarra, Pascal Affi N'Guessan, Charles Konan Banny ont des choses à dire parce que responsables à l'époque de comité interministériel sur la filière café-cacao. Les anciens ministres Dano Djédjé, Amadou Gon Coulibaly, Bohoun Bouabré, Alphonse Douati devront eux-aussi témoigner parce qu'ayant géré directement les structures de gestion de cette filière. Tous ont, selon l'avocat d'un ex-baron de la filière café-cacao, participé directement ou indirectement d'une part à la casse de comptes mis sous séquestre à la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao), au rachat de différentes sociétés acquises par les structures de la filière café-cacao depuis sa libéralisation, et d'autre part, à la circulation des ressources et le flux financier de chacune des structures de gestion. La présence des hommes liés au Président de la République parmi les témoins (Seydou Elimane Diarra, Charles Konan Banny et Amadou Gon Coulibaly) accentue la gravité de cette affaire assez sensible déjà. Si des personnes pensent que le chef de l'État cherchera à sauver la tête de ses hommes, d'autres par contre, sont convaincus que Dr. Alassane Ouattara ne voudra pas discréditer son pouvoir par ce genre d'actions. Par ces temps de bonne gouvernance prônée avec l'aide des bailleurs de fonds, il est certain que le verdict viendra du tribunal correctionnel d'Abidjan en charge du dossier.

Hermance K-N
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