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Editorial Publié le mercredi 3 août 2011 | Ivoire-Presse

Opinion / Les dozos et la question sécuritaire: savoir tourner la page

© Ivoire-Presse Par DR
Politique nationale - Cissé Seydou, Délégué général du RDR en Italie
Durant ces dernières décennies, la confrérie des Dozos a souvent été utilisée pour jouer les sécurocrates. L’on a souvent fait fi de rien quand ce role était circonscrit dans le temps.

L’organisation de la confrérie des Dozos en Cote d’Ivoire a obéi à certains critères bien définis, c’est dans ce sens que Feu le ministre Balla Keita, avait publiquement pris position pour ces derniers et leur prise en compte dans notre société ivoirienne.

Ainsi, les Dozos ont été utilisés sur recommandation de Feu le Ministre Balla Keita dans le passé pour aider la police et la gendarmerie durant les visites du père de la Nation Houphouet Boigny à l’intérieur du pays.

Les Dozos sont des chasseurs traditionnels, et ont un pouvoir énorme en ce qui concerne certaines pratiques mystiques qui, certainement a fait de ces derniers des hommes respectés.

Certes, le mysticisme qui caractérise la confrérie des Dozos, fait de ces derniers des hommes extrêmement craints en Cote d’Ivoire.

Avec l’évolution dramatique de la situation socio-politique ivoirienne, les dozos seront utilisés pour des causes spécifiques qui n’ont toujours pas profité à leur bonne image.

Je me souviens que feu Balla Keita avait réussi à les organiser en association afin qu’ils soient pris en compte par les autorités politiques et publiques de notre pays.

Durant les deux dernières décennies, les dozos ont été utilisés de manière peu claire par les hommes politiques et les militaires. En 1999 après le coup d’état du 24 décembre les dozos se sont retrouvés associés à travers tout le pays à des taches de maintien de l’ordre et de la sécurité, effectuant sur les routes, des contrôles d’identité avec l’argumentaire de participer à la chasse aux voleurs.

En 2002, après l’éclatement de la rebellion, grande fut la surprise des populations de voir dans les rangs de la rebellion des dozos parmis les combattants des forces nouvelles.
Leur role devenant de plus en plus important dans les différentes crises politico-militaires du pays, ils se sont imposés dans ce désordre comme force presqu’incontournable dans le système sécuritaire du pays.

Il est vrai que les dozos ont contribué de manière importante dans l’offensive contre l’usurpateur de l’élection présidentielle de novembre 2010, mais il est temps que les responsables de la sécurité nationale mettent fin à ce rôle.

Certes, les dozos méritent d’être récompensés pour leur contribution au retour à la paix et la défense des Institutions républicaines.

Ce qui est décrié par Amnesty dans l’Ouest est extrêmement dangereux pour l’image des nouvelles autorités du pays.

Passé la phase de la crise post-électorale, il est évident que les autorités chargées de la sécurité des ivoiriens doivent prendre leur responsabilité afin que nos frères les dozos aident le nouveau president à réconcilier la Cote d’Ivoire nouvelle.

Les exactions commises ça et là par les mercenaires de la refondation sont aujourd’hui occultées, par contre, les dozos sont pointés du doigt comme les pires criminels de la crise post-électorale par Amnesty hélas.

Les rapports d’Amnesty peuvent être considérés trop sévères eu égard à la situation sécuritaire post-crise que vit notre pays. Certes, jusque là les autorités ont globalement réussi à sécuriser le pays mais peinent à organiser convenablement les forces de l’ordre dans la zone de l`Ouest.

Il est aussi question de faire la part des choses, puisque les forces de sécurité sensés prendre leur responsabilité dans le pays se sont illustrées négativement avec des absences injustifiées dans leurs commissariats et brigades après le 11 avril dernier.

Dans un pays, ou durant ces dix dernières années les concours de recrutement à la police et la gendarmerie étaient pilotés et orientés de manière ethnique. L`attitude du jeu de cache cache de ces derniers était prévisible. Devrions-nous encore s’étonner que beaucoup de nos policiers et gendarmes se sont considérés comme éventuels cibles par les nouvelles autorités, craignant de payer pour leur mentor Gbagbo Laurent.

Je crois que dans notre pays il y a un manque criard de l’éducation civique au sein de nos populations, la crise post-électorale a accentué le clivage ethnique, meme au sein des forces dites républicaines.

La sociologie politique nous enseigne qu’en Cote d’Ivoire l’on ne considère pas le locataire temporaire du palais présidentiel comme celui qui incarne l’unité et la Nation toute entière, mais vu comme l’homme appartenant d’abord à une ethnie. En d’autres termes, s’il est de notoriété constitutionnelle que la souveraineté appartient au peuple, cela veut dire que le president élu à 54,9% au suffrage universel représente la nation et les 20 million d’ivoiriens.

Il est temps que l’éducation civique revienne dans les programmes scolaires, c’est seulement à ce prix que les futures générations respecteront les principes fondamentaux de notre Constitution, et le fonctionnement de nos Institutions.

Par ailleurs, nos Dozos et autres forces para-militaires doivent se retirer des questions de sécurité, et laisser la place à ceux qui sont payés pour le faire.

La conscience collective attend beaucoup du nouveau president, il faut donc œuvrer afin qu’il puisse travailler en toute sérénité pour la reconstruction et la reconciliation de notre pays.

Je considère que les ministres de l’Intérieur et de la défense ont la lourde responsabilité d’agir dans ce sens pour palier aux insuffisances du moment en matière de sécurité dans le pays, en particulier dans l’Ouest.

Amnesty et les autres ONG internationales des droits de l’homme doivent faire leur travail d’éveilleurs de conscience, il appartient à l’Etat de Cote d’Ivoire de prendre ses responsabilités vis-à-vis des questions sécuritaires, pour éviter que l’on finisse par oublier les graves crimes commis par l`ex-président et ces mercenaires.

Le president Alassane Ouattara a besoin mon Général Bakayoko Soumaila Cema des armées que vous demandiez aux forces para-militaires qui ont défendu les Institutions républicaines, de quitter le front sécuritaire urbain. Ils seront remerciés et récompensés, mais qu’ils laissent aux policiers et gendarmes de faire leur travail en toute tranquillité.
Il est temps que les policiers et gendarmes de Cote d’Ivoire prennent leur responsabilité, les Présidents passent notre pays doit continuer à se bâtir pour les generations futures, c’est cela la continuité des affaires de l’Etat.

Il y va de la crédibilité des nouvelles autorités au niveau international, puisque les questions des droits de l’homme sont devenues importantes non seulement pour l’image du pays mais aussi pour la reprise de la cooperation avec les partenaires au développement, multilatérale et le retour des investisseurs dans notre pays.

Monsieur le premier ministre et ministre de la défense, vous êtes certainement celui qui a le devoir d’inventaire dans le processus de normalisation et de réunification de notre pays, puisque vous êtes aussi co-signataire des accords de Ouagadougou.

J’ose espérer que la confrérie des dozos sera récompensée pour leur apport à la normalisation de la situation post-crise, mais il est temps qu’ils libèrent les rues des contrés du pays et surtout à l’Ouest, le retour des réfugiés est à ce prix.

Les FRCI doivent montrer la qualité républicaine de leurs actes que tous les ivoiriens attendent. Certes, les accords de paix de Ouaga ont tracé la voie à suivre pour l’unification des armées, mais il est indéniable que la tache ne sera pas facile pour les nouveaux chefs des armées de s’affranchir d’une décennie de manipulation politico-ethnique de nos forces armées.

La Cote d’Ivoire doit faire son aggiornamento en matière de civisme et bannir la suspicion politico-ethnique face aux nouvelles autorités, le Président Alassane Ouattara est le président de tous les ivoiriens, nous lui avons donné 60 mois pour remettre notre pays sur les rails de développement économique et social.

La sécurité étant devenue le sujet le plus important pour le retour à la normale dans notre pays, elle est à mon sens considérée comme primordial par tous les ivoiriens, gage d`une vraie reconciliation nationale.

J’en appelle donc le premier ministre Soro à prendre ses responsabilités eu égard à l’unification effective du pays, elle ne doit pas être de façade, puisque cette autre préoccupation concernant non seulement les questions sécuritaires mais aussi l’unification des caisses par apport aux entrées tributaires.

La crédibilité du Président Ouattara concernant l’unification du pays et la gestion optimale des ressources financières et économiques du pays en dependent.

Prière enfin à nos braves para-militaires dozos de libérer les rues de nos villes, laissez les questions sécuritaires aux policiers et gendarmes qui ont été formés et assermentés pour cela. Ainsi vous aiderez le president Ouattara à se concentrer sur les énormes chantiers de la reconstruction de notre pays.

Cissé Seydou, Rome
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