x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le samedi 6 août 2011 | Soir Info

Drame à Abidjan, hier : Un bus plonge dans la lagune

© Soir Info Par Emma
Grave accident de la circulation au Plateau: un autobus de la Sotra plonge dans la lagune avec ses passagers
Vendredi 5 août 2011. Abidjan. Un autobus de la société de transport public abidjanais (Sotra) plonge dans la lagune au niveau du pont Felix Houphouët-Boigny reliant Le Plateau à Treichville
. Plus de 40 morts, 9 rescapés

. Un survivant témoigne

. Plusieurs portés disparus

La Société des transports abidjanais (Sotra) a enregistré, le vendredi 5 août 2011, l'un des plus effroyables accidents de la circulation, après celui de décembre 1989 où plusieurs élèves et étudiants ont été tués. De fait, un autobus Tata de la ligne 19 en provenance de Vridi (Iran) a plongé dans la lagune après avoir percuté plusieurs véhicules et arraché les garde-fous du pont Houphouët-Boigny. Retour sur une journée noire.

Il fait partie des premiers bus à être lancés dans la circulation ce vendredi matin. De Vridi, d'où il part, l'autobus immatriculé 7006 EU 01, n'est certes pas plein à craquer, mais il a pu tout au long du parcours, prendre un nombre important de clients. Selon les informations à notre disposition, à 6h 18mn, Kouakou Assemian, le machiniste amorce la montée du pont Houphouët-Boigny. Les moments qui suivent, expliquent encore nos sources, c'est un grand bruit, assimilable à une détonation qui est entendue dans les environs. C'est la panique tant au niveau des piétons du pont qu'au sein de plusieurs passagers du bus. Le bus, penche d'un seul côté. Le machiniste qui perd quasiment le contrôle du mastodonte tente de redresser la trajectoire. C'est trop tard. Il percute violemment des véhicules dont une Toyota Yaris immatriculée 7004 FG 01 qu'il broie littéralement. Entre-temps, le bus lancé dans le vide arrache les garde-fous. Devant les fers surmontés de béton qui font office de protection, le mastodonte n'a aucune peine à les détruire. C'est dans le vide alors que le bus effectue sa plongée avec des cris de détresse et de panique à l'intérieur. Les vitres cèdent. Des passagers au nombre d'une demi-douzaine, sont projetés dans un bateau de fortune, de passage juste à côté. Le pire est évité de justesse pour eux. Parmi ces rescapés, une femme enceinte sauvée par le Sergent Touré Lamine, l'un des rescapés. Tous apeurés, ce sont des pleurs et des remerciements à Dieu. « Dieu merci ! J'étais adossé aux vitres qui ont cédé. J'ai été propulsé dans le vide. Lorsque je me suis retrouvé sur le bateau, j'ai seulement demandé qu'on me donne une bouée de sauvetage pour que j'aille chercher des survivants.

Parce que dans les premiers moments, il pouvait y en avoir » nous confie un rescapé encore grelotant qui n'a pas eu le temps de nous donner son identité avant que les secours ne le récupèrent. Déjà, les pompiers se mobilisent avec plusieurs équipes dont le Groupe de recherche en eau profonde (Grep). Ils sont appuyés par un détachement de plongeurs de l'Unité d'intervention de la gendarmerie nationale (Uign), d'une équipe de militaires français de Licorne, de plusieurs détachements terrestre et fluvial de l'Opération des nations unies (Onuci). La suite est tragique.

Drame et émotion

Aux environs de 7h, les premiers corps sont repêchés. Débute, dès lors, la grande émotion qui s'empare des curieux, de témoins et d'amis. Des agents de la Sotra en état de choc, assis, sur un banc dans les environs du quai fruitier. Suivent minutieusement la remontée des corps. Si au début, les plongeurs remontent un à un les corps sans vie, c'est à un rythme soutenu dès 8h30mn qu'ils le font. Remontés quelquefois à deux à l'aide d'une corde, les corps sont vite exposés sous l'un des piliers du pont avant que les militaires français ne les conduisent au Poste de contrôle établis par les pompiers sur la terre ferme. Le président de la République, Alassane Ouattara, informé du drame, se déporte sur les lieux. Dès qu'il met le pied à terre, il fonce directement dans le camion de réanimation. Il s'entretient, un instant, avec les pompiers et leur apporte ses encouragements avant d'en descendre. C'est au pas de course qu'il rejoint le Colonel Koulibaly, commandant des sapeurs pompiers, au bord de la lagune. « Nous avons dix-sept plongeurs et cinq équipements complets. C'est tout notre problème. Sinon, nous sommes impliqués dans tous les secours. Nous bénéficions de l'appui de la capitainerie du port qui nous a apporté leur bateau. Il nous faut de grands moyens pour sortir le bus », explique-t-il au président de la République. Bien avant le Chef de l'Etat, Patrick Achi, Hamed Bakayoko, Gaoussou Touré, Prof N'Dri-Yoman, Jeannot Ahoussou, Souleymane Coty Diakité et Adama Bictogo respectivement ministres des Infrastructures, de l'Intérieur, du Transport, de la Santé et de la Lutte contre le Sida, de la Justice, de la Communication et de l'Intégration africaine se sont succédé sur place pour appréhender le drame de ce vendredi. Le Premier ministre Soro Guillaume y a également fait un tour. A 10h 40mn, vingt trois (23) corps qui sont repêchés, au total. Trente minutes après, suivent huit (8) autres corps avant qu'à 11h45mn les opérations de remontée ne soient suspendues après neuf (9) autres corps récupérés. Ce sont au total 43 corps sans vie dont des étudiants et élèves qui sont enregistrés. Plusieurs plongeurs d'entreprises privées venus apporter du renfort expliquent que plusieurs corps ont été entrainés par le fort courant d'eau. «Il faut attendre d'ici à demain, pour que d'autres corps remontent à la surface, à Blocauss ou ailleurs », nous révèle l'un d'eux. Mais peu après 14h, des informations concordantes font état d'un corps découvert au large du village de Blocauss.

Avant la levée définitive du dispositif de sécurité à 16h, un autre corps aurait été découvert dans les environs des Grands Moulins. C'est en pleurs que Y.K, l'une des dernières personnes à quitter les lieux du drame, lance : « La mort se trouve partout. Ces victimes n'ont jamais imaginé finir dans cette grande douleur d'une mort effroyable ». Quel drame !

M'BRA Konan
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ