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Politique Publié le mardi 9 août 2011 | Notre Voie

ça me révolte Le vrai bonheur…

Du temps où Laurent Gbagbo gérait la Côte d’Ivoire dans la pluralité ethnique, philosophique, religieuse, politique, idéologique, culturelle, sportive et dans la démocratie, tout ou presque se faisait dans la négociation. Une loi est importante pour l’avenir du pays? Elle passe au vote à l’Assemblée nationale et les habitants de ce pays ont l’occasion de suivre les débats au parlement sur les antennes de la RTI. Un syndicat revendique une augmentation de salaire de ses membres? Le gouvernement l’invite à la table de négociations. Le gouvernement veut-il prendre, pour raison d’Etat, le terrain d’un particulier pour en faire un usage particulier? Il engage des discussions avec le concerné. Le même gouvernement, pour les besoins de la cause nationale ou pour leur propre bien, veut-il déguerpir les habitants ou les occupants de tel ou tel espace ? Il négocie avec eux et leur donne un délai raisonnable et légal pour qu’ils quittent les lieux. Quand il arrive que le délai n’est pas respecté, très souvent, un autre est donné afin de ne pas faire de malheureux. Que constatons-nous aujourd’hui ?
Un discours ordurier et martial digne des temps coloniaux est servi régulièrement aux Ivoiriens. Et ce ne sont pas les petits commerçants et les occupants des bidonvilles de Treichville, Yopougon, Adjamé, Abobo, Cocody, Koumassi, Attiécoubé et Port-Bouët qui diront le contraire. Depuis un peu moins d’un mois, une chasse au petit peuple qui ne dit pas son nom, avec des kalaschs, est engagée contre ces personnes à qui il n’est donné que deux heures pour certaines et 48h pour d’autres afin de déguerpir les lieux qu’elles occupent. Pour le gouvernement qui n’a pas le cœur et la solidarité en bandoulière, c’est la seule façon de les faire partir. Exit donc les négociations, les discussions et les délais raisonnables façon Laurent Gbagbo! Place au discours monocorde, à l’unanimisme imposé par un désordre et une terreur sans pareil et cela dans tous les secteurs de la vie de notre pays.
Laurent Gbagbo a placé la barre de la liberté et de la démocratie tellement haut que ne pas chercher à l’égaler ou à le dépasser est tout de suite perçu par les concitoyens et même par ceux qui sont vus comme étant au bas de l’échelle. Parcourez les quartiers d’Abidjan et de l’intérieur du pays et vous verrez combien les Ivoiriens sont en colère parce que déçus par le nouvel homme fort d’Abidjan. Ils se souviennent, comme si c’était hier, qu’à chaque fois qu’un ministre du gouvernement Gbagbo annonçait des négociations avec les occupants des quartiers précaires ou les occupants des trottoirs des grands centres d’activités, le RDR, notamment, se dressait pour s’y opposer. Et comment? En faisant passer les concernés par la mesure du gouvernorat ou du gouvernement pour des victimes de la chasse aux ressortissants de la CEDEAO ou aux commerçants nordistes, ses militants. Ils se souviennent encore des arguments avancés par le maire RDR d’Adjamé pour descendre dans l’arène, aux côtés de ses administrés. Pour lui, la Côte d’Ivoire traverse une crise qui frappe durement les ménages. Chasser les femmes qui tiennent ces ménages serait inconcevable. Le gouverneur Amondji avait dû renoncer à son projet. Aujourd’hui, sous ses yeux, ces mêmes femmes qui croupissent plus que par le passé dans la misère sont chassées sans ménagement, sans discussions préalables, sans délai raisonnable. A aucun moment, elles ne l’ont vu emboucher la même trompette de la résistance et de la solidarité là où le contexte l’exige plus que jamais. Elles ont vite compris que «tout cela n’était que mauvaise foi», une manière de les monter contre quelqu’un qui ne voulait pourtant que leur bien.
C’est pourquoi, elles ne font que regretter les temps Gbagbo où elles étaient écoutées lorsqu’elles avaient un problème et qu’elles le posaient à une autorité. Leurs regrets sont si forts qu’elles se mettent en associations, en groupes informels pour se confectionner des T.Shirts sur lesquels elles exprimeront ces regrets. Car, de toutes évidences, pour elles, «le vrai bonheur, on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu».
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