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Politique Publié le samedi 13 août 2011 | Le Patriote

Interview / Madame Colette Pellaud Lakpé : “Nos parents demandent que cessent les injures”

Durant une dizaine de jours, Mme Colette Pellaud Lakpé a parcouru villes et villages de sa région natale, pour prôner le message de la réconciliation du président de la République. Sa tournée l’a conduite à Ouaragahio, Gagnoa, Guibéroua, Bayota, Dignago et dans les villages de Logouata et de Téhiri. Elle fait le bilan de ce périple dans le pays bété.
Le Patriote: Vous rentrez d’une tournée dans votre région d’origine. Quel bilan faites-vous?
Madame Colette Pellaud Lakpé: Avant toute chose, je voudrais d’abord m’incliner sur la tombe de ces Ivoiriens et habitants de la Côte d’Ivoire qui sont morts dans l’accident du bus 19 et de toutes les autres victimes des accidents qui sont signalés par la presse. Je n’publie pas non plus, toutes les victimes de la crise post-électorale. Pour en venir à votre question, je dirais que malgré la douleur, il faut noter que cette tournée a été positive. En ce sens que les parents m’ont reçue avec joie. Ils attendaient que quelqu’un vienne leur parler, échanger avec eux. Ils ne comprenaient pas ce qu’il leur est arrivé. Je leur ai relaté mon expérience du Golf, avant de les appeler à la réconciliation et la paix prônées par le Président de la République, Alassane Ouattara. La tournée a été une tournée de douleur mais aussi de joie. J’ai été accueillie dans la ferveur par mes frères bété et allogènes.

LP : Qu’avez-vous vu concrètement comme dégâts dans cette région?
Mme C.P.L.: Les dégâts sont nombreux. A Ouragahio, il y a eu 3 morts dans la communauté allogène et allochtone. Leurs parents m’ont expliqué comment cela s’est produit. Malgré cette douleur, ils se sont engagés pour la paix et la réconciliation. Du côté des autochtones, j’ai trouvé le chef bété malheureux. Il sortait de la brousse. Etant diabétique, il n’a pu prendre ses médicaments. Sa maladie a empiré. Malgré son état, il nous a reçus avec joie. J’ai expliqué à tout ce monde qu’on pouvait éviter ce qui est arrivé si notre frère Laurent Gbagbo avait été attentif à mes appels, à ceux de tous les Ivoiriens et de la communauté internationale. Je leur ai dit qu’Alassane Ouattara avait tout essayé pour que les choses se passent autrement. Les choses se sont passées ainsi parce que notre frère n’a pas voulu entendre raison. Je leur ai dit que Laurent Gbagbo ne reviendra pas au pouvoir de sitôt, s’il devait ou pouvait revenir. La page est tournée. Je les ai invités à travailler avec le nouveau pouvoir en place pour le bonheur de tous les Ivoiriens.

LP: Est-ce que les populations ont posé des conditions particulières avant de s’inscrire dans le processus de réconciliation?
Mme C. P.L.: Il n’y a pas eu de conditions particulières posées par eux. Par contre, ils souhaitent que les FRCI, et surtout les Dozos arrêtent de les injurier, de prendre leurs biens, et leur nourriture c’est-à-dire, leur riz, leur banane, en un mot, tout ce qu’ils possèdent. Ils ont aussi souhaité que les litiges fonciers qui ont été déjà été réglés, ne ressurgissent pas. Il ne faudrait pas qu’on remette en cause les jugements qui avaient été rendus par les juridictions. Nos parents ont fait savoir qu’ils n’accepteront pas qu’on leur arrache leurs plantations par la force. Pour les litiges pendants, ils comptent sur le Président de la République pour que justice soit rendue.

LP: Avez-vous constaté la présence de certains de vos parents toujours dans la brousse?
Mme C. P.L.: Ils sont en train de retourner dans les villages. Mais, ils ont toujours peur. Il faut donc les apaiser en leur tenant un langage de réconciliation et non pas un langage provocateur. Ils ne veulent plus de discours politiques. Ils veulent savoir la vérité. Ils veulent qu’on leur dise ce qui s’est réellement passé. Ce que j’ai fait, puisque j’étais un témoin oculaire des faits. Ceux que j’ai rencontrés ont pris l’engagement de relayer mon message à ceux qui n’ont pas pu assister à nos rencontres. Ils m’ont promis que d’ici septembre tout le monde sera rassuré et tout le monde regagnera les villages.

LP: A l’ occasion du 51ème anniversaire de la Côte d’Ivoire, le Président de la République a tendu la main aux militants LMP. Quels commentaires vous inspire cet appel?
Mme C. P.L.: C’est pour moi, une belle initiative. C’est ce même message que j’ai partagé avec mes parents. Il faut tendre la main pour que celui qui veut venir, la prenne.

LP: Le Président de la République a également fait prendre un engagement par ses ministres. Cela vous étonne-t-il de sa part?
Mme C. P.L: Le Président de la République a raison de procéder ainsi parce que sous la refondation, on a assisté à beaucoup de dérives. La gabegie et autres dérives ont été tolérées. C’est à cela que le Président de la République veut mettre fin. Quand on le dénonçait, les refondateurs soutenaient qu’ils ne faisaient que suivre les traces du PDCI. Avec Alassane Ouattara, c’est la rupture d’avec toutes ces pratiques. A force de s’entêter, le FPI a perdu le pouvoir dans la honte et dans la confusion. Je ne souhaite pas que le pouvoir d’Alassane Ouattara commette les mêmes erreurs que celui du FPI. C’est un message fort qu’Alassane Ouattara adresse à tous ses compatriotes. Je souhaite qu’il continue sur cette lancée. Il faut que tous ceux qui sont autour de lui, donnent l’exemple et prouvent que la Côte d’Ivoire est bien gouvernée.

LP: Vous revenez d’une tournée dans votre région et l’on nous dit que vous comptez y repartir en septembre. Qu’est ce qui vous fait courir?
Mme C. P.L.: Rien ne me fait courir. Le combat que je mène est de préparer les élections de 2015. Je veux faire en sorte qu’en 2015, tous les Ivoiriens où qu’ils soient, puissent voter tranquillement et porter leur choix sur le candidat qu’ils voudront. Il faut éviter les querelles que nous venons de vivre. On n’aura pas besoin de se battre pour voter qui on veut. C’est ce qui me fait courir. Je veux que la présidentielle de 2015 se passe dans la quiétude, dans la joie. Et que les gens votent chez nous, sans problème.
Yves-M. ABIET
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