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Société Publié le mardi 16 août 2011 | L’expression

Racket en zone ex-Cno : Le ‘’cancer‘’ persiste

En dépit de la décision des ex-Forces nouvelles (Fn) de fermer la centrale (régie financière) des zones ex-Cno, le racket des transporteurs continue. Mais, sous d’autres formes.

Tel un cancer pernicieux, en dépit des soins qu’on lui administre tous les jours, le racket dans les ex-zones centre, ouest et nord (Cno) a la peau dure. Décrié sous l’ancien régime, l’espoir suscité par le nouveau pouvoir ne semble être qu’un leurre pour les routiers et autres usagers qui rêvaient de se voir, enfin, débarrassés du phénomène. De fait, les régies financières installées par les ex-Forces nouvelles et qui devaient être gérées de concert avec l’administration publique n’ont pas donné les résultats escomptés. Tout laissait deviner que les ex-Fafn contrôlaient l’opération et en demeuraient les seuls décideurs. D’où les nombreuses plaintes, restées, cependant, lettres mortes. Même avec l’unicité des caisses de l’Etat, des éléments encore en poste dans les ex-zones Cno continuent de prélever des taxes. Pour y mettre définitivement fin, le ministre de l’Industrie, Dosso Moussa, premier responsable des régies financières des Fn, a eu le vendredi 5 août une rencontre à Bouaké avec les préfets et sous-préfets des départements de ces zones. A cette rencontre, il a été décidé de la fermeture des centrales tenues anciennement par les Fn. Notamment la direction des forces nouvelles para militaire (Dgfpm) dirigée par Koné Massemba, qui avait en charge la gestion du bois et les eaux et forêts, ainsi que la direction de la police et de la gendarmerie (Dgpg) dirigée par Tuo Fozié. Cette décision saluée par les syndicats, chauffeurs routiers et opérateurs économiques de l’hinterland, semble-t-il, n’a duré que le temps de son annonce. Le racket continue d’avoir cours sur les différents axes de l’intérieur. Et plus particulièrement dans la zone ex-Cno.

Changement de méthodes pour racketter

Le président de la section locale de la Confédération des syndicats des conducteurs routiers de l’Afrique de l’Ouest (Cscrao), Hamed Doumbia, qui a produit, récemment, une liste des sommes exigées aux poids lourds qui relient la zone ex-Cno et la zone sud de la Côte d’Ivoire (voir tableau Ndlr) explique que le racket continue d’avoir cours, sous d’autres formes, malgré l’annonce faite par Dosso Moussa. A l’en croire, un camion chargé de l’anacarde à Odienné à destination d’Abidjan paye 280 000 Fcfa au commandant de zone avant de quitter la ville, idem pour celui qui transporte du bois de Man à destination d’Abidjan. Un poids lourd qui charge du café-cacao à Duékoué pour le port de San Pedro débourse 372 000 Fcfa au commandant de zone et de San Pedro, à Abidjan, le camion de cacao paye 70 000 Fcfa. Ces sommes payées au départ, souligne-t-il, ne prennent pas en compte les levées de barrages et autres corridors rencontrés sur la route. En sus, dit-il, les minicars de transport, ajoute le rapport de la Cscrao, ne sont pas épargnés. D’Odienné à Abidjan, un minicar paye 40 000 Fcfa de frais de route, soit 2.000 Fcfa par corridor, il en est de même pour les cars de transport reliant Issia et Duékoué à Abidjan. Mais les méthodes ont changé depuis le passage du premier responsable régies financières des ex-Fn. « Avant, lorsqu’ils encaissaient l’argent aux chauffeurs, ils leur délivraient des reçus. Mais avec la décision de fermer les régies, ils continuent de prélever les taxes, mais cette fois-ci, ils prennent la moitié de la somme initiale et ne délivrent plus de reçu. Vous êtes obligé de payer auquel cas votre camion ne bouge pas », fait remarquer le premier responsable local du Cscrao. Et d’ajouter que les éléments des Frci bloquent le passage aux véhicules qui refusent de se soumettre à la ‘’règle’’. Les opérateurs de l’hinterland menacent, eux, de ne plus venir en Côte d’Ivoire. Il urge donc que les autorités se saisissent de la question du racket pour y trouver une solution définitive. Il y va du retour de la paix en Côte d’Ivoire.

Kuyo Anderson
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