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Politique Publié le jeudi 25 août 2011 | Le Patriote

Charles Konan Banny sur ONUCI FM : “Nous ne voulons pas d’impunité, non plus de vengeance”

© Le Patriote Par FN
Commission Dialogue-vérité-réconciliation / Banny rencontre la communauté musulmane d`Adjamé Bracodi
Mardi 19 juillet 2011. Abidjan. Mosquée du quartier Bracodi d’Adjamé
Le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation était hier l’invité de ONUCI-FM. Sur les antennes de la radio de la paix, le président de la CDVR a indiqué que son équipe se mettra à l’œuvre très bientôt.

ONUCI FM : La Commission dialogue vérité réconciliation a été mise sur pied. Mais jusqu’à présent on ne connaît pas les noms de ceux qui la composent. Qu’en est-il ?

Charles Konan Banny : Ecoutez, il y a deux phases. La commission a été instituée, c’est-à-dire que le Président de la République a pris un texte, un décret pour dire que je crée une institution qui va s’appeler Commission dialogue vérité et réconciliation. C’est cela la première phase. En même temps qu’il prenait ce texte instituant la Commission, il nommait un président. Vous aurez remarqué d’ailleurs que le Président de la République a désigné le président de la Commission avant même de l’avoir institué. Mais cela ne suffit pas. Il fallait un texte, c’est important. Vous coulez créer un Etat de droit, il faut donc être attentif aux phases de droit. C’est ainsi que le 13 mai, il a pris une ordonnance instituant la Commission, il prenait un décret nommant Charles Konan Banny comme son président, confirmant la désignation.

Le 13 juillet, il prenait une ordonnance pour établir les modalités de fonctionnement et la composition et les règles de fonctionnement de la Commission. Ainsi donc la Commission est instituée, le 13 mai, elle est constituée le 13 juillet. Nous sommes maintenant dans la phase d’application de cette ordonnance, par la désignation des membres, la proposition des autres membres de la Commission conforment à l’ordonnance. C’est le président de la Commission qui propose les autres membres de la Commission au Président de la République qui les nomme. Nous sommes dans cette phase là. Une phase importante.

ONUCIFM : Il nous revient que des noms ont été proposés et qu’il n’y ait pas eu de consensus. Qu’est-ce qui se passe ?

CKB : Il n’y a rien d’anormal à cela. Le Président de la République est souverain. D’ailleurs, je ne sais pas d’où est-ce que vous tenez ces informations. Nous avons fait des propositions de noms, nous attendons qu’il les entérine. Tout le reste n’est pas important. Sachez que les membres de la Commission seront nommés dès le retour du Président de la République.

ONUCIFM : Il y a eu l’arrestation du général Guai Bi Poin et l’inculpation formelle de l’ancien couple présidentiel. Est-ce que cela ne constitue pas une entrave au processus de réconciliation ?

CKB : Je ne vois pas les choses comme cela. Je pense que nous sortons d’une grave crise. Le Président avait le choix entre laisser les choses se faire ou faire régner les tendances naturelles des hommes. Les tendances naturelles des hommes indiquent quand un homme reçoit un coup, en retour il en donne un. Ce que la Bible décrit comme la loi du talion. Pour moi, la réconciliation n’est pas un acte naturel. C’est un acte surnaturel. La Commission n’a pas été créée pour se substituer à la justice républicaine. La Commission est une Commission de pardon, pour créer les conditions pour que les Ivoiriens se remettent ensemble. Cela n’est pas exclusif d’une certaine justice. La réconciliation se situe entre la vengeance et l’impunité. Nous ne voulons pas d’impunité, nous ne voulons pas non plus de vengeance. Ce qui rend difficile et délicat le processus.

ONUCIFM : Des voix s’élèvent dans le camp de l’ex-camp présidentiel pour réclamer la libération des leurs, ce qui serait un préalable à une vraie réconciliation entre les Ivoiriens.

Quelle est votre appréciation ?

CKB : Je comprends parfaitement que les partisans de l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo posent un certain nombre de conditions. Encore que dans ma conception et dans mon esprit, je souhaiterais que les Ivoiriens qui veulent tous de la réconciliation, qu’ils soient d’un camp ou d’un autre, ne doivent poser de préalable. S’il y a quelque chose qui appartient à tous les Ivoiriens, c’est la réconciliation. Il n’y a pas de préalable à poser. Il y a des préoccupations qui sont là. C’est tout à fait naturel. Il ne faut pas non plus penser que les gens ne vont pas suivre ces préoccupations. Je reçois ces préoccupations, parce que c’est tout cela qu’il faut résoudre pour qu’ensemble, une certaine confiance s’installe pour que nous puissions discuter du fond de la question qui nous préoccupe. C`est-à-dire comment ramener tous les Ivoiriens ensemble au bout de notre mission.

Retranscrits par Thiery Latt
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