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Économie Publié le jeudi 25 août 2011 | Nord-Sud

San Pedro : des habitations sur la plate-forme, la mairie accusée

Une piste rougeâtre longue de 4 Km environ mène à l’aéroport de San Pedro. Créé dans les années 70, l’aéroport de la cité portuaire compte certainement parmi les plus importants du pays. Après ceux d’Abidjan, de Yamoussoukro et de Bouaké, cette porte d’entrée par les airs renferme de quelques commodités. Jadis, construit à l’extrémité de la ville sur l’axe jouxtant le Centre de formation professionnelle (Cfp), l’aéroport de San Pedro, exploité par la Société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et maritime (Sodexam) et dirigé par M. Kra est aujourd’hui en pleine ville. L’extension du quartier ‘’Les lacs’‘ de la cité a conduit au morcellement de l’espace prévu pour agrandir l’aéroport. Conséquences, certains cadres, en dépit de l’opposition de la société aéroportuaire, ont construit de belles villas sur l’espace public. D’autres y ont développé des potagers et des rizeries. «Tout ce que vous voyez là-bas, c’est le site de l’aéroport. La mairie a attribué l’espace aux populations pour habitation. La Sodexam a expliqué aux acquéreurs qu’ils sont sur un domaine public. Et qu’ils seront déguerpis un jour au l’autre. Mais, personne ne nous écoute», témoigne K. A., un agent de l’aéroport. Cette décision de morcellement, a expliqué sous le couvert de l’anonymat un agent de la mairie, a été prise après la volonté affichée de déplacer l’aéroport sur la route de Grand-Béréby. Ce projet de délocalisation est toujours d’actualité. A cet effet, la société aéronautique a proposé le maintien de l’aéroport actuel, pour les vols domestiques et la construction d’un nouvel aéroport pour les vols internationaux, dont le financement sera fait sous forme de BOT. Le site de l’aéroport actuel se compose d’une cité pour travailleurs qu’on retrouve juste à l’entrée, à droite de la plate-forme. L’on ressort sur la piste d’atterrissage. Distante de 2 km, cette large et unique piste débouche sur l’embouchure du fleuve côtier le «Digbeu» qui prend sa source dans la région de Grand-Béréby. Au milieu de la piste, à gauche, lorsqu’on a le regard vers le sud, il y a une aérogare destinée aux petits avions. Contigu à cette aérogare, un bâtiment de fortune sert de salle d’accueil aux voyageurs. On y retrouve un restaurant et un bar. En bout de piste, un opérateur économique de la région, un certain Fatal qui a un avion privé de 8 places, s’est fait construire son aérogare. Il paie des taxes à l’Etat pour l’usage de l’espace. Juste au-dessus de nos têtes, surplombe sur une petite colline, la tour de contrôle de l’aéroport. Un petit bureau occupé par les agents de la Sodexam permet la gestion de tout cet espace. Sur cette colline, une station météorologique permet à la trentaine d’agents qui travaille sur place de contrôler la bonté du temps pour les décollages et les atterrissages. «L’avion atterrit toujours contre la direction du vent. Cela évite de l’entraîner au loin. C’est pourquoi vous voyez les ballons au bord de la piste», explique Patrice T., un agent météo. En descendant la petite colline qui abrite la tour, juste en bout de piste, on aperçoit la caserne des sapeurs-pompiers militaires du port. Deux camions-incendies flambants neufs suivent de près les décollages et les atterrissages des aéronefs. Selon des témoignages recueillis, seule la compagnie Sophia Airlines fait des vols réguliers. On l’appelle ici «le régulier». Tous les lundi, mardi et jeudi dans la matinée, cet avion relie Abidjan à San Pedro. Le vendredi, dans la soirée, il transporte les touristes qui veulent passer le week-end dans la cité balnéaire. Le voyage coûte 140.000 Fcfa environ en aller et retour. En outre, des opérateurs économiques disposant d’avion privé font également la navette entre la capitale économique et la cité portuaire. Dans ce cas, l’aéroport devient «à péage», nous confie un agent. La plate-forme accueille également les avions et les hélicoptères appartenant à l’Onuci qui effectuent des vols réguliers. Un autre agent se souvient que la présidence était quasiment la seule institution qui atterrissait en ce lieu. Pendant la campagne présidentielle, le président Alassane Ouattara y a fait des tours abord de son jet privé. L’aéroport qui attend les agents, reste sous-utilisé. La compagnie ivoirienne Air Ivoire qui utilisait ses pistes jadis, est tombée en faillite. Les habitants de la région espèrent que le nouveau gouvernement mettra en place une nouvelle politique qui devrait permettre, selon eux, à l’aéroport de San Pedro de jouer pleinement son rôle dans la reconstruction du pays.
Allah Kouamé à San Pedro
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