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Sciences Publié le jeudi 25 août 2011 | Ministères

La Côte d’Ivoire est-elle à l’abri des cyclones tropicaux et des séismes ? La réponse de la Station Géophysique de Lamto

© Ministères Par Prisca
Fortes pluies sur Abidjan - Inondations à la Riviera Bonoumin (Cocody)
Jeudi 24 juin 2010. Abidjan, Cocody. Le quartier résidentiel de la Riviera Bonoumin, complètement inondé
Extrait de la conférence "les rdv du savoir et du développement" du mardi 23 aout 2011, animée par le Directeur de la station géophysique de LAMTO (Centre de Recherche en Climatologie et Sismologie)

Objectifs et publics cibles de la conference
Objectifs :
1. Faire connaître la Station Géophysique de Lamto (Existence, Emplacement)
2. Montrer l’intérêt stratégique de la Station (Veille sismique, Veille climatique, Agrométéorologie)
3. Rassurer les populations par rapport aux catastrophes naturelles que sont les cyclones tropicaux et les séismes (ainsi que les tsunamis)
4. Augmenter les ressources de la Station (Subvention de l’Etat, Consultance, Vente de données, Tourisme)

Publics cibles :
1. Grand public
2. Autorités politiques et administratives
3. Enseignants chercheurs, Chercheurs, Etudiants
4. Structures de pilotage du secteur agricole
5. Sociétés de prospection minière et pétrolière
6. Vacanciers
7. Professionnels des circuits touristiques
PLAN

Première partie :
La Station Géophysique de Lamto
(Centre de Recherche en Climatologie et Sismologie)

Deuxième partie :
La Côte d’Ivoire est-elle à l’abri des cyclones tropicaux ?

Troisième partie :
La Côte d’Ivoire est-elle à l’abri des séismes ?



Première partie :
La Station Géophysique de Lamto
(Centre de Recherche en Climatologie et Sismologie)

Créée en 1962 par deux Français, MM. Lamotte et Tournier (d’où le nom LAMTO), la Station Géophysique de Lamto est située à 160 km d’Abidjan, entre Singrobo (fin de l’Autoroute du Nord) et Taabo, dans une réserve de 2.700 ha.
Lamto est un centre de recherche en géophysique (interne et externe). Le volet géophysique interne a trait à la détection de tout mouvement du sol. Cela va des tremblements de terre (ou séismes) aux essais nucléaires souterrains, en passant par les simples tirs de carrière. Quant au volet géophysique externe, il concerne l’étude du climat. Ainsi, les mesures effectuées à Lamto permettent d’étudier le changement climatique et ses impacts, notamment sur l’agriculture.

1. Présentation de la Station
La Station compte :
- Un laboratoire ;
- Une bibliothèque ;
- Des logements pour les agents, ainsi que les étudiants et les chercheurs en mission à Lamto (possibilité de séjours touristiques à bon prix pour le grand public, pourvu que cela ne perturbe pas les mesures scientifiques effectuées à Lamto) ;
- Un système d’adduction d’eau propre à la Station (le courant est fourni par la CIE) ;
- Des sismomètres : appareils mesurant les mouvements du sol (essais nucléaires souterrains, tremblements de terre, tirs de carrière, etc.) ;
- Des stations infrasonores : sites de mesure des perturbations de la pression de l’air dues aux explosions nucléaires aériennes ou aux phénomènes atmosphériques tels que les orages et les déplacements du Front Intertropical (élément déterminant dans la succession des saisons en Afrique de l’ouest) ;
- Des appareils de mesures météo, qui permettent de mesurer : le rayonnement solaire, la température et l’humidité de l’air, la vitesse du vent, la hauteur de pluie, les dépôts carbonés, la concentration de l’air en gaz à effet de serre, notamment en gaz carbonique et en méthane, etc.

2. Activités de la Station

En géophysique interne :
- Participation au système de surveillance international du TICE (Traité d’Interdiction Complète des Essais nucléaires), dont la Côte d’Ivoire est signataire ;
- Elaboration d’une base de données d’événements sismologiques (séismes, tirs de carrières, etc.) utile pour les travaux de recherche ;
- Formation d’étudiants de 3e cycle (DEA et Thèse), c’est-à-dire de futurs enseignants chercheurs et chercheurs en géophysique interne (notamment en sismologie).

Autres activités, que la Station s’apprête à mener, via le recrutement de chercheurs associés spécialistes en sismologie :
- Détermination des normes de constructions parasismiques (seule possibilité d’éviter que les bâtiments, ponts et autres œuvres s’effondrent au premier tremblement de terre venu) ;
- Alerte en cas de risque de séisme (tremblement de terre) ou de tsunami.

En géophysique externe :
- Etude du changement climatique et de ses impacts, notamment sur l’agriculture (vital pour un pays à vocation agricole tel que la Côte d’Ivoire) ;
- Elaboration d’une base de données climatiques (en continu depuis 1962) utile aux travaux de recherche ;
- Formation d’étudiants de 3e cycle (DEA et Thèse), c’est-à-dire de futurs enseignants chercheurs et chercheurs en géophysique externe (notamment en étude du changement climatique).

Autres activités, que la Station s’apprête à mener, via le recrutement de chercheurs associés spécialistes en météorologie, climatologie et agrométéorologie :
- Prévision des récoltes ;
- Alerte en cas de risque d’événements climatiques extrêmes (sécheresse, inondation, etc.).

3. Quelques résultats des travaux menés à la Station
- Séisme de BOUNDIALI enregistré sur le réseau sismique de Lamto le 07 Mars 2001 (secousses ressenties par les populations) ;
- Séisme de Haïti (12/01/2010, 21h53min10s Bulletin américain, 22h03min59s Lamto) ;
- Evolutions de la température et de la pluviométrie de Lamto de 1964 à 2007 : données météo de 44 ans permettant d’apprécier l’évolution du climat de la zone centre de la Côte d’Ivoire (augmentation continue de la température de l’air, mais, contrairement aux idées reçues, reprise des hauteurs de pluie, ces dernières années).

4. Difficultés de la Station
- Faiblesse du financement de l’Etat. Plus de 90% du financement de la Station émane des partenaires extérieurs (CTBTO/ONU, DASE/CEA-France, Air Force/USA, etc.) ;
- Peu de fonctionnaires. La masse salariale supportée par la Station est donc élevée ;
- Problèmes d’infrastructures : piste nécessitant une maintenance régulière (notamment en saison des pluies), difficultés d’entretien du système d’adduction d’eau (qui est interne), problème de téléphone (pas de connexion Côte d’Ivoire Télécom, les cellulaires passent seulement par endroits), la connexion Internet balance.


Deuxième partie :
La Côte d’Ivoire est-elle à l’abri des cyclones tropicaux ?

1. Qu’est-ce qu’un cyclone tropical ?

Un cyclone tropical est une large zone de nuages orageux en rotation autour de son centre, accompagnée de vents violents (de vitesse supérieure à 118 kilomètres par heure). Selon la région, le cyclone tropical est appelé ouragan (mer des Caraïbes…) ou typhon (mer de Chine…).
Les cyclones tropicaux sont de véritables catastrophes naturelles. A titre d’exemple, le cyclone Nargis, qui a frappé la Birmanie le 02 Mai 2008, a fait plus de 138.000 morts et disparus.
La formation d’un cyclone tropical requiert un certain nombre de conditions météorologiques dont le plus important est l’échauffement de la mer : la température de la mer doit dépasser 26,5 degrés Celsius jusqu'à une profondeur d'au moins 60 mètres, avec une température des eaux de surface atteignant ou dépassant 28 à 29°C. L'eau chaude est donc la source d'énergie des cyclones tropicaux.

2. Comment choisit-on les prénoms des cyclones tropicaux ?
Le fait de donner un prénom aux cyclones tropicaux remonte à plus de deux siècles. Cela répond au besoin de différencier chaque cyclone des précédents.
Plusieurs démarches ont été successivement adoptées pour nommer les ouragans. Il y a très longtemps, les ouragans portaient le prénom du saint du jour de leur formation. Depuis 1979, ils sont baptisés avec des prénoms anglais, français et espagnols, alternativement masculins et féminins. Le principe d’un cycle de 6 ans fut aussi établi. Ainsi, les prénoms des ouragans sont tirés de six listes de prénoms, les années paires débutant par un prénom masculin et les années impaires par un prénom féminin. Les prénoms utilisés reviennent tous les 6 ans.

Qui choisit ces prénoms ?
Dans le bassin de l'océan Atlantique, le National Hurricane Center (NHC) de Miami est officiellement chargé de nommer les cyclones.
Le bassin de l'océan Pacifique est divisé entre plusieurs secteurs, vu son étendue. Le NHC de Miami nomme les cyclones de la portion est, le NHC de Honolulu ceux du centre-nord, le centre japonais ceux du nord-ouest et le sud-ouest revient au Bureau of Meteorology (BOM) australien et aux centres météorologiques de Fidji et de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
La dénomination dans l'océan Indien revient au BOM, au service météorologique indien et au centre météorologique de l’Île Maurice, selon le secteur.

3. La Côte d’Ivoire est-elle à l’abri des cyclones tropicaux ?
a) Excepté Madagascar, le continent africain (donc la Côte d’Ivoire) est situé hors des trajectoires moyennes des cyclones tropicaux.
b) La force de Coriolis, qui donne aux cyclones leur rotation initiale, est si faible à l’équateur que les cyclones tropicaux se forment rarement à moins de 10° de l'équateur, c’est-à-dire dans la zone latitudinale où se situe la Côte d’Ivoire (4 à 11°Nord).
c) Les conditions d’échauffement de l’eau de mer, nécessaires à la formation des cyclones tropicaux, ne sont pas réunies en Côte d’Ivoire : au niveau des côtes ivoiriennes, la température de surface de l’océan, en moyenne, n’est que de 22 à 23°C en période d’upwelling (remontée d’eau froide), c’est-à-dire de mi-juillet à mi-septembre, et de 26°C le reste de l’année.
La Côte d’Ivoire est donc à l’abri des cyclones tropicaux.



Troisième partie :
La Côte d’Ivoire est-elle à l’abri des séismes ?

Comment se manifeste un séisme ?
Un séisme, ou tremblement de terre, se traduit par des vibrations au niveau de la surface du sol. Comment cela se produit-il ? La partie superficielle et rigide du globe terrestre, appelée croûte, est constituée de plusieurs grandes plaques, qui se déplacent les unes par rapport aux autres. Deux plaques divergent, c’est-à-dire s’écartent, ou convergent, c’est-à-dire se rapprochent, ou glissent l’une sous l’autre. Dans le troisième cas de figure, on parle de subduction. La zone de discontinuité entre deux plaques est appelée une faille. Une faille peut rester bloquée durant de longues périodes, tandis que le mouvement régulier des plaques se poursuit. La partie de la faille bloquée se déforme progressivement, en accumulant de l’énergie. Lorsqu’elle atteint son seuil d’absorption énergétique, elle cède, et cela de façon brutale. Cette perturbation du sol en profondeur, localisée au départ au point origine appelé hypocentre (dont la projection à la surface, selon la verticale, est dénommée épicentre), se propage alors dans l’ensemble du volume terrestre, puis à la surface du sol. On parle alors de propagation d’onde sismique et partant, de séisme.

Existe-t-il des zones sismiques en Côte d'Ivoire?
La Côte d’Ivoire est située sur le craton ouest africain, qui est une zone stabilisée depuis 1.600 millions d’années. En outre, elle est relativement éloignée de la faille séparant la plaque africaine (sur laquelle elle se trouve) des plaques voisines. Donc notre pays est à l’abri des tremblements de terre majeurs tels que ceux qui ont frappé récemment Haïti (magnitude 7,1) ou le Chili (magnitude 8,8). Néanmoins, du fait de l’existence de plusieurs failles intraplaques sur notre territoire, telles que la faille majeure du Sassandra, qu’on retrouve jusqu’en Amérique du Sud, et l’accident majeur des Lagunes, la terre tremble de temps en temps en Côte d’Ivoire, avec de faibles magnitudes. La carte de sismicité de la Côte d’Ivoire, élaborée par la Station Géophysique de Lamto, à partir des données sismiques de la période 1969-2001, montre que, en moyenne, les séismes les plus puissants enregistrés sur notre territoire ont une magnitude de 3,6 sur l’échelle ouverte de Richter. Ces séismes les plus énergétiques (à l’échelle de notre pays) surviennent au voisinage des différentes failles intraplaques. Par exemple, le 07 Mars 2001, les sismomètres de la Station Géophysique de Lamto ont détecté un séisme de magnitude locale 3,0 à Boundiali, et les secousses ont été effectivement ressenties par les populations de la zone. Les tremblements de terre de ce genre, dont la magnitude varie de 3,0 à 3,9, dits mineurs, sont souvent ressentis par les populations, mais causent rarement des dommages.

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