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Société Publié le vendredi 26 août 2011 | Le Democrate

Comportement vestimentaire: L’habitude vestimentaire, reflet de la personnalité

© Le Democrate Par Serges T
Mode : Vlisco lance la collection "Trésor Brillant".
Vlisco a procédé le samedi 30 juillet 2011 à l`espace Conceptuel , au lancement de sa nouvelle collection dénommée "Trésor Brillant".
«L’habit ne fait pas le moine », voici un adage bien connu et couramment employé en Côte d’Ivoire. On l’emploie très souvent pour exprimer l’idée selon laquelle les apparences sont trompeuses. Dans cette perspective, ce qui est visible ne peut être le point de départ d’un raisonnement plausible encore moins constituer le fondement d’un jugement objectif. Ainsi, beaucoup de personnes croient que s’habiller d’une manière ou d’une autre relève d’un pur et simple hasard. Pour elles, rien de ce que nous arborons ne révèle quoi que ce soit sur notre personnalité. Toutefois, en observant les choses de près, on peut avoir un autre regard. En fait, il semble que c’est par l’habit que l’on reconnaît le moine. Sinon, qu’est ce qui, à première vue, distingue le corps habillé de l’enseignant si ce n’est sa tenue ? Par quoi peut -on établir la différence entre un prêtre catholique et un fidèle qui se retrouvent tous les deux à l’église le dimanche si ce n’est la soutane du prêtre? N’est-ce pas la toge qui permet à quiconque entre dans un palais de justice de distinguer un avocat d’un individu quelconque ?
Ces quelques exemples banals devraient nous aider à comprendre que tout ce que nous portons n’est pas vain. Il a une signification, il révèle des choses qui à priori sont invisibles. D’ailleurs à quoi s’en tenir lorsqu’on a à porter un jugement esthétique sur un objet précis, si ce n’est le côté apparent de la chose en question ? A ce propos, le philosophe Hegel dira : « le beau a sa vie dans l’apparence ». De toute évidence, c’est notre manière de paraître qui dit ce que nous sommes. Dans la plupart de nos sociétés traditionnelles Takpa, l’habillement est très souvent lié au statut social. Chez les Agni par exemple, le roi, lors de ses sorties publiques, ne porte que le kinté appelé encore le kita tandis que le notable arbore le Adingra. Chez les Bété, avant la colonisation, un pagne obtenu à partir de l’écorce d’un arbre constituait le costume des chefs de village. Au nord, les Dozo ont également leur manière de s’habiller.
Dès lors, il est tout à fait évident que l’habillement révèle le rang, le statut et la fonction de l’individu dans sa communauté. Mais au-delà, le vêtement est signe de la personnalité de l’individu. Car, il est scientifiquement prouvé que le fond et la forme d’un être ou d’un objet entretiennent un lien étroit. L’harmonie dans la présentation formelle n’est que la résultante d’une harmonie dans le fond. En général, ce sont nos sentiments, nos pensées, nos conceptions qui en réalité commandent notre manière d’être et de nous vêtir dans la société. En somme, il existe un rapport de cause à effet entre ce que nous sommes à l’intérieur de nous et notre manière de nous tenir et nous vêtir. Rien n’est hasard.
Eu égard à ce qui précède, n’est-on pas en droit de nous interroger sur les habitudes vestimentaires des jeunes gens, des jeunes filles et parfois de personnes adultes? Ces pantalons taille-basses qui laissent voir au bas du dos, le string et parfois au-delà du string ne devraient –ils pas nous interpeller sur l’état des mœurs dans notre société ? Que penser lorsque le port des vêtements décolletés couvrant à peine leur corps devient une habitude pour les jeunes filles sous le soleil comme au moment du froid ? Tout ceci met à nu un certain malaise social. La dégradation des mœurs a atteint des proportions incommensurables. Finalement, ces habitudes vestimentaires ont fini par avoir raison des bonnes manières. Personne n’ose plus en parler au risque de paraître ridicule. On n’est plus choqué de voir des jeunes hommes porter des boucles d’oreilles. Les tatouages sur le corps et parfois dans des endroits insoupçonnés du corps ne nous disent plus rien. On y est tellement habitué qu’on a fini par s’en accommoder. C’est une résignation collective qui dit tout sur le malaise qui traverse la société ivoirienne toute entière.

Francis Kouamé (stagiaire)
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