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Politique Publié le mardi 6 septembre 2011 | L’Inter

Quatre mois après la chute du régime - FPI: quel réveil ? - Vers la fin d`exil pour les militants Lmp

© L’Inter Par Nathan Koné
Cinquantenaire / colloque international pluridisciplinaire : les travaux, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix
Mardi 3 août 2010. Yamoussoukro, Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. Photo: Ahoua Don Mello, Directeur Général du Bnetd
Vaincre la peur et jouer son rôle d`opposition. Sous l`ère Ouattara, le Front populaire ivoirien (Fpi), ancien parti au pouvoir, qui traverse le désert depuis la chute de son régime le 11 avril 2011, en fait désormais son léitmotiv. Et cela se voit de plus en plus sur le terrain politique. Au-delà des déclarations pondues entre quatre murs au siège du Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd), le Fpi a en effet décidé d`aller au front, de se secouer et donner de la voix pour faire entendre ses angoisses et inquiétudes du moment, ses aspirations et propositions, et surtout marquer sa détermination à jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir. Ce, en dépit des pressions exercées par le nouveau régime. Mais également, l`ancien parti présidentiel veut revendre son projet de société aux populations ivoiriennes dans la perspective d`un éventuel retour au pouvoir d`Etat. Le week-end dernier, la détermination du Fpi est ainsi montée d`un cran. Des meetings éclatés, notamment à Koumassi et à Yopougon, ont meublé le temps des refondateurs les samedi 03 et dimanche 04 septembre derniers. Déjà à Koumassi, au quartier Sicogi 1, Koua Justin, secrétaire national par intérim de la jeunesse du Fpi, donnait le ton. Après Koumassi, l`intérimaire de Konaté Navigué a mis le cap sur la commune de Yopougon, l`un des fiefs de l`ancien pouvoir, pour un autre meeting de mobilisation et de sensibilisation à la maison des jeunes de cette commune. Après lui à Koumassi, au stade de la Sogefiha, ses aînés du parti, notamment Jules Yao Yao, Kouakou Kra, Mady Bouabré, Mobio Samuel, tous députés, le ministre Amani N`Guessan, d`autres personnalités du Fpi dont Augustin Guéhoun, Eugène Djué, Kambou Difilé se sont mobilisés, pour, comme l`ont titré hier certains journaux, « briser la chaîne de la peur ». Un premier véritable rassemblement populaire, avec tous les ingrédients Fpi ou Lmp (tee-shirt ou pagne à l`effigie du parti ou du président Gbagbo, musique et chant de campagne de Lmp ndlr) qui sort ainsi le parti à la rose de la torpeur dans laquelle il s`était muré à la suite de la guerre post-électorale. D`autres actions d`envergure sont annoncées, marquant ainsi le retour du Fpi dans son rôle traditionnel de parti politique d`opposition. Miaka Oureto et ses camarades vont-ils maintenir le cap malgré les pressions et les conditions de sécurité encore précaires ? Jusqu`où le Fpi va-t-il aller dans ce réveil face au régime Ouattara, et avec presque tous ses dirigeants en prison ? Le parti frontiste, notons-le, part quelque peu handicapé dans cette nouvelle bataille pour la conquête du pouvoir. Son président, Pascal Affi N`Guessan, ses premier et deuxième vices-présidents Aboudrahamane Sangaré et Simone Ehivet, se trouvent en prison. Son troisième vice-président, Mamadou Koulibaly a rompu les amarres avec son ancien parti et fait désormais cavalier seul. La majorité de ses cadres sont soit encore terrés, soit détenus soit en exil, craignant la prison pour certains et réclamant la sécurité, pour d`autres. Les militants, eux, ont besoin de leaders qui portent leurs aspirations et qui plongent avec eux dans le bouillant marigot politique ivoirien, pour vaincre la peur. Autant de difficultés mais aussi de défis auxquels le Fpi se trouve confronté à quelque trois mois des élections législatives, et pour lesquels ce parti a besoin de tout son monde. Le premier test réussi du député Jules Yao Yao est donc un signal fort lancé à l`endroit des militants et autres sympathisants cachés ou en exil que les rassemblements politiques sont désormais possibles. C`est également un bon point à mettre à l`actif des nouveaux dirigeants. Ce meeting populaire à Koumassi semble en effet ouvrir la voie aux manifestations politiques publiques, sans crainte de représailles des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci). Au lendemain de la chute de l`ancien régime, il paraissait quasiment impossible pour les membres de La Majorité Présidentielle (Lmp) de tenir des rassemblements publics. Cela pour éviter d`éventuelles exactions, règlements de comptes, ou autres violences exercés par les vainqueurs. Avec le premier coup réussi du Fpi le week-end dernier, le pouvoir semble ouvrir une brèche pour le retour au pays des militants du Front populaire ivoirien, et ceux de Lmp en exil au Ghana ou ailleurs, afin de prendre part sans crainte à la vie politique de leur parti. Ces derniers devraient, comme le soulignent les responsables de leur parti, « vaincre la peur pour reprendre la lutte ».

Hamadou ZIAO

Ph: Miaka Oureto
Légende: Le Fpi est décidé à s`affirmer
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