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Politique Publié le mardi 6 septembre 2011 | Nord-Sud

Réconciliation nationale / Quel mode opératoire pour la Cdvr ?

Après le décret portant création de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, le président de la République et le gouvernement viennent de donner leur quitus à la composition de l’équipe de Charles Konan Banny. Reste à déterminer le mode opératoire de la réconciliation.

La balle est désormais dans le camp de Charles Konan Banny. Avec le décret pris, hier, par le gouvernement, pour valider l’équipe chargée de réconcilier les Ivoiriens, il ne reste plus à la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) qu’à se mettre au travail. Et, selon toute vraisemblance, le premier chantier auquel va s’attaquer M. Banny et son équipe, au grand complet, est la définition du mode opératoire de la réconciliation nationale. La définition de ce mode opératoire est d’autant plus importante que c’est elle qui conditionne les activités à mener par la Cdvr. Il est vrai que lors de la création de la commission, le chef de l’Etat avait clairement exprimé son désir de voir les Ivoiriens emprunter les sentiers que les Sud-africains ont suivis, dans la recherche de la vérité sur leur passé douloureux. Mais, il reste à ‘’ivoiriser’’ le modèle sud-africain. En effet, si la nation arc-en-ciel a opté pour une amnistie pleine et entière des crimes commis en échange de leur confession publique, la rémission des péchés est loin d’être à l’ordre du jour dans le processus de réconciliation ivoirien. In fine, la justice devrait prendre le relais pour sanctionner les personnes reconnues coupables de crimes économiques ou de crimes de sang. Ensemble, les Ivoiriens, l’opinion nationale et internationale attendent désormais de la Cdvr, qu’elle délimite son champ de compétence afin que tout le monde sache le rôle qui est dévolu aux réconciliateurs et à la justice. Mais, par-delà les champs de compétence, il est attendu de M. Banny et de son équipe, le mode opératoire qu’ils comptent utiliser pour faire la lumière sur les événements tragiques que les populations ivoiriennes ont vécus ces dernières années. Va-t-on encore assister au one man show des personnes convoquées par la commission comme ce fut le cas lors du forum de réconciliation de 2001 ou va-t-on discuter en profondeur sur les rôles joués par toutes les personnes incriminées ? Que compte-t-on donner, en contrepartie, aux personnes qui vont avouer leurs crimes ? Ces questions auxquelles Charles Konan Banny s’était jusque-là gardé de répondre, précisément, par prudence, ont maintenant besoin d’éclairage. Ces éclairages sont également attendus avec la même impatience, sur le lieu où la Cdvr va établir son quartier général.

Marc Dossa
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