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Société Publié le mardi 6 septembre 2011 |

La protection sociale : Une contribution essentielle au renforcement de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire

© Par Unicef
Systeme des Nations unies: Hervé Ludovic de Lys, Représentant de l’UNICEF
Photo: Hervé Ludovic de Lys, Représentant de l’UNICEF en Côte d’Ivoire
Par l’entremise d’une concertation stratégique, le Ministère du Plan et du Développement a invité l’ensemble du Gouvernement et les principaux acteurs nationaux et internationaux à s’engager résolument dans la première étape d’une série de consultations qui conduira à terme au développement puis à la mise en œuvre d’une politique nationale de protection sociale en Côte d’Ivoire.

En se fixant pour objectif d’offrir aux populations pauvres et vulnérables de véritables moyens de surmonter certains obstacles insurmontables qui se dressent actuellement entre elles et leur désir d’accéder à un meilleur bien-être, le Gouvernement répond à la volonté ferme du Président de la République de placer la cohésion sociale – et donc la solidarité - au cœur de son projet de revitalisation socio-économique de la Côte d’Ivoire.

L’augmentation de l’incidence de la pauvreté constatée au cours des deux dernières décennies et les conséquences de la crise post-électorale ont considérablement amoindri les moyens de subsistance des populations les plus pauvres qui ne disposent à ce jour que de capacités (avoirs, économies, assurances, accès au crédit) réduites voire inexistantes pour amortir ces chocs chroniques et conjoncturels. Face à cette situation inédite, les groupes les plus vulnérables sont donc forcés à recourir à des arbitrages de survie (vente à perte des produits agricoles et notamment le bétail ou déscolarisation des enfants et notamment les filles, exploitation ou traite des mineurs…) en faveur de dépenses vitales telles que l’alimentation ou la santé. Ce phénomène lent, sournois et durable doit être immédiatement inversé car il réduit progressivement toute opportunité pour ces ménages d’améliorer leur sort à plus long terme et de ce fait accentue les inégalités sociales qui sont souvent les vecteurs de l’instabilité.

Dans de telles circonstances, les enfants sont particulièrement vulnérables à ces stratégies de survie car elles affectent profondément leur développement physique, mental et émotionnel. A titre d’exemple, toutes les études récentes concluent que les enfants issus de ménages pauvres sont davantage exposés à la malnutrition, ont un accès très limité aux soins de santé et sont peu susceptibles d’aller à l’école. Cet ensemble de cofacteurs dégradent leur état de santé, entravent leur développement et perpétuent le cycle de la pauvreté ce qui milite clairement pour que la recherche du bien-être des enfants et la réduction de leur vulnérabilité soient placés au centre de toute stratégie de protection sociale.

La formulation et la mise en œuvre d’une politique de protection sociale dans le contexte actuel de la Côte d’Ivoire, suggère la mise en place de mécanismes susceptibles de prendre en compte simultanément les aspirations spécifiques de chaque groupe cible ; le niveau et la qualité des ressources disponibles ; les obstacles institutionnels et opérationnels engendrés par la crise ; les objectifs d’efficience par le biais d’interventions coordonnées ; et, la cohérence de la réponse (transferts d’argent ou en nature, régime de bénéfices ciblés ou assurance universelles, gratuité des services etc.) au regard des besoins exprimés par chaque segment de la société.

Face à une telle complexité, le point d’ancrage de ce processus s’appuiera sur le travail d’analyse que mène actuellement un groupe d’experts nationaux (gouvernementaux et non-gouvernementaux) et internationaux (Oxford Policy Management) qui bénéficient du soutien de l’UNICEF afin de conduire une analyse exhaustive de la situation des populations pauvres et vulnérables ; identifier les mesures les plus adaptées aux aspirations des populations ; préciser les modes de gestion budgétaire et financiers de l’Etat et des collectivités qui soient capables de soutenir cette politique sur le long terme; aider au processus de décision sur les choix stratégiques et opérationnels les plus pertinents ; développer un canevas de mobilisation des ressources en fonction du type d’interventions retenues ; et, préciser la nature du leadership politique requis pour mener cette initiative à son terme et établir une politique de protection sociale.

Fort heureusement, le Gouvernement de Côte d’Ivoire n’est pas un précurseur dans cette démarche et il pourra ainsi bénéficier de l’expérience acquise par d’autres pays africains qui l’ont précédé dans la mise en place d’une stratégie de protection sociale crédible. Cet échange conceptuel et pratique devrait permettre au Gouvernement de sélectionner puis de tester une série d’interventions combinant des mesures de protection sociale qui solidifient le lien social et de ce fait concourent à restaurer la cohésion nationale.

En s’embarquant dans cette initiative, le Gouvernement et l’UNICEF sont animés de l’intime conviction – qu’en dépit d’un espace sociétal fragilisé par des années de crise et d’un contexte économique et financier difficile - l’environnement en Côte d’Ivoire est aujourd’hui propice à la conduite d’un programme social centré sur l’allègement des contraintes qui s’exercent sur les plus pauvres et la promotion d’une d’équité qui permettra à l’ensemble de la Nation de bénéficier des dividendes de la paix retrouvée.

Par Hervé Ludovic de Lys, Représentant de l’UNICEF en Côte d’Ivoire
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