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Politique Publié le mercredi 7 septembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Crise ivoirienne / Ali Bongo : ‘’ça aurait pu être pire pour Gbagbo et pour les Ivoiriens’’

Dans une interview accordée récemment à Jeune Afrique, le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo a abordé la crise postélectorale qui a secoué la Côte d’Ivoire. Il impute la responsabilité de cette guerre à Laurent Gbagbo qui n’a pas eu selon lui, la lucidité d’éviter ces affrontements qui ont endeuillé le pays. Et se dit prêt à aider le Président Ouattara.

‘’Trop de vies ont été perdues à cause de cet aveuglement. Kadhafi, comme Gbagbo avant lui, n'a pas eu, ou n'a pas voulu avoir, la lucidité nécessaire pour ne pas prolonger inutilement la liste des victimes de cette guerre’’, explique le chef d’Etat gabonais. Qui accorde du crédit à l'intervention militaire de l'Otan en Libye, comme celle des Nations Unies en Côte d'Ivoire même si cela a choqué de nombreux Africains, qui y voient l'expression d'une forme de néocolonialisme dans le seul but d'accaparer les richesses de ces pays. Un avis que ne partage pas le successeur d’Omar Bongo Ondimba qui accuse l’Union Africaine de n’avoir pas joué son rôle à cause des divisions internes de ses membres. ‘’ Quelles alternatives avait-on? Laisser la Côte d'Ivoire sombrer dans le chaos et se dérouler sous nos yeux de véritables bains de sang? L'alternative aurait été que l'Union Africaine (UA) elle-même prenne en charge ces crises, soit plus efficace ou dirige ces interventions. Il faut être réaliste et pragmatique. Nous n'avons pas pu le faire, soit parce que nous n'étions pas d'accord, soit parce que nous n'en avions pas les moyens. C'est tout le problème que nous rencontrons à l'heure actuelle au niveau de l'UA. Nous en sommes tous conscients, et il faudra bien s'asseoir autour d'une table pour trouver des solutions. Mais personne ne nous a empêchés d'intervenir, c'est nous qui avons échoué. Il a bien fallu, une fois ce constat dressé, travailler avec ceux qui avaient la capacité d'empêcher que le pire ne se produise’’, martèle Ali Bongo. Qui ne souhaite plus voir les images de l'arrestation de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011. ‘’Ce ne sont pas des images que l'on souhaite voir, c'est une évidence’’, dit-il, avant de mettre Laurent Gbagbo devant le fait accompli. D’autant plus que ce dernier aurait décidé d’atteindre les objectifs qui étaient les siens. ‘’A partir du moment où il a décidé de mener son combat jusqu'au bout - il faut tout de même rappeler qu'il est le principal responsable de cette crise -, il n'existait que deux possibilités: la capture ou la mort. Cela aurait donc pu être pire’’, soutient-il. Sur la question de savoir si les Ivoiriens pourront réellement se réconcilier après la mort d’Houphouët-Boigny, le chef d’Etat gabonais qui croit en la capacité des autorités ivoiriennes à surmonter la crise, a répondu par l’affirmative. Pour lui, il y a suffisamment de sagesse chez les Ivoiriennes et les Ivoiriens. ‘’Ils ne peuvent qu'avoir mesuré les dégâts provoqués par la guerre et l'instabilité. Le président Ouattara sait aussi que la tâche qui l'attend est immense, qu'elle nécessitera du temps et beaucoup de sueur. Mais nous sommes tous prêts à l'aider’’, a-t-il rassuré. Au niveau de la politique nationale, Ali Bongo a tancé l’opposant André Mba Obame, président de l'Union nationale (UN) qui s’était fait intronisé le 25 janvier 2011, président de la République du Gabon. ‘’Je ne connais pas un seul État au monde où un citoyen quel qu'il soit, candidat battu lors d'un scrutin, peut organiser et faire retransmettre une cérémonie de prestation de serment et se faire introniser président de la République, sous le regard impuissant des pouvoirs publics légitimes. S'ajoutent à cela une mise en scène ridicule et un repli au siège d'une organisation internationale le Pnud, squatté de manière indécente pendant un mois. Le Gabon est un État de droit qui a une Constitution et des institutions. Ceux qui les transgressent s'exposent aux sanctions prévues. Ni plus ni moins. Dura lex, sed lex: la loi a été appliquée’’, a-t-il conclu.
Dosso Villard
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