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Société Publié le mercredi 14 septembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Duékoué / Quartier Carrefour, 5 mois après la crise postélectorale : Notre reporter fait le constat

«817 morts», dixit les organisations non gouvernementales internationales résidant dans la région des Montagnes. Le lundi 12 septembre 2011, notre reporter a visité le quartier Carrefour au Nord de la ville de Duékoué, un endroit où les morts se sont comptés par milliers au cours de la crise postélectorale ivoirienne. A l’entrée dudit quartier, des cris sporadiques et des vrombissements de moteurs renseignent de ce que la vie a bel et bien repris. Et pourtant les stigmates de la crise postélectorale sont encore ostensibles. Habitations décoiffées, des odeurs de rassis persistantes, des impacts de tirs à l’arme légère sur les flancs des maisons achèvent de convaincre de la violence et de la terreur des affrontements. Les maisons sont soumises à la vindicte des intempéries. A l’intérieur de certaines concessions, des individus promènent des regards encore inquiets et sur les visages médusés et défraichis transparaît une véritable envie de commencer à vivre comme si de rien n’était. « Pourquoi êtes-vous revenus ? », interrogeons-nous une pauvre dame sexagénaire, la seule qui accepte de nous parler. «Je suis la seule rescapée de ma famille. Je ne sais pas où aller parce que mon village a été entièrement détruit. J’ai tout perdu, mon mari et mes enfants », relate dame S.E. A la lisière de la peur et de la tristesse, des petits commerces ont commencé à se développer. Des vendeuses d’Attiéké ainsi que des commerçantes des galettes sucrées et de beignets se partagent les quelques clients qui se regroupent devant leur étals. Après une dizaine de marches, un vaste terrain orné de fleurs et clôturé de pierres attire le regard et alimente la curiosité. Aux termes des contacts pris avec des riverains, il est ressorti que ce soi-disant espace vert n’est qu’un conglomérat de cinq (5) fosses communes. Où les populations trucidées ont été amoncelées puis inhumées en masse. Bien que la vie semble avoir repris, les populations du Carrefour de Duékoué ruminent encore des souffrances morales et psychologiques dans le silence, la mélancolie et l’angoisse.
P. Krou, Envoyé spécial
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