x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le jeudi 15 septembre 2011 | Nord-Sud

Service public : Le racket résiste

© Nord-Sud Par Emma
Activités gouvernementales: le Ministre Gaoussou Touré lance l`opération de lutte contre le racket
La cérémonie de lancement des activités de lutte contre le racket s’est déroulée le Mercredi 14 septembre 2011. Abidjan. Auditorium de la Caistab, au Plateau. Cérémonie de lancement des activités de lutte contre le racket et les tracasseries routières
Malgré la Révolution orange et les mises en garde incessantes des nouvelles autorités, le racket dans le service public cligne de l’oeil…résiste.


Starten Technologies. Les box de commerce mal installés ont été rasés autour, pour annoncer la nouvelle ère, mais rien dans le fonctionnement de cette structure n’a changé. L’attroupement des dizaines d’usagers aussi furieux qu’impatients, sous le hangar, donne le ton. La procédure de renouvellement des permis de conduire ainsi que la confection de nouveau permis sont restées les mêmes. La lenteur, volontaire ( ?) des agents ressemble presque à une complicité avec les intermédiaires postés à l’entrée pour accoster les clients. Normalement, le renouvellement du permis de conduire coûte 26.500 Fcfa, et la confection du nouveau permis, 27.000 Fcfa. Pour aller vite, ces démarcheurs proposent aux intéressés de leur payer autour de 33.000 Fcfa pour le renouvellement et 35.000 Fcfa, pour la confection d’un nouveau document. Leur part est de 8.000 Fcfa. Soit environ 30% du prix requis. Malgré la forte marge, ils trouvent preneur. Un des démarcheurs qui se fait appeler Yacou est prolixe sur la question, croyant avoir affaire à un client habituel. Les 8.000 Fcfa, il les partage avec une dame, qui s’occupe de la prise des photos dans les locaux de la Starten Technologies. C’est elle qui coache tout, dit-il. Il refusera, cependant, de donner son nom. Mais on peut constater que le racket a la peau dure ici. Depuis la création de cette agence, les usagers ne cessent de crier haro sur le phénomène. La réalité est que cette gangrène a étendu ses tentacules dans presque tous les services publics. A la sûreté nationale, lieu de confection des passeports biométriques au Plateau, c’est le même système. Ce mercredi, une grosse bâche permet aux demandeurs de s’abriter. Ils sont nombreux, et la cour pullule de gens. Entre les inscriptions et les retraits de passeports biométriques, on s’irrite facilement. La lenteur est de mise. Pour entrer en possession de son passeport, il faut parfois des semaines. Des lourdeurs qu’on peut presque qualifier de volontaires. Car des démarcheurs, de mèche avec certains agents, prennent de l’argent avec les intéressés pour accélérer les choses. Pour les reconnaître, il suffit d’observer. Ce sont des types enthousiastes qui semblent connaître tout le monde. L’un d’eux avec une bandoulière, explique que 20.000 Fcfa suffisent à corrompre le système comme un virus. Ce sont des sommes qu’ils ne voient jamais à la baisse car tout est prévu avec leurs complices parmi les agents. A côté d’eux, des policiers se livrent parfois à ce jeu. Mais vous avez plus de chance de jeter votre argent par la fenêtre avec eux. « Je suis passé par un parent qui est à l’agence de Vridi, c’est là-bas que tout se passe. Si vous donnez votre argent à un démarcheur ici, il vous grugera », prévient Marius K., un jeune que nous rencontrons à la Sûreté nationale. Le même mal ronge le palais de la justice du Plateau dont la façade est devenue un nid de démarcheurs encore appelés margouillats. Pour les registres de commerce, les certificats de nationalité ou certificat de résidence, ce sont eux qu’il faut voir pour que les choses aillent vite. Ils sont même présents devant la direction du budget où on fait le rang pour payer timbre et bulletin de solde. Ici, ils ne sont pas gourmands : 5.00 Fcfa, et plus besoin de faire la queue. Seule consolation dans ce désordre, le ministère de la Fonction publique ne regorge plus de margouillats. Du moins, pour le moment. Car il semblerait que ce soit à cause du recensement des fonctionnaires qui s’y déroule en ce moment.

Raphaël Tanoh
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ