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Société Publié le vendredi 16 septembre 2011 | Nord-Sud

El hadj Krouma Mamadou (Commissaire du hadj 2011) : “Les inscriptions s’arrêtent avant le 20 septembre si…”

© Nord-Sud Par FN
Hadj 2011 / Le Commissaire divisionnaire Major de police Krouma Mamadou, Commissaire du Hadj
Photo : Le Commissaire du Hadj 2011, Krouma Mamadou
A quatre jours de la clôture des inscriptions pour le hadj 2011, le commissaire de cette édition, El hadj Krouma Mamadou nous a fait hier le point des préparatifs.


Combien de pèlerins sont-ils effectivement inscrits à la date de ce jeudi 15 septembre ?

Pour s’inscrire, il faut d’abord remplir certaines formalités : avoir son certificat médical d’aptitude, son passeport biométrique, son carnet de vaccination. Enfin, il faut avoir payé le coût du hadj fixé à 1.500.000 Fcfa. Plus de 5000 personnes ont déjà fait la visite médicale. Plus de 4000 certificats d’aptitude ont été délivrés. Plus de 3.000 candidats ont payé le coût du hadj sur 4200 personnes attendues. Les choses vont très vite. Nous demandons aux retardataires de se dépêcher. Il y en a qui ont déjà leur certificat d’aptitude et qui ne se sont pas encore inscrits. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas payé le droit d’inscription. Il y a suffisamment de monde sur les sites de consultations médicales. Ce qui signifie que d’ici au 20 septembre, date de clôture des inscriptions, nous aurons atteint le quota de 4200 pèlerins attendus. Celui qui a tous ses documents et qui traîne les pas, risque de ne pas pouvoir s’inscrire.

Pourquoi ?

Avec la rigueur que le président Alassane Ouattara a voulu imprimer à l’organisation de ce hadj, et vu les instructions fermes du ministre d’Etat ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, nous sommes en droit de dire qu’aucun dossier ne sera accepté après le 20 septembre. A cette date, le quota sera largement dépassé. Nous avons un contingent de 4200 pèlerins. Nous ne dépasserons pas ce chiffre. Si nous voulons le faire, cela supposerait qu’il faille adresser une demande au Royaume d’Arabie Saoudite pour qu’il nous accorde un quota supplémentaire afin que nous puissions obtenir les visas. Conformément aux accords que nous avons avec le royaume d’Arabie Saoudite, la Côte d’Ivoire a la possibilité d’avoir un quota de 7000 pèlerins. Toutefois, avant chaque édition, il faut exprimer un besoin. Et la Côte d’Ivoire a annoncé 5000 pèlerins y compris les encadreurs, et 500 pèlerins pour la communauté libanaise vivant ici. Nous avons réservé 4200 places aux pèlerins, le reste étant pour les encadreurs. Si aujourd’hui, nous voulons dépasser l’effectif de 4200 pèlerins, il faut demander l’augmentation de quota. Au 20 septembre, nous serons à un mois du voyage. Le temps de faire le courrier et de le faire parvenir aux autorités compétentes, il n’est pas évident que nous soyons dans le délai. Je pense même qu’il ne faille pas s’essayer à cet exercice parce que les autorités saoudiennes ne nous accorderont pas crédit. Ils penseront que nous ne faisons pas de planification. Pour toute organisation, il faut faire une planification, sinon vous allez droit dans le mur.
Les inscriptions peuvent-elles s’arrêter avant le 20 septembre ?

Si nous atteignons les 4200 pèlerins avant le 20, nous arrêtons. Comme je l’ai dit, toutes les conditions sont cumulatives : nous attendons 4200 personnes. Nous avons donné aux candidats jusqu’au 20 septembre pour s’inscrire. Si nous n’atteignons pas les 4200 inscrits, nous allons jusqu’au 20 septembre. Mais au 20 septembre, nous arrêtons les inscriptions même si nous n’avons pas atteint le quota. De même, si nous atteignons les 4200 inscrits avant la date-butoir, nous arrêtons. Et au vu de la tendance, nous pensons atteindre les 4200 inscrits avant le 20 septembre.
Vous n’accepterez plus de dossiers même s’ils viennent d’institutions comme la présidence de la République ou la primature qui offrent des billets chaque année à des musulmans ?

Retenez simplement que les institutionnels sont compris dans les 4200 candidats que nous attendons. Nous avons fait une planification en nous disant que pour les institutions, il y a un certain nombre de pèlerins.

Quel est ce nombre ?

Ce quota dépend des sollicitations. Et comme c’est l’Etat qui organise, il nous dit qu’il y a un quota à atteindre. Je ne voudrais pas donner de chiffre parce que chaque année, ce quota aussi est dépassé. L’année dernière où j’étais encore commissaire du hadj, 300 pèlerins étaient réservés aux institutions de la République. Mais nous sommes allés au-delà de 400 personnes. Donc, je ne voudrais pas m’aventurer à vous donner un chiffre qui va s’avérer faux.

Certaines institutions vous ont-elles déjà saisis ?

Bien sûr ! La présidence de la République nous a déjà envoyé sa liste.

De combien de personnes ?

Ce n’est pas une liste bloquée. Nous en avons jusqu’au 20 septembre. Même à la présidence, les gens continuent de s’inscrire. Lorsqu’on a donné un billet à un citoyen qui réside dans une ville de l’intérieur, loin d’Abidjan, comprenez qu’il mette du temps à terminer les formalités et à s’inscrire.
Combien de billets ont été offerts l’an dernier par la présidence ?

Nous étions autour de 300 à 400 pèlerins.

Et la primature ?

100 à 120 personnes.
Qu’en est-il des autres institutions ?

Quand on dit la présidence, ce n’est pas la présidence ipso-sensu. Il s’agit aussi de toutes les institutions qui accompagnent la présidence : l’Assemblée nationale et certains ministères-clés qui sont compris dans les institutions rattachées à la présidence de la République. Quand vous prenez également la primature, il y a également un certain nombre d’institutions qui lui sont rattachées. Ce n’est pas seulement le cabinet du 1er ministre qui donne les 100 billets.

Un communiqué de la Haute autorité de la communication audio-visuelle (Haca) diffusé par la télévision nationale interdit la publicité sur le hadj à tout organisateur autre que l’Etat. Est-ce le fruit de vos démarches ?

Tout à fait. Nous avons communiqué avec tous les supports de la presse écrite et audio-visuelle pour nous opposer à ces publicités. Mais en plus, nous avons écrit à la haute autorité de la communication audio-visuelle pour exprimer cette opposition. Ce que font ces organisateurs privés est de la pire escroquerie. Celui qui aide un escroc à accomplir son forfait n’est que son complice. Ils peuvent être frappés du même bâton. C’est pour cette raison que nous avons écrit aux autorités chargées de réguler cette activité en leur demandant de faire attention et qu’on ne doit pas voir des publicités assez légères autour du hadj. Seul l’Etat est organisateur du hadj. On doit s’en tenir à cela. Nous avons été bien entendus. Ils nous ont écrit et ils ont écrit à tous les medias pour interdire ces publicités qui nous gênent énormément. Parce que nous voulons soigner l’image de la Côte d’Ivoire. Il ne faut pas que l’on prenne de l’argent avec des gens ici et qu’on aille les jeter en Arabie Saoudite sans logement, sans nourriture, sans encadrement. Et finalement, sur place, c’est nous qui sommes interpellés par les représentations diplomatiques et consulaires de la Côte d’Ivoire. Nous sommes fatigués. Il faut que tout le monde rentre dans l’organisation.
Justement, certains musulmans estiment qu’il y a une exclusion. Dans une note qu’elle nous a adressée, la Fédération ivoirienne pour le pèlerinage à La Mecque (Fipem) soutient que le hadj 2011 est la seule affaire d’une ‘’troïka’’ composée selon elle du ministre de l’Intérieur, du président du Cosim et du commissaire du hadj que vous êtes. N’est-ce pas cela qui expliquerait les velléités d’organisation parallèle que vous dénoncez ?

Je suis surpris. La Fipem est une association assez sérieuse. Tout ce que nous faisons se fait dans le seul intérêt du pèlerin. Si en 2006, il n’y a pas eu de hadj, c’est du fait de la mauvaise organisation de la communauté musulmane. Le hadj était entre les mains de privés qui ont fait n’importe quoi et les pèlerins n’ont pu se rendre à La Mecque faute d’avion. C’est à la demande de la communauté musulmane que l’Etat organise le hadj depuis 2007, 2008, 2009,2010 et cette année. Mais aucune association n’est exclue.

Toutes les associations ont-elles été associées aux grandes décisions comme la fixation du prix, le changement d’itinéraire…

La Fipem ne peut pas se plaindre. En tant que commissaire du hadj, j’ai rencontré M. Diallo président de la Fipem pour lui dire : ton association doit être sollicitée pour l’organisation du hadj. Avant le séminaire de formation des formateurs des pèlerins (Ndlr : qui a eu lieu le 7 septembre dernier à la mosquée Hadja Mariam Doumbia d’Angré-Château), je l’ai approché pour lui demander d’envoyer des membres de son organisation. Il m’a envoyé 7 personnes qui ont été enregistrées. Ecrivez-le noir sur blanc sur tout support que vous voulez, il ne peut le démentir. Pour les autres associations, nous avons été honorés de les rencontrer pour leur dire que c’est une affaire qui nous concerne tous.

La Fipem et les autres associations ont-elles été associées aux grandes décisions comme le changement d’itinéraire ?

Nous avons communiqué avec toutes les associations dont la Fipem pour leur annoncer que l’itinéraire a été changé dans l’intérêt du pèlerin, et cela toujours pour soigner l’image de marque de la Côte d’Ivoire. Lorsque nous avons des problèmes avec le transporteur aérien, cela se répercute sur le logement, la restauration même sur l’observation des rites du pèlerinage. L’année dernière par exemple, nous avons réservé des hôtels. A La Mecque, nous n’avons pas eu de problème. Mais à Médine, nous avons réservé trois hôtels dans la zone proche de la mosquée. Mais à cause du transporteur qui n’a pas respecté son programme de vol, nous avons été en retard sur le logement…c’est ce qui est dangereux. Pour trois hôtels réservés, nous avons fini par disperser les pèlerins dans 26 hôtels à travers la ville. Parce que nous sommes arrivés en retard, nous n’avions plus de réservation. Les Ivoiriens en ont souffert surtout à cause des longues distances à parcourir.

Comment s’est fait le changement d’itinéraire ?

Comme nous avons des problèmes de retard, le logeur de Médine nous a conseillé de changer de circuit. Nous commençons par le hadj à La Mecque avant de terminer par le séjour de Médine. Les dix dernières années, nous faisions le contraire. Mais dans un cas comme dans l’autre cela ne pose aucun problème du point de vue religieux. A l’issue du hadj, nous venons à Médine par cars. Non seulement les risques de retard sont réduits, mais il y a moins d’engorgement à Médine. Comme je vous l’ai dit plus haut, toutes les décisions sont prises dans l’unique intérêt du pèlerin et elles sont communiquées à toutes les associations et dans toutes les mosquées.

Interview réalisée par Cissé Sindou
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