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Société Publié le samedi 17 septembre 2011 | L’expression

Les examens scolaires : une autre vision

La semaine dernière, avec le Cepe et l’entrée en 6è, les élèves du Cm2 ont ouvert la longue série des examens du ministère de l’Education nationale. Elle s’est poursuivie cette semaine avec les oraux du baccalauréat. Contrairement à une vision largement répandue, les examens, même s’ils se déroulent en fin d’année, constituent un sommet et non une fin. Ils permettent de mesurer le fonctionnement réel de l’école, car ils concernent tous les acteurs ; ses modes de régulation qui définissent les conditions d’enseignement et d’apprentissage ; ses objectifs, c’est-à-dire la maîtrise des projets et la capacité à juger.
Or donc chez nous, le gouvernement semble vivre le temps du déroulement des examens comme un moment noir. Engoncé dans une crise qui ne faiblit pas, il développe une logique normative qui conçoit les examens selon un simple rapport de comptabilité : le nombre toujours élevé de candidats (près d’un million cette année), les difficultés à les organiser dans leur matérialité, d’où appellation d’ « examens à grand tirage », la lenteur pour payer les copies corrigées, ce qui suscite des grèves permanentes et nuisibles à coup sûr. D’ailleurs, cette dernière carence constitue un parfait déni de réalité de la part des Autorités qui sabotent gravement la condition professorale.
Les parents ne sont pas meilleurs que le découpage scolaire et les aléas du temps ne perturbent guère ; l’essentiel à leurs yeux étant que les examens puissent se dérouler quelle que soit la saison. Ils ont depuis longtemps acquis l’habitude d’abandonner (ou d’abonner) leurs progénitures à des enseignants occasionnels, les incontournables répétiteurs aux qualités douteuses. Suivent-ils les enfants dans leur travail de tous les jours ? S’inquiètent-ils de leurs difficultés ? Rencontrent-ils les enseignants pour en discuter ? Leur talent s’exerce ailleurs et autrement. Tels des marchands de tableaux, ils se montrent d’une ruse à toute épreuve et arpentent les couloirs des salles de réclamation pour un marchandage féroce : le succès des gosses à tous les coups (coûts ?) bas.
Est-ce le prix à payer pour sauver l’école ? Tout cela ne contribue-t-il pas à dévoyer les examens, et au-delà le système éducatif dans son ensemble ? A-t-on oublié que les examens, ça sert d’abord à évaluer ? C’est-à-dire un acte de pouvoir qui consiste essentiellement à juger afin de déterminer parmi les élèves ceux qui sont les plus aptes à poursuivre dans le système. Ce sont les élites de demain.
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