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Politique Publié le samedi 17 septembre 2011 | Le Patriote

La cohésion sociale de retour : Gagnoa, Issia, Daloa Le pari réussi de la réconciliation

© Le Patriote Par Prisca
Sécurité: les ministres Hamed Bakayoko et Paul Koffi Koffi s`attellent à la remise des commissariats aux policiers et à la sécurisation du District d`Abidjan
Jeudi 18 aout 2011. Abidjan. Commissariat de police du 6ème arrondissement, zone 3, Marcory. Le ministre d`Etat, ministre de l`Intérieur, Hamed Bakayoko et son homologue de la Défense, Paul Koffi Koffi (photo) assistent à la remise des Commissariats de police et de brigades de gendarmeries d`Abidjan Sud, avant de participer à une réunion sur la sécurisation de la ville d`Abidjan, au ministère de la Défense
Une fois n’est pas coutume. S’il était habitué à recevoir de hautes personnalités du temps du règne de son fils, Mama, le village de l’ex-président déchu a perdu ce ‘’privilège’’ depuis que Laurent Gbagbo a perdu le pouvoir. C’est pour quoi, le village situé à une cinquantaine de kilomètres de Gagnoa, s’est paré de ses plus beaux vêtements pour accueillir lundi dernier, le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, à la tête d’une imposante délégation. C’est la place publique du village qui a abrité la rencontre entre ministre et les populations. A l’ordre du jour, le processus de réconciliation nationale. Un processus dont les populations se sont déjà appropriées, selon d’ailleurs le maire de la commune de Ouragahio et le chef de village de Mama, Kouassi Ouraga Bertin. Devant tout le village sorti en masse pour écouter leurs hôtes d’une demi-journée, le chef Ouraga a réitéré la volonté de ses ‘’administrés’’ de s’inscrire résolument dans le processus de réconciliation nationale. «Nous sommes prêts pour la réconciliation, c’est la seule façon de reconstruire le pays» a-t-il dit. Exactement comme il le soulignait vendredi 22 juillet dernier, dans ces mêmes colonnes à Korhogo. En effet, venu à Korhogo pour accompagner son collègue de Gnaliépa, qui devait récupérer son véhicule volé dans un braquage et retrouvé par les FRCI de Ouangolo, celui-ci avait déjà fait remarquer que les populations de Mama se sont inscrites dans le processus de réconciliation. A la question du journaliste de savoir ‘’comment à Mama les habitants s’inscrivent-ils dans cette phase de réconciliation ?’’, la réponse de Ouaraga Bertin a été on ne peut plus clair : « Ça, c’est une très bonne question. En tant que vice-président du conseil de département des chefs de village de Gagnoa, nous apprécions beaucoup les démarches du Président de la République. Pour cela, les chefs de village du département de Gagnoa ont participé à l’investiture. Deuxièmement, nous avions même demandé une rencontre avec le président. Mais ce n’est pas si facile d’avoir une rencontre avec le président et il nous a orientés vers le président Banny, qui est le responsable de la réconciliation. Une forte délégation de près de deux cents personnes, les chefs et quelques cadres, s’est rendue à Yamoussoukro. En présence de tous les chefs de Yamoussoukro, les chefs de Bouaké et deux chefs représentant le nord, nous avons dit à Banny que nous adhérons totalement à l’élection du Président Alassane, que nous le soutenons et que c’est tout à fait naturel que dans un pays, quand un président part, c’est un autre qui lui succède. Evidemment, notre fils Gbagbo qui était président est parti, il faut qu’un autre lui succède. Ce qui nous attriste un peu, c’est la manière dont il est parti. Mais qu’est-ce que vous pouvez, c’est déjà fait. Ce que nous souhaitons, c’est de voir notre fils sortir de la situation où il se trouve pour qu’on ait le cœur apaisé. M. Banny nous a dit qu’il adhérait à notre démarche et qu’il ferait de nous ses messagers pour sensibiliser nos parents dans le sens de la réconciliation. Au jour d’aujourd’hui, nous prenons notre bâton de pèlerin. On a déjà croisé Kakou Guikahué du RHDP pour lui faire comprendre que notre souci, c’est de travailler ensemble. Actuellement, la communication est en train de passer au niveau de nos parents. Nous investissons les villages par sous-préfecture pour transmettre le message de réconciliation pour adhérer totalement au vœu du président de la République»
Pour sa part, le premier magistrat de la commune de Ouragahio, le maire Oula Roger qui a effectué le déplacement à Mama a renchéri: «La réconciliation est une nécessité». Nous avons pu constater par nous-mêmes que les déclarations des deux personnalités ne traduisaient en réalité que la farouche volonté des populations des villages de la région d’embarquer, à l’instar des populations ivoiriennes, dans le train de la réconciliation. Et ce n’est pas le vieux Yoro J. que nous avons rencontré dans le village de Kokouézo, à une petite dizaine de kilomètres du village de Kpapékou, le village natal de Louis André Dakoury-Tabley, qui dira le contraire. Assis ce lundi sous l’arbre à palabre du village, un groupe de vieux devise. Naturellement, les conversations tourment autour du long cortège qui vient, à vive allure, de traverser le village. Pas du tout apeurés par les occupants de la dizaine de véhicules de type 4X4 et de gros bolides qui déchirent l’air du village et soulève la poussière en cette période de saison sèche: «C’était une délégation du ministre de la Défense qui s’est rendue à Mama pour parler de réconciliation aux populations’, leur dit l’envoyé spécial du Patriote : «C’est une bonne chose. Mais ici nous nous sommes déjà inscrits dans la réconciliation.

Prêts pour la réconciliation

Ce qui est passé est passé. Cela fait partie de la vie d’une Nation,» argumente un autre, la soixantaine passée qui ce matin-là, n’a pu se rendre dans son champ pour cause de rhumatisme. Dans les autres villages parcourus comme Gnaliépa, le village où vivait la mère de Gbagbo, en passant par Broudoumé et Karahi, situé juste à moins d’une dizaine de kilomètres de Mama, les populations sont unanimes. Elles ont décidé de faire du processus de réconciliation, une de leurs priorités. Dans la ville même, le vivre ensemble est visible et se vit au quotidien. D’où cet appel du préfet aux cadres, aux fils et filles du Fromager, de regagner leur région pour participer à son développement et à sa reconstruction. Il exhorte les uns et les autres à tuer en eux la peur dans la mesure où, estime-t-il, «90 à 97 % des activités ont repris.» autre ville même constat. La cité des antilopes et celle du rocher, à savoir Daloa et Issia ne veulent pas être les cités de la trahison. Dans ces deux localités, ainsi que les villages le message du président de la République est passé cinq sur cinq. La preuve, Gabia, le village de feu le ministre Désiré Tagro qui, à notre dernier passage en mai, était désert, a retrouvé son ambiance. Comme au bon vieux temps, Malinké, Burkinabé et Bété fument à nouveau le calumet de la paix. Et le chef de village Blahoua Digbeu ne boude pas ce plaisir, lui qui, pour rassurer ses populations avait décidé de regagner le village et y vivait pratiquement seul avec le chef de la communauté burkinabé: «Comme vous le voyez, ce n’est plus comme lors de votre premier voyage. Maintenant tout le monde est là» avance-t-il non sans joie. Mais son appel à l’aide lancé au Président de la République «qui est le Président de tous les Ivoirien de faire tout ce qui est en son pouvoir pour nous donner un coup de main» tient toujours, selon lui.

Yves-M. ABIET, Envoyé spécial
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