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Politique Publié le mercredi 21 septembre 2011 | Notre Voie

Débats sur l’avenir de la Côte d’Ivoire : Les premiers dérapages d’Eugène Allou

Une vision politique erronée. C’est ainsi que l’on pourrait qualifier la sortie d’Eugène Allou, ancien directeur du protocole d’Etat et ancien très proche collaborateur du président Laurent Gbagbo. « Je suis étonné du comportement de certains de mes camarades. Il serait mieux que nous soyons habités par la sagesse. Celui qui a perdu la guerre ne pose pas de conditions au vainqueur. Au lieu de chercher à négocier l’évolution des choses, je ne comprends pas qu’on pose des conditions. C’est la guerre que nous avons perdue, il faut qu’ils le comprennent. On ne pose pas de conditions quand on est en position de faiblesse », a déclaré M. Eugène Allou au quotidien Le Jour Plus.
Un vrai pavé dans la marre du Front populaire ivoirien (Fpi) et de la mouvance qui soutient Laurent Gbagbo. Et comment Eugène Allou compte-t-il négocier l’évolution des choses ? Est-ce en chantant les louanges du nouveau régime comme il a déjà commencé à le faire ? « A part la sécurité qui est une préoccupation pour tout le monde, je pense que le nouveau pouvoir s’est engagé et est déterminé à travailler pour la Côte d’Ivoire. Je vois déjà quelques améliorations au niveau de la propreté à Abidjan », soutient-il. Et de cracher dans le verre où il a longtemps bu : « Même si on n’avait rien mais cela au moins, nous pouvions le faire », déclare-t-il, faisant mine d’oublier toutes les misères que l’opposition armée et la communauté internationale ont faites au régime Gbagbo sur les questions de financement des projets. Et d’afficher son satisfecit : « Abidjan commence à retrouver un beau visage. Ceux qui sont au pouvoir ont commencé à poser des actes de développement et sont décidés à combattre l’insécurité ». Des commerces détruits à tous vents sans mesure d’accompagnement, Allou n’en a cure. Il n’en parle pas.
La question que l’on pourrait poser est de savoir si l’ancien directeur du protocole d’Etat pense que c’est en chantant louanges du nouveau régime vont attendrir le cœur de M. Ouattara au point de l’amener à libérer le président Laurent Gbagbo, l’homme à qui Eugène Allou lui-même doit tout. Peut-être devrait-on s’attendre à une visite de parents de Gbagbo au palais présidentiel où ils viendraient s’agenouiller devant le nouveau président en disant que Gbagbo avait eu tort d’avoir dit qu’il a gagné les élections. L’ambassadeur Eugène Allou fait penser au pitoyable épisode de1982 où des cadres Bété clouaient au pilori Gbagbo et ses camarades devant Houphouët. La preuve, l’homme qui a été pendant des années l’ombre du président ivoirien renversé par la France refuse même d’évoquer la question de l’incarcération de celui-ci : « Mon souhait est qu’on veille sur sa sécurité et sa santé ». Rien que ça. Il n’a même pas le courage de souhaiter sa libération. Publiquement. Ah, Allou !
Ce que l’ancien directeur du Protocole d’Etat oublie, c’est que son ancien patron, Laurent Gbagbo, a été inculpé par la justice ivoirienne pour des crimes économiques. Et que M. Ouattara a actionné la Cour pénale internationale (Cpi) afin qu’il soit jugé pour des crimes de sang. La bataille se trouve donc sur le terrain de la justice et non celui des sentiments. Et c’est, ayant compris cela, que les militants du FPI qu’il appelle encore ses « camardes de parti » ont décidé de mener la lutte sur le terrain politique et juridique « pour la libération » de leur leader. Eux, disent clairement ce qu’ils veulent à tous ceux qui les sollicitent soit pour participer au processus de réconciliation soit pour prendre par à quelque élection que ce soit: la libération de Laurent Gbagbo et de ses codétenus d’abord ! Une condition minimale. Pour eux, on ne peut pas emprisonner Gbagbo, Affi, Aké N’Gbo et les autres ; contraindre des milliers de leurs partisans à l’exil et demander à eux, militants du FPI, d’aller tranquillement aux élections, de participer à un processus de réconciliation. Comme si de rien n’était. Si Allou qui a été l’un des plus durs du FPI ne peut pas poser leur libération comme condition minimale et logique à la paix, autant dire que le monde est à l’envers.
Enfin, dans cette logique, Eugène Allou s’oublie et déclare qu’on ne peut pas diriger le FPI en étant à l’extérieur. Or, Allou sait que l’histoire même du FPI prouve le contraire de ce qu’il dit. Les bases du parti ont même été jetées à 6.000 km d’Abidjan, à Strasbourg (France). Aujourd’hui, même si les responsables n’entendent pas déplacer le centre des décisions du FPI à l’étranger, affirmer que les cadres exilés qui s’organisent et luttent de l’extérieur font « du bruit » est une injure impardonnable. Si certains, comme Eugène Allou, ont la chance de vivre tranquilles en Côte d’Ivoire, ils devraient, par la lutte, amener ceux de l’extérieur à retrouver la terre de leurs ancêtres et non les traiter avec mépris. Simple question de bon sens.

Augustin Kouyo
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