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Sport Publié le jeudi 22 septembre 2011 | L’expression

Interview/ Bonaventure Kalou (ex-international ivoirien) : « Anouma a travaillé, Sidy a la pression »/ « Je n’ai pas soutenu Sidy pour un poste à la FIF » - « Sidy sait pourquoi les Eléphants ne gagnent pas de Can… »

© L’expression Par Nathan Koné
Distinction: L`ancien footballeur international, Kalou Bonaventure élevé au grade de chevalier dans l`Ordre du Mérite Sportif par le Ministre Dagobert Banzio
Vendredi 27 mai 2011. Le ministre des Sports, Dagobert Banzio remet au célèbre footballeur Kalou Bonaventure sa médaille de Chevalier de l`Ordre du mérite sportif ivoirien
Il s’est investi dans l’élection de Sidy Diallo à la présidence de la FIF. Après cette échéance, Bonaventure Kalou parle du nouveau patron du football ivoirien, de son programme, des Eléphants et fait une projection sur l’organisation générale du football national.
Vous avez gagné votre combat avec l’élection de Sidy Diallo à la tête de la Fif…
Oui, on peut le dire comme ça. Je parle en mon nom, c’était une conviction depuis les premières heures de l’annonce de la candidature de Sidy. Pour moi, c’est la personne le mieux indiquée pour diriger le football ivoirien après Anouma. Donc c’est un combat de gagné. Je m’associe à mes anciens collègues et tous ceux qui l’ont soutenu pour le féliciter.
Vous êtes arrivé spécialement de la France pour soutenir Sidy. On a eu l’impression que c’était un challenge personnel !

Oui, je l’ai fait par conviction. C’est venu du plus profond de moi-même, et pour moi c’était la bonne décision. Sidy et moi avons toujours eu des rapports privilégiés quand j’étais en sélection. C’est quelqu’un de foncièrement bon et honnête. On a besoin de ce genre de personne pour diriger. Surtout pour le football qui génère beaucoup d’argent, il faut quelqu’un d’intègre. Je suis très fier qu’il ait gagné.

Comment êtes-vous rentré en contact avec Sidy ? Il vous a fait appel ou vous êtes venu spontanément ?

Pour revenir en arrière, depuis qu’il était au Golf, je l’appelais pour le soutenir par amitié. Quand j’ai su qu’il se présentait à la FIF, je l’ai appelé spontanément pour lui dire que je le soutenais. Et je n’ai pas voulu le faire à distance, mais en venant sur le terrain. Je ne votais pas, mais si j’ai pu avoir de l’influence sur une ou deux personnes, c’est déjà beaucoup.
On vous a senti très engagé aux côtés de Sidy…

C’est par conviction, je croyais en quelqu’un, en une idée. Quand je suis sûr que c’est la bonne décision, je ne recule pas. Il aurait pu perdre, mais ça n’aurait rien changé pour moi. Je vais toujours jusqu’au bout quand je m’engage dans quelque chose.
Pourquoi vous êtes-vous tant battu ? Pour un poste à la FIF ?

Je ne monnaye pas mon soutien, je ne me vends pas non plus. Il y a beaucoup de personnes qui ont travaillé pour lui, je ne suis pas le seul. Si Sidy estime que je peux apporter quelque chose, je le ferai à 300%. Si ce n’est pas le cas, je retourne en France tout en gardant beaucoup d’amitié pour lui.

Avec votre expérience européenne, ne pensez-vous pas que vous devez rendre au football ivoirien ce qu’il vous a donné ?

C’est clair. Tous, autant que nous sommes, ex-pros, joueurs en activité, nous devons rendre au football ce qu’il nous a donné hier. Je suis disponible. Ça commence par la présence de Sidy à la tête de la FIF, quelqu’un avec qui je partage les mêmes convictions.
Pour vous, qu’est-ce qui a fait la différence dans cette élection ?

La différence était très claire dès le début. Je ne juge pas les personnalités. Pour moi, Sidy a toujours tenu un discours de vérité, il n’a jamais promis plus qu’il ne pouvait donner. Il est resté constant. Il n’a pas fait de discours d’élection. Ce sont des promesses concrètes qu’il peut et va tenir.

Sur quoi Sidy doit-il tabler pour réussir ?

D’abord rester le même. Essayer de tenir ses promesses. Nous qui l’avons aidé à être président sommes là. Nous avons un rôle très important à jouer en l’encourageant dans ses actions.

Des onze points de son programme, lequel vous paraît le plus important ?
C’est un tout. Il a compris que le football ivoirien ne se repose pas que sur l’équipe nationale, bien qu’on ait des joueurs brillants qui évoluent dans les plus grands championnats d’Europe. Le football local est moribond. Il faut lui donner de l’attrait pour que les gens reviennent au stade.

A voir le football ivoirien, on a l’impression qu’il y a un goût d’inachevé…
C’est clair, avoir une génération aussi talentueuse et ne rien gagner sur la scène internationale, c’est frustrant et ça fait mal. Mon plus grand regret, c’est de n’avoir rien gagné avec la Côte d’Ivoire. Cette génération a donc une lourde responsabilité de ramener la Coupe d’Afrique au pays. Ce n’est pas une pression, ils en ont les moyens. Cette équipe mérite de gagner la Can. Mais, onze bons joueurs ne forment pas forcément une bonne équipe. Il faut d’autres ingrédients.

Que manque-t-il à cette équipe pour gagner un trophée ?

Il ne manque pas grand-chose. Ça se joue sur des détails. Je vais discuter avec le président. On était en sélection ensemble. Lui et moi savons pourquoi ça ne marche pas, on va tous joindre nos expériences pour combler les manques.

On peut dire que Jacques Anouma a manqué de chance…

Concernant les trophées, ça n’a pas été positif. Mais sur le plan de l’organisation, il a amené la Côte d’Ivoire au niveau des grandes sélections mondiales. Sur ce plan, son bilan est positif et il n’a rien à se reprocher. Malheureusement, ce n’est pas lui qui joue. Il a toujours mis les moyens, mais le football n’est pas une science exacte. On prie Dieu pour que, sous Sidy, on puisse gagner quelque chose.

Quel jugement pouvez-vous porter sur sa gestion de 9 ans?

Il a mis l’équipe nationale à un niveau où on ne peut plus se permettre de descendre. Anouma a travaillé, la pression est sur Sidy Diallo. Je lui tiendrai toujours un langage de vérité. Chaque fois que je sentirai qu’on dévie de notre trajectoire, je l’interpellerai.
Les Eléphants ont-ils, cette fois, des chances de gagner la Can 2012 ?

Il faut d’abord commencer par y travailler et aller surtout avec beaucoup d’humilité à cette Can. Car, c’est ce qui nous manque très souvent en Côte d’Ivoire. Il faut respecter les autres nations, c’est important.

Aujourd’hui, la sélection se passe, sans problème, des cadres comme Drogba, Yaya, Kolo, etc.

Personne ne doit être certain d’être titulaire à 100%. C’est la loi du football. Que ce soit Didier ou quelqu’un d’autre, s’il n’est pas bon, il reste sur le banc. Ce n’est même pas un débat pour moi. Aucun joueur ne doit partir titulaire à 100%. Ils le savent tous.

Un nouvel esprit inculqué au groupe par François Zahoui...

Il n’y a que de cette façon qu’on remporte des titres. Chacun est sous pression, donc il donne le meilleur de lui-même. C’est la meilleure stratégie. Je croise les doigts pour que Zahoui gagne une Can. Ça sera formidable parce que c’est un Ivoirien qui a porté le maillot de l’équipe nationale. J’étais à son premier match en Angleterre face à l’Italie, car on a demandé mon avis pour le recruter. Il fait un bon travail. Il faut le laisser aller jusqu’au bout. Tout est réuni pour qu’il fasse une très bonne Can, mais le football n’est pas une science exacte. Je lui souhaite ardemment de gagner cette Can.

Peut-on s’attendre à un centre Kalou Bonaventure à Abidjan?

Il ne suffit pas de faire un centre pour le faire. Si je dois faire un centre, ce sera avec toutes les commodités. Je mettrai l’accent sur l’éducation et l’instruction. Aujourd’hui, il y a beaucoup de centres dans lesquels les enfants ne vont pas à l’école. Le football est aléatoire. Quand tu prends cent gamins, il y en a peut-être deux ou trois qui deviennent professionnels. Il faut que les centres mettent un point d’honneur sur l’éducation. Ce n’est pas le cas, et ça me chagrine.

Vous avez émis le vœu de diriger l’Asec Mimosas. Y tenez-vous toujours ?
Il faut rêver. L’Asec est l’équipe de mon cœur. Elle m’a fait vibrer quand mon père m’emmenait au stade. Il y a du sang jaune et noir qui coule dans mes veines. Je peux diriger l’Asec, pas forcement en tant que président, mais apporter quelque chose pour son rayonnement. Quand on veut rendre service à son équipe ou à son pays, ce n’est pas forcement au plus haut niveau. On peut le faire autrement.

Réalisée par Tibet Kipré
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